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Missiles offshores: pourquoi Israël se retirera de Karish

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Missiles de croisière antinavires du Hezbollah. ©Harbi Press via Fars News

Manifestations géantes contre l’expansionnisme gazier israélien. Des centaines de personnes ont manifesté samedi dans le sud du Liban contre la présence dans les eaux contestées avec Israël d’un navire « agresseur » qui doit exploiter du gaz pour le régime de Tel-Aviv.

Des centaines de manifestants se sont réunis dans la ville de Naqoura, frontalière avec Israël, et ont brandi des drapeaux libanais et palestiniens.

Un navire de la société gazière britannique Energean Plc, mandatée par Israël, est arrivé dimanche sur le champ offshore controversé de Karish pour commencer à l’exploiter, selon un communiqué de la compagnie.

L’agence de presse iranienne Tasnim s’intéresse dans un article aux scénarios envisageables des potentiels affrontements opposant le mouvement de la Résistance islamique du Liban, Hezbollah au régime Israël dans l’affaire du différend frontalier et se demande : « Une troisième guerre avec Israël peut-elle être déclenchée ?

Suite aux récentes mises en garde du secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, à l’adresse des sionistes contre toute agression sur la frontière maritime libanaise, les commentateurs ne cessent d’envisager des scénarios d’affrontement entre le Hezbollah et le régime sioniste dans l’affaire des litiges frontaliers.

Selon l’agence de presse internationale Tasnim, Seyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah au Liban, dans son discours important prononcé jeudi soir 9 juin, a annoncé une ‘mobilisation politique et apolitique’ pour faire face à toute agression du régime sioniste sur les frontières maritimes de son pays. Il a mis en garde contre toute intervention agressive, les entreprises étrangères coopérant avec le régime sioniste pour le forage dans la zone gazier contestée revendiquée par le Liban.

D’autre part, les médias israéliens, qui, comme toujours, ont suivi de près les déclarations tenues par Seyyed Hassan Nasrallah, ont annoncé que l’armée israélienne se préparait à faire face aux mesures potentielles promises par le Hezbollah en réponse aux activités de forage israéliennes dans la zone contestée de Karish.

Le site web sioniste Walla a rapporté que l’armée israélienne se prépare à divers scénarios après avoir activé ses opérations d’exploitation sur le champ gazier, et a examiné la question aux niveaux militaire et diplomatique.

Dans un contexte de tensions sécuritaires et de surenchère politique autour de la délimitation de la frontière maritime avec Israël, le Leader du Hezbollah a assuré jeudi que la Résistance pouvait ‘empêcher l’ennemi d’extraire le pétrole et le gaz du champ de Karish’, un gisement de gaz qui selon l’entité usurpateur sioniste fait partie de sa ‘zone économique exclusive’, mais qui selon le Liban il se trouve dans une zone territoriale maritime contestée.

Dans le même temps, un officier supérieur de l’armée israélienne a déclaré : ‘La préparation sur plan sécuritaire déclarée par Israël autour du champ gazier de Karish n’est pas suffisante :

‘Nous sommes prêts à faire face aux provocations, mais nous nous attendons à d’autres scénarios. À titre d’exemple, le Hezbollah peut prendre des mesures d’intimidation pour provoquer la panique, comme tirer des armes légères en l’air et passer à proximité de navires et bateaux de la marine israélienne pour les menacer ou faire des actes de sabotage.’

‘L’armée israélienne a formé une force dont la mission est de se concentrer sur la collecte d’informations sur les éventuelles menaces représentées contre la plate-forme gazière dans la zone gazière de Karish’, a prévenu cet officier israélien.

Pendant ce temps, le journal sioniste Globes citant un officier sioniste a noté qu’il y avait des critiques déclenchées au sein de l’armée israélienne quant à l’état de préparation de la marine du régime pour faire face à d’éventuels incidents.

Pour les militaires détracteurs, l’armée israélienne n’a pas déployé suffisamment de troupes autour du champ gazier et a presque négligé les détails liés au plan de protection de la plate-forme israélienne dans la région.

L’officier sioniste a souligné que l’armée israélienne doit être préparée à un scénario dangereux où pourraient être intervenus les drones ou les missiles du Hezbollah.

La distance courte reliant la plate-forme gazière sur le champ de Karish et les côtes d’Israël (Palestine occupée) s’est en fait transformée en un problème majeur, et la marine israélienne doit agir prudemment pour protéger ses navires.

Suite aux évolutions liées à l’affaire du différend frontalier opposant le Liban et le régime sioniste, certains observateurs évoquent la possibilité d’un conflit militaire entre les deux parties.

Pour les commentateurs il y a des choses à garder à l’esprit : premièrement, les sionistes continuent d’insister sur le fait que son domaine d’activité ne fait pas partie de la zone contestée, et qu’Israël ne cherche donc pas à empiéter sur la richesse maritime du Liban.

Ce comportement prudent des sionistes est intervenu après que le Hezbollah et son leader Seyyed Hassan Nasrallah eurent explicitement averti le régime sioniste d’empiéter sur les frontières maritimes libanaises. Cela ne signifie pas bien sûr que les ambitions du régime sioniste de s’emparer de la richesse maritime du Liban ont diminué. Cependant, toute mauvaise décision des autorités libanaises dont leur pays est enfoncé dans les crises politique et économique sera une nouvelle occasion pour l’ennemi sioniste d’intensifier son agression et cela à l’approche des élections législatives décisives pour le Liban.

Quant à l’option militaire, les analystes estiment que la situation récente des sionistes, tant en termes de sécurité intérieure que d’état de préparation de leur armée, montre que le régime n’a ni la disponibilité ni l’intention d’entrer en guerre (il ne les a pas même face aux groupes palestiniens).

Nombreux responsables et experts sionistes ont averti contre les impacts d’une guerre pour laquelle le régime de Tel-Aviv n’est pas prêt, citant les conséquences de la guerre de juillet 2006 et les progrès militaires significatifs enregistrés depuis par la Résistance libanaise. Pour eux, toute guerre avec le Hezbollah au Liban serait une catastrophe majeure pour Israël et pourrait lui coûter la survie.

‘Les récentes manœuvres de l’armée israélienne et l’échec de deux de ses quatre manœuvres montrent que le régime n’est pas prêt pour la guerre et qu’Israël n’est pas en mesure de provoquer une guerre contre le Liban en faisant transiter un navire et en extrayant du gaz au large de Karish’, a commenté un autre expert dénommé Amin Mohammed Hatit, spécialiste des affaires stratégiques au Moyen-Orient pour qui il ne s’agit que d’un test israélien pour faire pression sur le Liban.

Pour les analystes, même si le différend libano-israélien sur la démarcation de la frontière débouche sur un conflit militaire entre la Résistance et l’armée sioniste, c’est le Hezbollah qui prend l’initiative et peut mettre Israël dans une impasse sécuritaire et militaire suffocante.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV