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Rabat, allié d'Israël contre l'Iran ?

Le Maroc, allié d'Israël contre l'Iran ?

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La Jordanie l'a boudé, l'Egypte en a accepté l'invitation mais à contrecœur, et plus l'Amérique, son initiateur de l'ombre, l'a totalement tué dans l’œuf. Quel a été l’aveu le plus cuisant de l'échec pré-annoncé d'un Sommet du Néguev qui s'est tenu les 27 et 28 mars dans le sud des territoires occupés où quatre ministres arabes des Affaires étrangères y sont allés plier l'échine face au régime le plus arabicide de toute l'Histoire, et au nom d'une soi-disant menace iranienne ? 

Al-Mayadeen a rapporté, citant des médias sionistes, que le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a bel et bien mentionné au cour des débats le nom de l'Iran comme une "puissance clé" que les pays de la région ne "pourrait sous-estimer" ni "faire la guerre contre" !

Selon le rapport, les médias israéliens ont rapporté que le secrétaire d'État américain Anthony Blinken avait déclaré aux ministres arabes des Affaires étrangères participant au sommet du Néguev que "l'Iran était un élément clé dans la région, avec ou sans accord de Vienne". Ce qui veut dire à peu près la chose suivante : les USA sont vaincus par l'Iran maintenant qu'on le veuille ou pas, il faut faire avec !

Or cet aveu vient d'un Blinken que ne tarissait il y a quelques semaines sur le compte de ce même sommet en disant qu'il était même "impossible d'en imaginer la tenue il y a quelques années" et que "les États-Unis et leurs partenaires travaillent ensemble pour contenir les comportements agressifs de l’Iran et de ses alliés".

Le dossier iranien a été d'ailleurs omniprésent au sommet et on disait même que le secrétaire d’État des États-Unis y était pour préparer les esprits des pays opposants à l’accord avec l'Iran, notamment Israël, à un éventuel accord bis. Evidemment, personne ne sait si ou quand l'accord sera renouvelé, mais la quasi totalité des médias mainstream annonce avec une certaine frénésie qu'il y a des indications qu'il pourrait l'être bientôt malgré plusieurs accrocs de dernière minute, dont l'un implique la demande de l'Iran de déblacklister le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la liste noire de Washington.

Même la France et son ministre des Affaires étrangères, confiné tout au long des négociations récentes à Vienne dans le rôle du méchant flic, ne peuvent ne pas reconnaître cette "capitulation nette" à laquelle se prépare l'Amérique.

Dans un entretien avec ses homologues saoudiens et émiratis, Le Drian a même insisté récemment sur "la nécessité d’un retour dans les plus brefs délais" à l'accord sur le nucléaire iranien. C'est que lundi, Big Brother a affirmé être "prêt à prendre des décisions difficiles" pour sauver l’accord visant non pas vraiment "à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire", comme on ne cesse de le prétendre, mais bel et bien parce que l'Amérique n'en peut plus des coups successifs donnés par les forces iraniennes et leurs alliés dans la région, parce qu'elle est enfoncée jusqu'au cou dans la crise ukrainienne face à la Russie qui renforce de jour en jour ses coopérations avec l'Iran et puis, parce que la perspective d'un accord de longue durée Iran-Chine bouche d'emblée son horizon.

Les USA, malades de près de 4 décennies de lutte épuisante contre l'Iran, est à deux pas de se rendre avec ou sans ses alliés. Et que le cirque finisse une bonne fois pour toute.

André Chamy, juriste international, et Luc Michel, géopoliticien, s'expriment sur le sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV