Aucun observateur ne saurait se passer indifféremment aux côtés de ces propos du roi Mohammed VI qui moins d'une semaine après que le chef d'état-major d'Israël se soit rendu au Maroc dans l'objectif parfaitement revendiqué de s'emparer des bases militaires de l'armée marocaine et aplanir le terrain à un clash appelle le président Tebboune à rétablir les relations entre l'Algérie et le Maroc.
Le roi du Maroc Mohammed VI a profité d'une allocution samedi pour réitérer son ouverture au rétablissement des liens avec l'Algérie. Leurs relations diplomatiques sont rompus depuis l'année dernière.
Il dit : « Nous aspirons à travailler avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l'Algérie puissent travailler main dans la main pour établir des relations normales entre deux peuples frères », a dit Mohammed VI lors du traditionnel discours marquant l'anniversaire de son accession au trône. Il a, par ailleurs, ajouté que le Maroc ne permettrait jamais que la stabilité et l’intégrité de l’Algérie soient mises en péril, dans une tentative assez grossière de rassurer le voisin de l’Est après les errements pro sioniste qui menacent la sécurité de tout le Maghreb.
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Des propos qui se veulent conciliants et qui viennent certes du fond des coeurs des millions de Marocains qui depuis l'intrusion d'Israël en plein paysage maghrébin voient leurs liens historiques, politiques, économique, énergétique avec l'Algérie bousiller pour rien mais, n'en déplaise au roi ont l'air quelque peu factices. Au fait à y regarder le contenu des récents accords militaires signés avec Tel-Aviv, on ne peut que s'en douter davantage. Dans un premier temps, cette coopération militaire qui dixit, consiste en une contribution d’Israël à la modernisation et à l’optimisation des armes et des infrastructures militaires du Maroc.
Tourne autour de la fourniture au Maroc de drones de haute précision, ces appareils « qui ont fait leurs preuves dans la contre-offensive pour contrer les escarmouches du Front Polisario au Sahara » puis elle vise « à l’instauration d’une industrie de la défense avec en toile de fond la fabrication d’armes légères ». Dans tout ceci l'Algérien lambda ne pourrait voir ne serait-ce qu'un début de dégel ni un début de la fin de la crise; surtout que Rabat a accéléré la mise à jour de sa législation pour baliser le terrain à l’ébauche d’une industrie militaire et notamment à ce que cette industrie puisse associer entités publiques et privées, y compris les investisseurs étrangers et investisseur étranger signifie OTAN.
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S'ajoute aux signes de la mauvaise volonté de Rabat cet autre domaine où « les choses ont bien avancé », à savoir le renseignement et le renseignement militaire en particulier tous deux en lien direct avec la sécurité nationale algérienne et que l'entité sioniste peut défier si elle en a la capacité. Et, pour finir, n’oublions pas l’échange d’expertise entre les Forces armées royales et l’armée israélienne par le biais d’exercices et de manœuvres conjoints ou associant les deux armées dans des manœuvres multilatérales ou encore cet aspect moins évoqué qu'est l'instauration de la première coopération juridique avec en amont une immunité totale accordée aux Sionistes qui les rendrait plus hargneux à commettre des exactions et des infractions qui pourraient là encore être dirigées contre l'Algérie. Dans tout ceci il n'existe donc aucun signe de bonne volonté pour que l'Algérie puisse croire à la lettre le roi. Par contre l'appel de Rabat pourrait faire écho à quelque chose infiniment plus inattendue à savoir l'échec prévisible de la normalisation et partant la marche arrière radicale d'Israël. Et comment?
Le Maroc pourrait perdre l’organisation conjointe avec les Etats-Unis sur son territoire de l’African Lion, le plus grand exercice militaire américain en Afrique, qui a vu cette année une première participation d’Israël. Mardi, le général Stephen J. Townsend, commandant en chef de l’Africom, a indiqué que d’autres lieux que le Maroc sont en train d’être explorés pour organiser African lion. « La réponse la plus courte est oui », a déclaré le général Townsend lors d’une conférence de presse en ligne, en ajoutant : « Nous sommes en train de le faire car le Congrès nous a demandé de déplacer ces exercices ou une grande partie des exercices vers d’autres lieux du continent ». Le budget de défense pour l’année fiscale 2022, adopté par le Congrès, exige que « nous nous penchions sur une diversification des exercices militaires et par diversification, il s’agit d’essayer de déplacer les exercices ou en tout cas certains éléments des exercices dans d’autres lieux du continent », a-t-il ajouté, selon le compte rendu de l’agence APS. Trop de médias algériens croient que cela pourrait être l'effet d'un changement de stratégie US au Sahara occidental une stratégie qu fondée sur diviser pour mieux régner mais cet optimisme n'a vraiment pas lieu d'être même si les Américains ont été amenés par l'intelligence stratégique algérienne et la guerre en Ukraine à mettre de l'eau dans leur vin anti Algérie. À vrai dire ces premiers signes de reculade, renvoient à un sentiment de danger qu'Alger fait désormais courir directement à Israël, la présence de la Résistance palestinienne à la plus grande parade militaire jamais réalisée par l'ANP en étant la meilleure manifestation. Un certain courant au sein de l'armée sioniste y voit un rapprochement de Gaza de l'Algérie, une élimination de facto de la Turquie et partant des liens militaires tissables entre la Résistance palestinienne et l'ANP... L'appel de Mohammed VI à qui la Palestine ne pardonne sa trahison fait écho à cette crainte.