TV

Foreign Affaires : "Les glas sonnent pour les USA au Moyen-Orient"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le voyage de Biden dans la région du Moyen-Orient, nouvel échec dans la bilan du président américain. (Illustration)

La tournée du président américain Joe Biden au Moyen-Orient en particulier en Arabie saoudite s’est terminée non pas par un fracas, mais par un gémissement, a rapporté le site Web Foreign Affaires s’attardant dans un rapport sur les échecs de cette mesure des États-Unis étant sous l’illusion d’avoir un rôle influent dans la région.

Le site web décrit certains des résultats du voyage de Biden en Arabie saoudite comme suit : « L’Arabie saoudite ne s’est pas engagée à augmenter la production de pétrole. Aucun dissident n’a été libéré. L’Arabie saoudite n’a pas annoncé de mesures majeures vers la normalisation avec Israël, et aucune nouvelle alliance de sécurité n’a émergé ».

L’administration américaine a estimé qu’elle devait rétablir les relations avec l’Arabie saoudite et d’autres alliés régionaux, en travaillant sur les relations pour leur propre bien afin de mieux traiter une série de problèmes, mais la disparition imminente probable des négociations pour un accord nucléaire relancé avec l’Iran, ainsi que les chocs de l’opération militaire russe en Ukraine, a ajouté une certaine urgence.

Le rapport a poursuivi que l’intention de la tournée de Biden au Moyen-Orient était de pousser la région vers un nouvel ordre régional basé sur la coopération israélo-arabe contre l’Iran sous la direction américaine.

Le voyage a fait quelques petits pas dans cette direction, mais pas d’une manière susceptible d’accroître la stabilité régionale : « L’architecture de sécurité envisagée par l’administration ne serait pas nouvelle. L’alignement d’Israël avec les États arabes contre l’Iran s’est accru pendant des décennies. Les accords d’Abraham, d’abord négociés sous l’administration de l’ex-président Donald Trump, ont rendu officielle et publique la coopération entre Tel-Aviv et les pays arabes formelle et publique et ont explicitement retiré les questions de Palestine et des droits de l’homme de l’équation ».

« Orchestrer un ordre régional du Moyen-Orient dirigé par les États-Unis était un passe-temps américain depuis au moins 1991, lorsque les États-Unis ont mené avec succès une opération militaire pour chasser l’Irak de Saddam Hussein du Koweït », a poursuivi le rapport ajoutant :

« Mais le Moyen-Orient d’aujourd’hui n’est pas en état d’être commandé par Washington et par conséquent les dirigeants du Moyen-Orient préfèrent faire avancer leurs objectifs dans un monde multipolaire ».

L’envie d’établir un ordre régional dirigé par les États-Unis est profondément ancrée dans les politiques de Biden. Cependant, les pays arabes du golfe Persique se sont quelque peu habitués aux exigences de Washington et ont montré qu’ils s’opposeraient à toute tentative des États-Unis de modifier leur politique.

La région semble aujourd’hui assez différente des époques précédentes de l’ordre régional dirigé par les États-Unis. Le Moyen-Orient d’aujourd’hui est multipolaire sur le plan interne, et le pouvoir arabe a été déplacé des centres traditionnels du Levant et de l’Égypte vers le golf Persique.

Mais même sans véritable concurrent, les États-Unis n’ont tout simplement pas les ressources ou les capacités politiques pour jouer le rôle d’hégémonie au Moyen-Orient. Les puissances régionales ne croient plus que les États-Unis peuvent ou vont agir militairement pour les défendre.

Les soulèvements arabes ont appris à ces dirigeants que Washington ne pouvait pas garantir la survie de régimes qui travaillaient pour les intérêts américains. Les plaintes successives des pays arabes sur le fait qu’ils ont été abandonnés par Washington montrent leur sentiment croissant d’insécurité et l’insuffisance des capacités américaines.

« Au cours de l’année dernière, les Émirats arabes unis ont reconstruit leurs relations avec le Qatar et la Turquie, des cessez-le-feu se sont imposés au Yémen et en Libye, et l’Arabie saoudite a même tenu des pourparlers préliminaires avec l’Iran », a cité le rapport concernant la réduction du rôle de l’Amérique au Moyen-Orient.

Le site Web a poursuivi en disant qu’aujourd’hui, la région du golfe Persique était devenue une région indépendante, et les pays arabes étaient plus enclins à agir sans être accompagnés par une superpuissance sans manquer de préciser que les États-Unis étaient dans un pétrin causé par des conflits politiques et des polarisations.

Et le site Web de conclure : « Le retrait unilatéral de Trump de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018 a fatalement compromis les efforts d’Obama pour construire un ordre alternatif et par la suite Biden n’a pas pu surmonter ses effets toxiques de cette mesure américaine. Mais la pression pour prendre des mesures décisives augmentera à mesure que les choix se réduiront à accepter un Iran nucléaire ou à agir militairement pour l’empêcher ».

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV