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Zoom Afrique du 16 mai 2022

Zoom Afrique du 16 mai 2022

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Actualité en Afrique :

  • Des drapeaux français brûlés à N’Djamena : les peuples sahéliens se révoltent contre l’ingérence française en Afrique
  • Une autoroute construite par la Chine stimule le secteur touristique du Kenya
  • Macky Sall, président en exercice de l'UA veut une agence de notation financière panafricaine
  • Le Mali se retire du G5 Sahel en l’accusant d’être « instrumentalisé »

Analyses de la rédaction :

1- Le Mali se retire de tous les organes et instances du G5 Sahel y compris la force conjointe

Le Mali a décidé, dimanche, de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris de la force conjointe, a annoncé le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement, dans un communiqué.

« Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale qu’à l’issue des travaux de la 7ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État des pays membres du G5 Sahel, tenue le 15 février 2021 à N’Djamena, les Chefs d’État avaient convenu de tenir la 8ème session ordinaire à Bamako, en février 2022 », note le communiqué.
Selon le document, « conformément à la pratique établie, cette session devrait ainsi consacrer le début de la présidence malienne du G5 Sahel. Cependant, près d’un trimestre après le terme indiqué, ladite session de la Conférence des chefs d’État des pays membres du G5 Sahel ne s’est toujours pas tenue, en dépit des multiples initiatives prises par le Mali dans ce sens auprès des instances du G5 Sahel, pour y attirer leur attention ».
« Le gouvernement de la République du Mali rappelle que la non tenue à Bamako de la 8ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État des pays membres du G5 Sahel, ainsi que des réunions statuaires des autres organes constitue une violation d’une décision prise par l’Institution, mais aussi celle des textes de base du G5 Sahel » explique la même source.
Il affirme que « l’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali. De cette situation, le gouvernement de la République du Mali en déduit une perte d’autonomie de décision, une instrumentalisation et un dysfonctionnement grave des organes du G5 Sahel, notamment la Conférence des Chefs d’État et le Secrétariat exécutif dont le Programme de travail annuel et le budget 2022 ne sont toujours pas adaptés par le Conseil des ministres de l’institution ».
Maiga souligne que « l’instrumentalisation d’une institution comme le G5 Sahel dont le mandat est de mutualiser les moyens pour garantir des conditions de développement et de sécurité dans l’espace des pays membres est fondamentalement contraire aux intérêts de nos pays et de nos peuples qui font face à d’importants défis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ».
En conséquence, le Gouvernement de la République du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe.
Il précise que « cette décision sera notifiée aux États membres de l’organisation conformément à la procédure prévue en la matière. Le gouvernement réaffirme son engagement constant en faveur de l’intégration et de la coopération régionales pour la réalisation d’objectifs qui servent les intérêts majeurs des peuples africains ».
Le G5 Sahel était à la base une initiative purement africaine pour mettre fin au terrorisme et dont les rênes ont été reprises par la France histoire de ne pas laisser les pays du Sahel s'allier entre eux, a finalement été brisé par le Mali.
L'ultimatum du président malien Assimi Goita à l'instance régionale arrive donc à terme.
Le Mali a donc pris la décision de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe. Dans son communiqué, le gouvernement malien a affirmé que les travaux de la 8ème session ordinaire du G5 Sahel devaient se tenir depuis février 2022 à Bamako. 
Près d’un trimestre après le terme indiqué, la session ne s’est toujours pas tenue, “en dépit des multiples initiatives prises par le Mali dans ce sens auprès des instances du G5 Sahel pour y attirer leur attention”, affirme le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien. Pour le Mali, il s’agit d'une violation des textes, sous l’influence d’un État extra-régional.
Le gouvernement malien révèle que dans sa dernière correspondance du 22 avril 2022 adressée au général Mahamat Idriss Deby, président du Conseil militaire de transition et président en exercice du G5 Sahel, le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, avait prévenu qu’en l’absence de progrès substantiel sur la question d’ici le 15 mai 2022, la République du Mali se verra dans l’obligation de suspendre sa participation aux organes du G5 Sahel y compris la force conjointe.

Ceci marque le début de la destruction de toutes les instances africaines contrôlées par les pays occidentaux. La prochaine instance serait la CEDEAO ?

 

2. Mali : grande manifestation en soutien aux FAMa

Des milliers de Maliens, venus de tous les coins de Bamako, à l’appel du mouvement Opération Espoir E-Tous FAMa, ont réitéré leur soutien à l’armée malienne dans sa montée en puissance. C’était l’occasion pour ces manifestants de fustiger également les pratiques de certains alliés visant à saper le moral des FAMa.

T-shirt et casquette au nom du mouvement Opération Espoir E-Tous FAMa, les manifestants sous un soleil ardent au boulevard de l’Indépendance de Bamako, scandaient des slogans tels que « Vive les FAMa » ; « Soutien à l’armée malienne » ; « Nous saluons la montée en puissance de l’armée malienne » ; « Vive la collaboration russo-malienne » ; « Non à la France et à la Minusma » ; « Tous derrière les FAMa jusqu’à la victoire finale » ; « Oui au respect de la souveraineté du Mali »…

Plusieurs mouvements sont à la base de cette manifestation gigantesque. Il s’agit du M5-RFP, du Collectif pour la Refondation du Mali, de Yerewolo Debout sur les remparts, de la Coalition pour le Mali… tous appellent les Maliens à un soutien massif à l’armée malienne. Les responsables de ces différents mouvements ont, tour à tour, évoqué la nécessité pour les Maliens de soutenir l’armée. Ils ont également appelé à la cohésion et à la solidarité. Aussi, ont-ils appelé les Maliens à former un bloc derrière les FAMA qui, selon eux, sont victimes des manœuvres de la France et ses alliés cherchant à les déstabiliser.

A ceux qui s’attaquent à l’armée malienne, les manifestants lancent un avertissement. Ils indiquent que l’armée malienne est la « ligne rouge à ne pas franchir ». « Nous sommes prêts à tout, à affronter quoi que ce soit pour soutenir l'armée dans le cadre de sa mission de sécurisation des personnes et leurs biens », laisse entendre un jeune manifestant visiblement très remonté contre la France qui, selon lui, est derrière toutes les « cabales » contre l’armée malienne. « L’armée malienne est victime d’une cabale venant de la France qui a montré son échec sur le terrain. Elle est dans une guerre de communication contre l’armée malienne depuis des mois et nous n’allons pas laisser ternir l’image de notre vaillante armée », ajoute-t-il.

Âgée de près de 70 ans, une vieille dame était, elle aussi, à la manifestation de soutien à l’armée. Sa seule motivation : aider moralement les forces armées maliennes à vaincre le terrorisme. « Mon fils aîné est mort dans cette crise. Son jeune frère est aussi militaire et est au front. Donc, s’il y a une manifestation pour soutenir ces jeunes militaires, je me sens obligée d’être en première ligne », affirme Assetou Diarra, assise sur tabouret. Elle était accompagnée par son petit-fils.

Le Collectif pour la Défense des Militaires est parmi les organisateurs de la manifestation du vendredi. Son porte-parole, Mohamed Dembelé, a fustigé, dans son intervention, la campagne d’intoxication contre l’armée malienne. « Notre armée républicaine ne cesse d’engranger des résultats palpables qui malheureusement font des jaloux au point de répandre des allégations mensongères, plus encore, de mener de véritables campagnes de dénigrement, d’intoxication et de désinformation », déplore M. Dembélé qui ajoute que « le peuple souverain du Mali est plus que jamais soudé derrière son armée qui est en train de terroriser les terroristes, lesquels, régnaient en maîtres, depuis 2012 sur les ¾ de notre territoire ». 

Le porte-parole du CDM a profité de ce meeting pour saluer la montée en puissance de l’armée malienne. « Notre vaillante armée est passée d’une armée défensive à une armée offensive qui n’hésite aucunement à traquer l’ennemi, et le grand vide dû à l’échec des hommes politiques sur le plan sécuritaire, est aujourd’hui comblé par des jeunes officiers engagés et responsables qui sont largement acquis à la cause du Mali », déclare Mohamed Dembélé.

Pour sa part, Dr Allaye Bocoum a mis l’accent sur la nécessité pour les Maliens de soutenir les FAMa. « Le peuple malien dit non à la prédation, non à la prédation des pays qui ont préféré être, eux-mêmes, des terroristes… » laisse entendre Dr Allaye Bocoum.

Il faut rappeler que l’armée malienne est soutenue par tous les Maliens, soutiens comme opposant à la transition. Sa montée en puissance fait la fierté de tous.

L’armée malienne monte en puissance. Depuis fin 2021, elle engrange des résultats spectaculaires contre les terroristes. Elle arrive à libérer des zones sous embargo terroriste et redonne espoir à des millions de Maliens. Cela est une vérité incontestable. Cette montée en puissance qui fait la fierté des Maliens, suscite la jalousie et la colère de certains partenaires ayant échoué sur le terrain, mais qui voudraient que le Mali continue à dépendre d’eux.

