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Zoom Afrique du 10 mai 2022

Zoom Afrique du 10 mai 2022

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Face aux agressions occidentales y a-t-il la possibilité des coopérations militaires Iran-Afrique ? 

Actualité en Afrique :

-Burkina Faso : Soldats et scribouillards, c’est mieux de faire bon ménage !

-Mali : Kodal Minerals lève 3,7 millions de dollars pour faire avancer le projet de lithium Bougouni

-Communauté d’Afrique de l’Est : le Soudan du Sud et la RDC examinent plusieurs opportunités de coopération

-Ouganda : les autorités se mobilisent contre le piratage de contenu audiovisuel

Analyses de la rédaction :

1.L’Union européenne continue de faire comprendre qu’elle n’est pas prête à lâcher le Mali

L’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Bart Ouvry, a donné une Conférence de presse le vendredi 6 mai dans sa résidence à Badalabougou, en prélude à la fête de l’Europe ce 9 mai, doublée de la fête aussi des relations entre le Mali et l’Union européenne. L’Union européenne est sans doute connue comme un maillon très important de la coopération au Mali, depuis plus de soixante ans ; mais elle s’affiche aussi, comme « acteur diplomatique », a fait remarquer l’Ambassadeur devant des journalistes invités à un petit déjeuner de presse, où le patron de l’UE au Mali était entouré de ses proches collaborateurs. « Notre volonté c’est d’être au côté des Maliens, nous voulons maintenir notre action en faveur de la stabilité du Mali », a déclaré Bart Ouvry au moment où les Maliens sont confrontés à d’énormes défis : défis économiques, sociaux et sécuritaires, reconnaît-il. Sans évidemment faire part de leur part de responsabilité quant à ces défis.

Mais ces déclarations continuent de montrer qu’il n’y a aucune considération de la volonté du peuple malien.

Il est clair que les militaires français sont maintenant sur le territoire malien en toute inégalité et qu’au moindre faux pas l’armée malienne pourra leur tomber dessus.

L’Union européenne compte maintenant calmer le jeu histoire de pouvoir préparer un coup contre Bamako. Car actuellement, il est important de ne pas perdre de vue que c’est leur seule préoccupation, renverser le gouvernement malien et mettre le président malien Assimi Goita et le Premier ministre Choguel Maiga hors-jeu.

L’Union européenne se montre solidaire des pays de la région, de la CEDEAO et de l’Union africaine, qui ont un différend avec le gouvernement de la transition sur la durée de la transition. « Mais loin de nous de vouloir aller vers une rupture, au contraire nous voulons faire partie de la solution, et donc nous travaillons avec les partenaires africains, la CEDEAO, l’Union africaine, mais aussi les Nations-Unies pour arriver à une solution », a déclaré Bart Ouvry. Et selon lui, c’est essentiel de ne pas tarder, parce que « nous voyons comme tout citoyen malien, que sur les secteurs formels de l’économie, les sanctions de la CEDEAO pèsent, il est urgent de trouver une solution. Nous sommes aussi dans une situation délicate avec le choix du gouvernement de faire appel à des éléments russes pour accompagner les FAMa dans certaines de leurs actions. Depuis le début nous avons très clairement fait comprendre que pour nous cela posait problème », a indiqué le patron européen. Le gouvernement a fait ce choix, pour l’Union européenne, « il est important dans notre action en faveur de la sécurité (augmenter les capacités des forces de sécurité en faveur des FAMa, la Garde nationale, la Gendarmerie et de la Police), nous voulons éviter de travailler avec ou en faveur des éléments russes, particulièrement au centre où ils sont présents, et éviter de créer des équipements, des infrastructures pour faire des entraînements en faveur des forces de sécurité qui travaillent avec des éléments russes ». Le fond du problème reste le même, c’est bien la Russie et les FAMa qui sont la cible de L’UE.

Les différends évoqués ne vont pas entraîner un arrêt de la coopération. L’Union européenne est solidaire avec les pays qui connaissent un différend avec la transition, « mais cela ne veut pas dire que nous allons arrêter le fonctionnement de nos missions EUTM ou EUCAP », selon l’Ambassadeur. Ces missions sont dans une logique de continuité, leur mandat reste le même, il y a beaucoup d’activités qui restent possibles, selon le patron de l’Europe au Mali. Par exemple, il y a quelques jours, une mission venant du siège (Bruxelles) a échangé là-dessus avec les autorités, le ministre de la Sécurité, le ministre de la Défense, cherchant des solutions, constamment avec le chef d’état-major général des armées (CEMGA), pour trouver des activités permettant d’assurer la continuité. Par exemple, pendant l’année à venir, une partie de la collaboration sera axée sur la question des frontières. Nous savons que pour renforcer la sécurité, une bonne gestion des frontières est utile. C’est une activité sur laquelle pendant des mois à venir la coopération avec le partenaire malien sera consacrée.

Pendant cet échange avec les journalistes, le principal message de l’Ambassadeur a été d’inscrire les actions de coopération dans la continuité. « Nous avons un certain nombre d’ajustements qui sont liés à un différend avec le gouvernement de la transition. Je souligne que nous sommes dans la continuité du dialogue, nous rencontrons des collègues venant de Bruxelles, pour rencontrer leurs homologues maliens. Notre volonté, c’est de travailler avec les Maliens pour trouver des solutions. On peut avoir un différend, ce n’est pas grave, mais l’essentiel c’est de chercher des solutions et d’aller de l’avant et surtout de maintenir le partenariat que nous avons il y a plus de 60 ans. Mon mandat c’est de travailler avec mes collègues pour intensifier ce partenariat ». Voilà le message clair et limpide envoyé par l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, en prélude à la fête de l’Europe.

Maintenant, c’est au peuple malien de faire sa déclaration et de montrer ce qu’il pense de cette coopération avec l’Union européenne.

2.Éthiopie : les exactions du TPLF sont permises en Occident ?

En Éthiopie, les Américains cherchent à créer des conflits interreligieux suite à l’échec de l’offensive des rebelles du TPLF, et continuent de garder le silence concernant les nombreuses exactions commises par ce groupe de terroriste.

Après plus de trois mois d’occupation, les rebelles du TPLF se sont retirés d’une majeure partie de la région Afar. Avant de partir, ils ont vandalisé cette province pourtant voisine du Tigré. Des établissements publics, des hôpitaux, des maisons ont été saccagés, des individus exécutés ou violés. Beaucoup de témoins se sont exprimés sur le sujet, pourtant jamais vraiment traiter dans les médias mainstream.

« Nous sommes très amers, car ils ont tué des civils, violé des femmes et volé des propriétés privées. Nous avons un sentiment de revanche. »

Ce sont les mêmes témoignages qui ressortent depuis plusieurs mois déjà, à chaque fois qu’une région ou une ville est libérée des mains des rebelles par l’armée éthiopienne. Dans les médias mainstream, ces crimes sont imputés aux forces armées éthiopiennes et même érythréenne et ce sont les rebelles qui étaient souvent mis en avant. Le gouvernement américain n’a même plus caché son soutien aux rebelles. Washington avait réuni 9 groupes rebelles éthiopiens et leur a fait signer un contrat d’alliance en 2021. Ce qui montre encore une fois que les États-Unis optent plutôt pour les guerres et se mettent toujours du côté des terroristes ou des groupes rebelles. Mais ils ne se cachent même plus. Maintenant, depuis l’Aid el-Fitr, l’occasion était visiblement unique pour Washington de créer une tension interreligieuse pour occuper le gouvernement éthiopien, le temps que les rebelles se réorganisent pour relancer l’offensive. Les Occidentaux ne veulent pas de la paix en Afrique, c’est un fait incontestable. Mais les Africains connaissent les Occidentaux. Et les pièges grotesques datant de l’époque coloniale ne prennent plus.

3.L’Afrique se dirige vers les fabricants d’armes Chine/Russie/Iran

Alors que les outils de guerre cybernétique intéressent de plus en plus l’Occident, l’industrie de l’armement traditionnel cherche à conquérir de nouveaux marchés. Une étude du lobbyiste Advance Market Analytics (AMA) montre que plusieurs armées africaines se tournent vers les armes intelligentes et hypersoniques.

Dans un contexte où les puissances militaires occidentales se rendent compte de leurs lacunes, et commencent à revoir leur relation avec les armuriers privés, ces derniers cherchent de nouveaux pays où étendre leur influence.

Une figure connue de l’industrie de l’armement, Michèle Flournoy, ex-manitou de la stratégie du Pentagone, a souvent prévenu qu’un changement de l’équilibre mondial était en cours.

« Nous sommes vraiment à un point d’inflexion stratégique où les États-Unis, le Royaume-Uni et nos alliés sortent de 20 ans de concentration sur le contre-terrorisme et la contre-insurrection, les guerres en Irak et en Afghanistan, et levons les yeux pour réaliser que nous sommes maintenant dans une compétition très sérieuse entre grandes puissances », a déclaré l’ancienne ministre américaine à BBC.

Et, en effet, pour les Occidentaux, le souci est que les armuriers autrefois fiables ne garantissent plus l’hégémonie militaire américano-occidentale. On parle notamment des nouveaux produits de l’industrie d’armement orientale, des missiles hypersoniques russes et chinois, ou encore des armes intelligentes, fleurons des armuriers turcs, brésiliens ou iraniens.

D’un autre côté, après plusieurs échecs occidentaux sur le terrain de la cyber-guerre contre la Russie, en marge du conflit ukraino-russe, l’Europe et les États-Unis concentrent leurs budgets militaires sur ce volet. De quoi décevoir les lobbys de l’armement occidentaux, qui cherchent donc leurs marchés du futur.

Dans ce contexte, l’un des leaders mondiaux des études de marché, le lobbyiste AMA, a publié une étude sur le futur des armes intelligentes. Le rapport, baptisé « Aperçu des perspectives du marché des armes intelligentes jusqu’en 2027 », concerne plus ou moins tout l’armement traditionnel. Une grande partie du document de 232 pages, publié ce lundi 9 mai, concerne les armes hypersoniques. Une technologie dans laquelle la Russie et la Chine sont en avance sur l’Occident.

En effet, les démonstrations, coup sur coup, du Kinjal et du Zircon russes, puis du nouveau Dongfeng chinois, ont provoqué des remous entre les gouvernements occidentaux et leurs armuriers. Par exemple, l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA) poursuit actuellement le développement des armes hypersoniques pour l’armée américaine en interne.

Ce qui fait que les géants de l’armement occidental, à l’instar de Lockheed Martin, Boeing, Raytheon ou BAE, sont activement à la recherche de nouveaux clients, surtout pour les armes intelligentes et hypersoniques.

En Afrique, de nombreux pays — le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, le Rwanda et la Côte d’Ivoire en première ligne — se sont rués sur les drones dotés d’intelligence artificielle, les missiles autoguidés et les systèmes de défense aérienne construits par les entreprises turques, kazakhes, chinoises ou iraniennes.

Toutefois, de nombreux pays africains sont encore à la recherche de fournisseurs de ces nouvelles technologies militaires. En l’occurrence l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigéria et le Sénégal, entre autres. D’autres puissances militaires africaines — Algérie, Angola et Guinée équatoriale — attendent la commercialisation des mêmes armes par les précurseurs de ces technologies, la Russie et la Chine. Marché ouvert, donc. Car malgré la concurrence rude dans les pays africains traditionnellement alliés militairement à une puissance mondiale, plusieurs États africains sont relativement dépensiers en matière de sécurité.

Le constat établi par AMA dans son rapport est simple : pour les entreprises occidentales de l’armement, six pays africains, parmi 22 pays dans le monde, seront leurs meilleurs clients d’ici à 2027. Le rapport mentionne le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigéria et la Tunisie parmi les dix pays où les armées sont les plus aptes à acheter des armes intelligentes et hypersoniques de la part d’armuriers américains, britanniques et européens.

Selon l’étude, les premiers critères de cette tendance militariste sont « les enjeux militaires géostratégiques » et « la lutte contre le terrorisme ». Mais le rapport met aussi l’accent sur l’absence de compétition. Dans certains pays, « les accords militaires en matière d’armement » ne couvriraient pas « les nouvelles technologies d’armement tactique ».

Aussi, les lacunes dans la conscription dans certains pays africains seraient un facteur important. En effet, malgré le service militaire obligatoire dans plusieurs pays africains, les taux d’enrôlement bas poussent l’État à se doter d’armement supérieur.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV