Au sommaire :
1- L'Iran va devenir actionnaire de trois raffineries en Amérique latine
Le ministère iranien du Pétrole détiendra des parts dans trois raffineries d'Amérique latine, selon un rapport.
Un rapport paru dans les médias iraniens indique que le ministère iranien du Pétrole prévoit de détenir des actions dans trois raffineries d'Amérique latine dans le cadre des efforts visant à diversifier et à augmenter les exportations de pétrole brut iranien malgré les sanctions américaines contre l'Iran.
Selon le rapport de l'agence de presse semi-officielle iranienne Fars News, le ministre du Pétrole Javad Owji avait signé d'importants accords énergétiques avec les autorités du Venezuela et du Nicaragua lors de ses récentes visites dans les deux pays.
Le rapport indique que les accords signés avec les autorités vénézuéliennes dans le secteur de l'énergie stipulent que l'Iran fournira du brut lourd à deux raffineries au Venezuela en plus de fournir des équipements et des services techniques aux raffineries en échange de la possession d'actions dans ses installations.
Un rapport de l'agence de presse Reuters la semaine dernière a montré que les compagnies pétrolières publiques iraniennes avaient commencé les préparatifs pour remettre en rail la plus grande raffinerie de pétrole du Venezuela, le centre de raffinage de Paraguana avec une capacité de production de 955 000 barils par jour.
Cette décision intervient après qu'une filiale du ministère iranien du Pétrole a signé un contrat de 110 millions d'euros (116 millions de dollars) pour réparer et agrandir la plus petite raffinerie du Venezuela, El Palito, d'une capacité de 146 000 bpj.
Officiellement, les revenus pétroliers de l'Iran ont augmenté de plus de 60 % d'une année sur l'autre en deux mois jusqu'à la fin du mois de mai. Un responsable du ministère iranien du Pétrole a déclaré que les revenus pétroliers de l'Iran avaient augmenté de plus de 60 % au cours des deux mois précédents jusqu’à fin mai.
L'Iran a élargi ses coopérations énergétiques avec le Venezuela ces dernières années alors que les deux pays cherchent des moyens de contourner les embargos américains contre leurs industries pétrolières.
L'Iran a fourni des expéditions vitales de carburant et de pétrole brut au Venezuela en plus des fournitures de pièces nécessaires pour réparer et mettre à jour l'infrastructure du réseau de raffinage du Venezuela.
Le rapport de Fars News indique que l'Iran s'associera également au Venezuela pour les travaux de construction d'une raffinerie inachevée au Nicaragua en échange de la possession d'actions dans l'installation de 100 000 bpj.
Owji avait déclaré à la suite de sa visite en Amérique latine au début du mois que la possession d'actions dans les raffineries de la région donnerait à l'Iran un marché majeur pour ses expéditions de brut tandis que le pays serait en mesure d'augmenter ses ventes de produits pétroliers dans la région.
Source : Presstv
2- L'embargo sur le pétrole russe échoue
Embargo sur le pétrole russe : un accord limité au sein de l’UE suite aux pressions de Viktor Orbán […] C’est une victoire pour Viktor Orbán
Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE ont cédé au Premier ministre hongrois. Certes, ils se sont mis d'accord pour interdire plus des deux tiers des importations de pétrole russe et mettre fin à 90% de ces dernières d'ici à la fin de l'année. Mais cela ne touchera que les importations par voie maritime. La Hongrie continuera donc à recevoir de l'or noir russe par oléoduc.
Les dirigeants des Vingt-Sept États membres de l’Union européenne sont tombés d’accord, pour interdire plus des deux tiers des importations de pétrole russe et mettre fin à 90 % de ces dernières d’ici à la fin 2022. La mesure vise à assécher les ressources de la « machine de guerre » de Moscou.
Cependant, cela ne concernera que les importations par voie maritime, et non par voie terrestre.
La Hongrie va donc pouvoir continuer à recevoir le pétrole russe qui arrive par oléoduc, ce que demandait Viktor Orbán, qui menaçait de ne pas voter les sanctions si ses demandes n’étaient pas satisfaites. La Hongrie n’a pas d’accès à la mer, et 65 % de son pétrole vient de Russie, via l’oléoduc Droujba.
M. Orbán a aussi obtenu des garanties, en cas de coupure de l’oléoduc qui approvisionne son pays en passant par l’Ukraine. Dans ce cas, Budapest pourrait importer des hydrocarbures russes par la mer.
Enfin, Viktor Orbán demandait à l’Union européenne de financer la transformation des raffineries hongroises, pour qu’elles s’adaptent à d’autres types de pétrole. Il a obtenu 800 millions d’euros. Le Premier ministre hongrois a eu gain de cause, son chantage a payé, écrit RFI.
La République tchèque et la Slovaquie, tout aussi dépendantes du pétrole russe, ont également obtenu des dérogations. Prague pourra ainsi continuer à revendre des produits pétroliers à la Russie, pendant plusieurs mois.
En revanche, Viktor Orbán était le seul parmi les chefs d'État et de gouvernement à menacer de ne pas voter l'accord. « Il nous a tenus en otage pendant un mois » soupire un diplomate européen. Le dirigeant hongrois a finalement accepté de lever son veto, une fois ses demandes exaucées.
L'oléoduc le plus long du monde
En russe, Droujba signifie amitié. Cet oléoduc, le plus long du monde avec ses 4 000 kilomètres, assure environ un tiers des approvisionnements européens en pétrole, et jusqu'à 65% de la consommation de la Hongrie, pays enclavé.
Il a été mis en service au début des années 1960 pour approvisionner en brut les pays d'Europe centrale, à l'époque considérés comme des frères par l'Union soviétique.
Environ un million de barils par jour y transitent, soit près du dixième de la production russe. Droujba traverse d'abord la Biélorussie, où il se dédouble ; la branche nord dessert l'Allemagne, l'Autriche et la Pologne, et la branche sud la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie.
Même s'ils n'y sont pas contraints, Berlin et Varsovie se sont par ailleurs engagés à arrêter leurs importations via cet oléoduc. Par conséquent, 90% des exportations de pétrole russe vers l'Union européenne seront donc arrêtées d'ici à la fin de l'année.
Des discussions auront ensuite lieu pour l'extension de l'embargo aux livraisons par Droujba, qui est donc une voie importante d'acheminement de pétrole vers les pays européens, explique Altin Lazaj, journaliste au service économie de RFI.
3- HIRMAS en Ukraine malgré Biden
Les États-Unis ont confirmé le transfert des complexes HIMARS à l'Ukraine, malgré les démentis de Biden
Malgré la promesse du président américain Joe Biden selon laquelle l'Ukraine ne recevra pas de systèmes de missiles capables d'atteindre des cibles en Russie, il s'est avéré que la déclaration du dirigeant américain ne concerne pas la fourniture de systèmes HIMARS à Kyiv et que seuls les missiles à longue portée ne seront pas transférés à Ukraine.
Ainsi, les munitions d'une portée allant jusqu'à 45 à 70 kilomètres peuvent toujours être transférées même si Kiev tente de frapper le territoire russe avec ces armes.
Comme indiqué précédemment par des sources, les États-Unis prévoient de transférer des complexes M-142 HIMARS avec des munitions MFOM vers l'Ukraine. Ce sont des fusées avec une portée de vol maximale de 70 kilomètres.
Des informations à ce sujet ont été exprimées par Michael McFaul, soulignant que ces missiles ne peuvent pas être utilisés pour une frappe en profondeur sur le territoire de la Russie.
"L'Ukraine recevra de nouveaux lots de missiles de haute précision avec une portée plus longue que celle dont disposent actuellement les Ukrainiens, mais aucun missile capable d'infliger une frappe en profondeur à la Russie. Tous les MLRS n'ont pas les mêmes capacités.
Envoyer un système avec un rayon plus petit vaut mieux que rien du tout, a déclaré Michael McFaul, faisant référence à la société Lockheed Martin.
Source: Avia-pro
4- USA font militariser l'Allemagne
En Allemagne, la voie est désormais libre pour les 100 milliards d'euros supplémentaires destinés à la Bundeswehr sur une période de cinq ans.
Le gouvernement de coalition formé par les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux a trouvé un accord avec la CDU/CSU pour le réarmement de l'armée allemande. Berlin devrait ainsi atteindre l'objectif de l'Otan qui consiste à consacrer 2% de son PIB à la défense, soit actuellement environ 70 milliards d'euros par an.
En décidant d'investir 100 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années, l'Allemagne tire le bilan de deux changements importants. Le premier est que l’invasion russe de l’Ukraine a ramené la guerre sur le sol européen. Berlin, comme les autres capitales européennes, n’a pu que constater que la paix n’était plus un fait acquis sur le continent.
Le gouvernement allemand prévoit 100 milliards supplémentaires pour la Bundeswehr Ainsi, pour Shahin Vallée - directeur du programme géoéconomie de la DGAP, la Société allemande de politique étrangère - l'état de l'équipement de la Bundeswehr était tellement faible que 100 milliards d'euros risquent d'être vite épuisés si on prend en compte l’aide militaire à l’Ukraine, ou encore l'achat prévu de 35 chasseurs américains F-35.
"100 milliards, c'est à la fois beaucoup d'argent et en même temps, vu l'état d'équipement et d'impréparation de l'armée allemande, ce sont sans doute des montants qui vont être très vite absorbés, surtout si on prend en compte l'effort de guerre qui est aujourd'hui demandé et les dons d'équipements militaires que l'Allemagne fait à l'Ukraine."
L'Allemagne doit compter sur son armée
Le second point important est que l’Allemagne a compris, depuis la présidence de Donald Trump, que la garantie de protection américaine est fragile, puisque les Etats-Unis sont eux-mêmes engagés dans un contexte de changement géopolitique profond.
Contrairement aux années passées, Washington semble moins porté à intervenir à l’étranger. Il est aussi envisageable qu'un futur président américain, élu après Joe Biden, ait de nouveau une attitude moins protectrice vis-à-vis de l'Europe.
Mais quelles sont les limites de cette nouvelle politique d'armement de l'Allemagne ? Pour l'heure, on ignore si le pays va maintenir ses dépenses militaires à 2% du PIB une fois que les 100 milliards auront été dépensés.
Est-ce que Berlin va revenir à des dépenses militaires gelées et donc à budget de l'armée relativement faible?
"Je pense que ça, c'est une limite et une question très importante, explique Shahin Vallée. Et la deuxième est de savoir si les efforts d'investissement que l’Allemagne va faire en matière de défense vont se faire dans le cadre et dans l'objectif de créer les instruments d'une défense européenne, ou vont se faire dans le cadre et dans l'objectif de renforcer l'Otan et les capacités militaires autonomes de l'Allemagne dans l'Alliance atlantique".
Le directeur du programme géo économie de la DGAP estime d'ailleurs que "le discours du chancelier Olaf Scholz, quand il a annoncé le plan de 100 milliards, était assez ambigu puisqu'il parlait à la fois de construire la défense européenne et en même temps de renforcer les capacités opérationnelles de l'Allemagne dans l'Otan."
Mais l'on peut constater dit-il enfin que le "fait d'acheter des chasseurs américains F-35, au détriment du projet européen d’avion de chasse, répond plutôt à ce second objectif."
5- Russie : nouvelle trahison d'Israël
La ministre israélienne de l'Énergie, Karen Alharar, a annoncé le lancement du quatrième processus concurrentiel pour l'exploration du gaz naturel, après un gel des travaux d'exploration l'année dernière.
L'annonce de la reprise de l'exploration, avant la fin de la période de gel qui devait durer jusqu'en décembre 2022, a coïncidé avec les plans israéliens d'exportation de gaz en coopération avec Le Caire et Ankara.
Al-Harar a ajouté que « Tel-Aviv » signera un protocole d'accord dans les prochaines semaines avec l'Égypte et l'Union européenne, pour exporter du gaz vers les pays du bloc, notant que « les équipes de travail israéliennes et européennes travaillent déjà sur la coopération dans le gisement de gaz."
Al-Harar a évoqué le lancement d'un nouvel appel d'offres pour l'exploration gazière en vue de l'exportation vers l'Europe, expliquant qu'il est venu "à la lumière de la demande de ressources israéliennes en Europe suite à la guerre de la Russie et de l'Ukraine".
Et elle a poursuivi: « Selon le plan, le gaz circulera par des pipelines d'Israël à l'Égypte, et de là, il circulera et le transportera vers l'Europe. Toute cette procédure est financée par les exportateurs.
Et le journal Israel Hayom rapportait, dimanche dernier, que Bruxelles avait décidé d'acheter du gaz à Israël afin de diversifier ses sources d'énergie.
Source : DW