Dans cette montée en puissance, l’armée malienne est victime d’attaque, de méchanceté et d’une campagne de diabolisation. Certains partenaires qui n’arrivent toujours pas à digérer cette montée en puissance de l’armée malienne, à travers leur communication, la présentent comme une « armée non professionnelle » commettant « des exactions » contre des civils. Ces attaques, la diabolisation, cette guerre de manipulation et informationnelle contre l’armée malienne est réelle, et plusieurs fois dénoncées par le gouvernement de transition.

Face à cette agressivité extérieure, l’armée malienne a besoin du soutien des fils et des filles du Mali. Elle en a d’ailleurs eu et continue de l’avoir depuis des mois. A chaque fois, des Maliens apportent leur soutien massif aux FAMa à travers des manifestations populaires : marches, meetings, conférences… Il faut encourager ces soutiens.

Donc, il faut certes, dénoncer le complot et les cabales de la France et de ses alliés dans un premier temps. Mais il faut aller au-delà.

Un autre soutien à l’armée, c’est de l’aider dans son combat sur le terrain. Les FAMa ont besoin de l'aide de la population dans la lutte contre le terrorisme comme il y a eu notamment en Syrie. Elles ont besoin d’être renseignées, d’être informées sur la présence suspecte des terroristes dans telle ou telle localité. C'est déjà le cas, et c'est pour cela que le Mali forme actuellement un bloc face aux terroristes qui sont à la solde des Occidentaux, mais également face à l'impérialisme.

 

3. Au Tchad, le peuple entre dans la danse contre la France !

La France sous toutes les lèvres en Afrique francophone, particulièrement dans les pays du Sahel. Après des protestations de la présence de l’armée française au Mali, au Niger et Burkina Faso, le Tchad aussi entre dans la danse. En effet, ce samedi 14 mai 2022, plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre la présence française dans le pays.

La colère monte au Tchad. Rien n’est va plus entre les peuples de l’Afrique francophone, notamment du Sahel et leur ancien colon, la France. Le sentiment anti-français s’agrandit au jour le jour et de touche de plus en plus de pays en Afrique. En effet, après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le Tchad aussi s’invite dans cette démarche de chasser la France hors de l’Afrique. Ils étaient plusieurs milliers de personnes à battre le pavé, samedi 14 mai 2022, pour dire non à la France.

« Non à la colonisation », « La France, dégage ! », sont les slogans que les milliers des manifestants contre la présence française dans le pays ont scandés dans les rues de N’Djamena, la capitale tchadienne. Une manifestation au cours de laquelle les manifestants ont brûlé des drapeaux de l’ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations-service Total, “symbole” selon eux de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés.

Nonobstant, l’autorisation par les autorités du pays dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno de cette manifestation organisée par la plateforme d’opposition de la société civile Wakit Tamma, les manifestants n’ont pu retenir leur colère. Cependant, un fort dispositif policier entourait le cortège et était déployé dans la ville.

Quant aux organisateurs de cette manifestation, ils se réjouissent de la prise de conscience du peuple tchadien. « Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent », a déclaré Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. Selon lui, « la France installe des hommes de paille sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté ».

Pour l’occasion, les élèves et les collégiens ne sont pas restés en marge. Ils ont rejoint les manifestants entonnant en chœur « La France dehors ». « Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer son système », a lancé un jeune lycéen. « Si nous continuons à souffrir aujourd’hui depuis l’indépendance, c’est par la faute de la France qui nous empêche d’être réellement indépendants », a renchéri un enseignant.

Lors des nombreuses manifestations au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger, certains dirigeants comme Emmanuel Macron et ses collaborateurs et même des personnes comme le président ivoirien Alassane Ouattara dénonçaient des actes de manipulations qui selon eux provenaient de la Russie. L'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire avait même été insultant en déclarant qu'avec un sandwich et un coca, il était possible d'organiser des manifestations de ce genre en Afrique de l'Ouest.

L'embrasement est tel qu'il est de plus en plus impossible pour la France et ses alliés de rester indéfiniment dans le déni et faire comme si de rien était. La France et l'Occident n'ont plus leur place en Afrique et il ferait mieux de se faire à cette idée. Ce sentiment anti-occident est en train de prendre énormément d'ampleur dans toute l'Afrique. D'ailleurs, plusieurs manifestations sont également prévues encore avant la fin même de ce mois-ci, au Mali contre la présence de la Minusma, mais également en Afrique du Sud et dans bien d'autres pays du continent devant les ambassades de France ou les comptoirs coloniaux pour réclamer le départ pur et dur de la France et de ses alliés occidentaux du continent africain. La France croit toujours pouvoir trouver un moyen pour rester en Afrique, mais en réalité, c'est plutôt sa propre tombe qu'elle est en train de creuser.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV