Qu’est-il aller faire le président Raïssi au Sultanat d’Oman où il a été accueilli en grande pompe par le sultan Haïtham ben Tariq ? Il y a évidemment l’impératif de booster les relations séculaires de part et d’autre, relations qui ne sont pas nées de la dernière pluie et qui sont bien solides comme du roc et qui ont joué à plus d’un égard dans les intérêts réciproques, ne serait-ce que par le nombre de fois où les deux capitales se sont prêté la main-forte pour régler des crises dans une région où les ingérences étrangères en créent régulièrement.
Mais il y a peut-être plus dans la mesure où Oman est limitrophe à l’est du Yémen, un est yéménite bourré de pétrole, à Al Mahra que convoite en ce moment, ainsi que l’a souligné le leader d’Ansarallah, l’Amérique « Les Américains cherchent à établir des bases dans l’est du Yémen à nous dicter leurs concepts travers un vrai faux cessez-le-feu. Or les Yéménites ne sont pas du genre à se laisser leurrer. »
C’est dans cette perspective aussi qu’il faut analyser la visite du président Raïssi à Oman dont la nature de bonnes relations avec Ansarallah n’est secrète pour personne. Que compte faire l’Iran à Oman ? Opérer peut-être dans le sens d’un endiguement des plans de pillages pétroliers US dans l’Est yéménite. Au fait c’est là que Washington grand bandit pétrolivore pourrait avoir besoin d’Oman et c’est pour lui couper l’herbe sous pieds que Raïssi accompagné d’une très haute délégation s’en serait allé chez le voisin.
Lors de la visite du ministre iranien du Pétrole à Mascate, suivie par celle du président iranien, l’Iran et Oman ont conclu des accords sur le développement intégré du champ pétrolier de Hengam dans le golfe Persique et sur l’exportation de services techniques, de produits pétrochimiques et pétroliers. À l’issue des réunions séparées du ministre iranien du Pétrole avec les ministres omanais de l’Énergie et des Mines et des Affaires étrangères, des accords dans trois domaines ont été signés lors de la visite du président Ebrahim Raïssi à Mascate.
Mais outre cette perspective, l’Iran propose d’exporter des services techniques et d’ingénierie dans l’industrie pétrolière omanaise cible de la convoitise US, surtout à la lumière du débarquement des Yankees à Mahra, province yéménite limitrophe d’Oman. L’Iran et Oman ont ainsi conclu des accords dans le domaine de l’exportation de services techniques et d’ingénierie dans le secteur pétrolier. Ces dernières années, malgré les sanctions, l’Iran a pu mettre en œuvre des projets pétroliers et gaziers, de sorte que les fabricants de l’industrie pétrolière iranienne ont désormais la capacité de concevoir et construire 85 % de l’équipement de l’industrie et jusqu’à 100 % de l’ingénierie. Et puis au cours des dernières années, l’Iran a augmenté sa capacité de production de produits pétrochimiques.
Xavier Dupret, économiste et Pierre Dortiguier, politologue s’expriment sur le sujet.