Au sommaire :
1- En France, Macron II assoit un gouvernement de « Hyperlibéralisme » et de « recyclage »
Après la révélation du nouveau gouvernement, les oppositions ont livré leurs analyses. Le nouveau ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye est en particulier visé par l'opposition de droite pour ses prises de positions polémiques sur le racisme.
Après l'annonce de la composition du nouveau gouvernement du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron le 20 mai, les oppositions ont rendu public leurs avis. Lors d'un point presse, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a considéré que ce gouvernement était « bien libéral ».
« On retrouve les principales figures de la maltraitance sociale et de l'irresponsabilité écologique du précédent gouvernement. Ce sera le pire, c'est-à-dire la continuité », a-t-il notamment tweeté, dénonçant en outre une communication mensongère au sujet d'un « tournant écologique et social ».
Il a néanmoins vu « une audace » dans la nomination de Pap Ndiaye comme ministre de l'Education nationale, largement critiqué par la droite pour ses positions controversées sur les questions d'identité et de « racisme d’État ».
Pap Ndiaye a également été défendu par le co-président des Nouveaux démocrates (proche de La France insoumise), Aurélien Taché (ex-macroniste), qui note comme « seul motif de satisfaction (certes non négligeable) » cette nomination. « Mais Pap Ndiaye sera certainement le "Nicolas Hulot" de l'émancipation, je ne lui donne pas un an », nuance-t-il.
Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a constaté : « on prend les mêmes et on recommence ! » « Quatre semaines pour un jeu de chaises musicales. Le vrai changement, c'est votre vote des 12 et 19 juin qui l’apportera », a-t-il ajouté en référence aux élections législatives.
Le Premier secrétaire socialiste (PS) Olivier Faure, a ironisé : « Emmanuel Macron a eu raison de nous faire attendre si longtemps, ça valait vraiment la peine… on attend maintenant le projet… Si possible avant le 12 juin. »
L'eurodéputé de la Gauche républicaine et socialiste, Emmanuel Maurel, y voit également « un gouvernement aussi enthousiasmant qu’un slogan de Giscard. Peu de changement, beaucoup de continuité. Les mêmes pour la même politique ».
Source: RT France
2- La neutralité suisse ciblée ?!
Un incendie s’est déclaré à proximité de l’aéroport de Genève ce vendredi en fin d’après-midi. Une épaisse fumée noire s’en est dégagée, visible depuis plusieurs endroits du canton.
En raison des fortes nuisances créées par le sinistre, l’aéroport a pris la décision de suspendre les atterrissages et décollages. Une partie du trafic a été déroutée vers Lyon et Bâle, a indiqué à l’AFP Ignace Jeannerat, porte-parole de Cointrin.
Un incendie spectaculaire et des explosions bloquent le trafic aérien. L’impressionnant dégagement de fumée s’est vu à des kilomètres à la ronde. Des bonbonnes de gaz ont explosé et l’aéroport a été paralysé.
Il est un peu plus de 17 h ce vendredi quand un énorme nuage de fumée noire s’élève dans le ciel, visible à des kilomètres. Cinq déflagrations se font aussi entendre loin à la ronde. Les sirènes crépitent dans toute la ville. Leurs véhicules de secours ont convergé vers l’aéroport, où un spectaculaire incendie s’est déclaré. Une quinzaine de véhicules sont mobilisés, ainsi qu’une cinquantaine de pompiers professionnels du Service d’incendie et de secours (SIS), de l’aéroport, et des volontaires des communes du Grand-Saconnex et de Bellevue.
C’est la toiture du futur bâtiment de la police internationale et du centre fédéral de requérants d’asile, au Grand-Saconnex, qui a pris feu. Des travaux d’isolation étaient en cours sur ce chantier situé au chemin du Bois-Brûlé, au bout des pistes de l’aéroport, vers la route de Colovrex. La police ferme rapidement celle-ci à la circulation, ce qui provoque un report du trafic et des bouchons sur la route de Ferney.
Débris d’explosion sur le tarmac
Le trafic aérien est lui aussi mis à l’arrêt dès 17 h 30. L’important dégagement de fumée, dû à la combustion du goudron et d’autres matériaux d’isolation utilisés sur le chantier, empêche les avions de manœuvrer. « Le fort vent a été notre ennemi, car il a poussé la fumée dans le sens de l’approche des avions », a confié le lieutenant Nicolas Millot, du SIS.
L’explosion de cinq bonbonnes de gaz a aussi justifié de bloquer les mouvements aériens. Au pied de l’immeuble en construction, une bonbonne complètement éventrée donne une idée de la force de la déflagration. Des débris de métal et de matériaux de chantier ont été propulsés à des dizaines de mètres, notamment sur le territoire de l’aéroport, juste à côté de la piste d’atterrissage. Une personne en état de choc a dû être transportée à l’hôpital en ambulance.
Intervention à risque
« Il reste encore une dizaine de bonbonnes qui n’ont pas explosé. Comme elles ont été exposées à la chaleur des flammes, elles peuvent être instables », explique Nicolas Millot. La plus grande prudence est donc de rigueur. Vers 18 h, la fumée s’est dissipée, mais les pompiers n’osent pas encore se risquer sur le toit du bâtiment. Des lances-canons aspergent celui-ci d’eau et un drone équipé d’une caméra à infrarouge permet de vérifier s’il reste des foyers d’incendie. « Tant que nous ne sommes pas sûrs qu’il n’y a plus de risque d’explosion, nous ne pouvons pas autoriser la reprise du trafic aérien », poursuit le lieutenant Millot.
Finalement, vers 19 h, les lances-canons sont arrêtées et les hommes du feu peuvent enfin s’approcher de la toiture pour avoir un meilleur aperçu de la situation. Le risque de nouvelles explosions est enfin écarté.
Nombreux vols annulés
Les décollages d’avions reprennent progressivement, mais pour les atterrissages, il faudra attendre 19 h 30. « Onze vols de ligne et trois vols privés ont dû être déroutés vers d’autres aéroports, précise le porte-parole de Genève Aéroport, Ignace Jeannerat. Et au moins onze vols au départ de Genève ont été annulés. » Cela alors que c’était une grosse journée pour l’Aéroport, avec plus de 40’000 passagers annoncés. Dans le hall des départs, c’est un peu la confusion. Certains font la queue au guichet pour essayer de trouver un autre vol, pendant que d’autres tentent de grappiller des informations auprès du personnel des compagnies, qui ne sait pas grand-chose de la situation. Vers 20 h, le trafic routier a pu être rétabli à son tour.
Avec 24heures.ch et AFP
3- Moscou renforce son district militaire occidental
Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.
« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.
À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.
Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’élargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…
En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’OTAN – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une tout autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.
En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point, son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’OTAN ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.
« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un œil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.
Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’OTAN sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.
S’il a qualifié la candidature à l’OTAN de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’OTAN] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’OTAN, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».
Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russes » comme l’illustrent, selon lui, les manœuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.
La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fourniture d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.
Source : Opex360.com
4- Avec l’aide active des « dirigeants » européens, les États-Unis parviennent à ruiner l’Europe
L’Amérique n’a plus la puissance monétaire, l’excédent commercial et une balance des paiements toujours positive qui lui permettaient d’élaborer les règles du commerce et de l’investissement dans le monde depuis 1944-45. La menace qui pèse sur la domination américaine est que la Chine, la Russie et le cœur de l’île-monde eurasienne de Mackinder offrent de meilleures opportunités de commerce et d’investissement que celles offertes par les États-Unis, qui demandent de plus en plus désespérément des sacrifices à leurs alliés de l’OTAN et autres. …
L’exemple le plus flagrant est la volonté des États-Unis d’empêcher l’Allemagne d’autoriser la construction du gazoduc Nord Stream 2 afin d’obtenir du gaz russe pour les prochains froids. Angela Merkel s’est mise d’accord avec Donald Trump pour dépenser un milliard de dollars dans la construction d’un nouveau port GNL afin de devenir plus dépendante du GNL américain, dont le prix est élevé. (Le plan a été annulé après que les élections américaines et allemandes ont changé les deux dirigeants). Mais l’Allemagne n’a pas d’autre moyen de chauffer un grand nombre de ses maisons et immeubles de bureaux (ou d’approvisionner ses entreprises d’engrais) que le gaz russe. …
Le seul moyen qui restait aux diplomates américains pour bloquer les achats européens était d’inciter la Russie à lancer une réponse militaire, puis de prétendre que la réplique à cette réponse doit l’emporter sur tout intérêt économique purement national. Comme l’a expliqué la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’un point de presse du département d’État, le 27 janvier : « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, le Nord Stream 2 n’avancera plus ». Le problème est de créer un incident suffisamment offensif et de dépeindre la Russie comme l’agresseur.
5- OTAN: pourquoi la rapide adhésion Suède/Finlande?
Les racines de l’intégration accélérée des Scandinaves à l’Alliance ne se trouvent pas au sud, mais au nord. Elles résident dans une intensification significative, depuis 2020, de l’expansion politico-militaire par Washington et Bruxelles dans l’Arctique. Cette région est considérée comme la réserve principale d’hydrocarbures à terme et l’endroit d’un affrontement géopolitique imminent entre les puissances. C’est dans l’Arctique, selon les prévisions, que se décidera le sort de l’humanité. Les alliés ont commencé « la reconnaissance par le feu », une première depuis la guerre froide, en mai 2020, lorsque trois destroyers américains Arleigh Burke et la frégate britannique Kent sont entrés dans la mer de Barents, jusque-là les eaux sillonnées par la Flotte du Nord russe.
À la mi-janvier 2021, le Pentagone a adopté la nouvelle version de sa stratégie arctique appelée Regaining Arctic Dominance (Retour de la domination dans l’Arctique). Cette stratégie stipule que le groupe en Arctique est loin de correspondre aux objectifs et projets des États-Unis. La Russie et la Chine sont désignées comme les principaux adversaires dans cette région. En soulignant tout particulièrement la nécessité de renforcer l’interaction entre les alliés, dont il est manifestement prévu d’élargir le cercle.
Le 14 juin 2021, Bruxelles a accueilli un sommet de l’OTAN où, pour la première fois, les problèmes de l’Arctique ont été évoqués largement et conceptuellement. Le document adopté lors de cette réunion constatait la nécessité de renforcer la coordination dans le cadre de la politique arctique de l’Alliance, d’augmenter la puissance militaire. Il a été reconnu utile de poursuivre l’élaboration d’une stratégie détaillée de l’OTAN sur l’Arctique. On y devinait également l’intention d’impliquer dans cette activité de nouveaux alliés.
Il était également constaté que les forces actuelles de l’OTAN ne suffisaient pas pour faire face dans la zone arctique à la Russie et à la Chine qui la soutient. La mise en œuvre de la stratégie arctique de l’Alliance se heurte aux limites géographiques : le contrôle physique de la Russie sur la majeure partie de la région. Si à l’est de la Route maritime du Nord les Américains ont prévu un renforcement significatif de leur présence militaire dans l’Alaska et l’intensification de telles actions du côté du Canada, à l’ouest ils observent manifestement une brèche. Le potentiel territorial de la Norvège ne suffit pas, les limites naturelles sont importantes en Islande et au Groenland. À l’époque déjà il était devenu évident pour les experts qu’il faudrait renforcer ce flanc grâce à la réserve la plus proche – la Suède et la Finlande.
Tout prétexte pouvait servir pour intégrer la Finlande et la Suède, et il a été trouvé en Ukraine. Surtout que ce prétexte est assez émotionnel pour un impact efficace sur l’opinion publique de ces pays. Contrairement à l’élite dirigeante, elle est sceptique quant à l’idée de rejoindre des alliances militaires. Il était également important de neutraliser les objections de Moscou.
Source : Réseau International