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Zoom Afrique du 3 mars 2022

Le Mali brise l'embargo!

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Au Mali, les échecs de la force d’occupation se multiplient, non seulement sur le plan politique ou sécuritaire, mais également économique.
À peine quelques semaines après l’embargo occidental imposé au Mali, pays qui au bout de huit ans occupation militaire par les forces françaises puis otaniennes, israéliennes et américaines n’entend plus se laisser faire, pays héritier d’un empire où la population, forte de sa foi a décidé de prendre son destin en main, le Mali trouve une à une les solutions afin de contourner ces sanctions et pas de moindres : le Mali exporte son coton via la Mauritanie pour contourner le blocus de la CEDEAO.

Actualité en Afrique :

  • Le Sénégal met officiellement en service la centrale solaire photovoltaïque de Kaël
  • Burkina Faso : La Transition durera 36 mois
  • Le Niger condamne l’intervention militaire russe en Ukraine
  • Infrastructures : « Le Gabon est entré dans une nouvelle phase de son développement », estime Ali Bongo.

Analyses de la rédaction :

1. Le Mali brise l’embargo ! 

Au Mali, les échecs de la force d’occupation se multiplient, non seulement sur le plan politique ou sécuritaire, mais également économique.

À peine quelques semaines après l’embargo occidental imposé au Mali, pays qui au bout de huit ans occupation militaire par les forces françaises puis otaniennes, israéliennes et américaines n’entend plus se laisser faire, pays héritier d’un empire où la population, forte de sa foi a décidé de prendre son destin en main, le Mali trouve une à une les solutions afin de contourner ces sanctions et pas de moindres :

Au Mali, le coton est la principale culture de rente. Face à la décision des pays de la CEDEAO de fermer leurs frontières avec le pays en attendant un nouveau calendrier électoral, les autorités cherchent des moyens alternatifs pour expédier la fibre.

La Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) a procédé le vendredi 25 février dernier, au lancement de la première vague d’exportation de coton via la Mauritanie. C’est ce qu’a rapporté l’Agence malienne de presse (AMAP).

Dans les détails, 53 camions ont pris le départ de la commune de Kati située à 15 km de Bamako en direction du Port autonome de Nouakchott pour embarquement vers les marchés d’exportation.

D’après Modibo Keita, ministre du Développement rural, l’utilisation du corridor Bamako-Nouakchott pour l’évacuation de l’or blanc malien permettra de faire face aux sanctions de la CEDEAO qui empêchent le pays d’utiliser les canaux traditionnels que sont les ports de Dakar, d’Abidjan et de Lomé.

Plus spécifiquement, l’opération aidera la CMDT à désengorger ses usines d’égrenage et à respecter les dispositions relatives aux délais de livraison dans les contrats noués avec les importateurs de la matière première qui proviennent majoritairement d’Inde, de Chine et de Thaïlande.

« C’est une alternative crédible parce que le corridor mauritanien n’est pas méconnu des transporteurs maliens. Dorénavant, on ne va plus mettre tous nos œufs dans le même panier. Nous allons diversifier nos partenaires et renforcer nos collaborations », a confié à l’AMAP, Youssouf Traoré, président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR).

Dans le pays, les autorités anticipent une récolte de 810 000 tonnes de coton en 2021/2022 contre seulement 147 000 tonnes en 2020/2021. Le prix du kilogramme a été revalorisé à 280 FCFA durant ladite année contre 200 FCFA un an plus tôt. 

Cette décision pourrait être un début pour la mise en cause du FCFA, le Mali étant capable d’entrer dans des systèmes d’échange basé sur le troc, et éviter tout recours au FCFA.

C’est un échec à double sens pour la France, puisqu’il y a 24heures, on a appris que les coopérants français au sein des différents ministères du Mali seront retirés.

Quelque temps après le retrait définitif des forces françaises du territoire malien, c’est au tour des différents coopérants. En effet, c’est « » coopérants » », présents dans les différents ministères ainsi qu’au sein de l’état-major, en tant que conseillers des autorités et apportant de même une aide dans les ministères, ne seront bientôt plus à la manœuvre.

L’information a été portée par le chargé d’affaires de l’ambassade de France, Laurent Favier, a l’issue d’un entretien avec le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

L’exportation du coton malien vers la Mauritanie, le retrait des forces Barkhane, le retrait des conseillers, le rapprochement avec l’axe de l’Est, le blocage du ciel malin aux vols interventionnistes des forces étrangères et enfin la résistance exemplaire du peuple malien face à la force d’occupation, n’est que le début d’une grande vague anticolonialiste qui ne fait que commencer.

La résistance malienne et même sahélienne est passée à l’action. Les messages sont passés, ni les sanctions, ni les menaces et ni les pressions ne feront reculer le peuple malien.

 

2. Mozambique : que veut Daech au juste ?

Au Mozambique, plus de temps passe, plus les raisons des attaques de Daech aux alentours des installations gazières des multinationales comme Total se clarifient. Aujourd’hui, l’Occident n’a pas besoin d’une armada de raisons pour justifier son entrée ou même sa sortie en toute légalité d’un pays africain.

En voyant la situation du Mozambique, beaucoup de médias font un parallèle avec le Mali, au point de se demander si le plan de Macron, avec l’aval de ses pairs les États-Unis, ne consisterait pas en un déplacement de Barkhane vers l’Afrique de l’Est après l’échec et l’embrasement qu’il a subi au Sahel. Zoom Afrique s’est penché sur cette possibilité à de nombreuses reprises.

Les dernières informations publiées par Amaq, l’organe de presse lié à Daech font état des photos montrant des charges d’armes qui ont été capturées par les cellules du groupe terroriste dans la province de Cabo Delgado, au nord-est du Mozambique. Les terroristes de Daech se seraient emparés des armes lors d’une série de trois attaques qui ont eu lieu dans le district de Macomia le 23 février.

Les terroristes ont attaqué trois positions des Forces armées de défense du FADM dans les villages du Litmanda, Chai et Kent. Selon Amaq, plusieurs soldats des FADM ont été tués ou blessés lors des attaques.

Depuis la découverte de cet eldorado gazier, la France a tout fait pour convaincre Washington de lui laisser prendre un certain monopole. C’est donc réussi, la firme Total prend donc une part importante des ressources du Mozambique, vient ensuite l’américain ExxonMobil, et l’italien ENI. Mais outre le contrôle de la majorité des ressources, et grâce notamment aux contrôles des îles Éparses, la France se positionne aussi comme un gardien de la côte et donc de cette partie de l’océan Indien. C’est pourquoi les députés français ont refusé de restituer la souveraineté des îles Éparses à Madagascar, qui lui revient pourtant de droit.

D’un autre côté, le rapprochement du Mozambique avec l’axe de l’Est gêne et l’Occident, embrasé au Sahel et en Afrique de l’Ouest, voit ses derniers espoirs quant à un déploiement et colonisation de cette région africaine tombés à l’eau.

En effet, la Chine est devenue un partenaire commercial incontournable pour Maputo en 2019, la Chine était le deuxième pays fournisseur du Mozambique avec 28,5 % des parts de marché, soit 1,9 milliard de dollars. Au total, l’Empire du Milieu a investi 2,2 milliards de dollars dans l’économie mozambicaine en quinze ans, ce qui en fait le premier créancier du pays loin devant le Portugal. Outre ce pont, la Chine a investi des sommes faramineuses dans différents projets d’infrastructures. On peut citer l’aéroport international Xai-Xai dans la province méridionale de Gaza, la réhabilitation de la route Beira-Machipanda ou encore la reconstruction du port de pêche de la ville de Beira dans la province de Sofala. À cette campagne de travaux publics s’ajoutent divers projets de soutien au développement, comme celui visant à fournir la télévision par satellite à près de mille villages, la construction de 35 000 logements abordables par la compagnie chinoise CITIC Construction, ou l’installation d’un centre de recherche sur l’agriculture large de 52 hectares. 

C’est pourquoi le Mozambique est en train de devenir une nouvelle arène où différentes puissances globales se livrent une concurrence acharnée. Les puissances occidentales veulent à tout prix éviter que le gaz mozambicain tombe sous le contrôle d’entreprises chinoises, russes, voire indiennes. En même temps, les Européens tentent de s’assurer le contrôle de l’extraction du gaz afin de fournir l’UE, pour qu’elle devienne moins dépendante de la Russie, et pour ouvrir de nouveaux marchés.

Ce qui fait que l’intervention militaire est primordiale.

L’armée nationale s’est pour le moment ralliée à l’armée tanzanienne pour pouvoir combattre ces terroristes, mais le Mozambique aurait certainement besoin d’alliés de taille, qu’il devrait trouver facilement du côté de l’Est, afin d’éradiquer le terrorisme, comme ceux qui ont réussi à vaincre le terrorisme en Syrie.

 

3. Ukraine : où en est l’Afrique ?

La résolution de l’ONU concernant la crise entre la Russie et l’Ukraine et exigeant que la Russie retire immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien a été adopté par 141 votes pour, 5 votes contre (Russie, Bélarus, Érythrée, Corée du Nord et Syrie) et 35 abstentions. 17 abstentions sur 35 viennent des pays africains, avec entre autres le Congo-Brazzaville, Madagascar, le Mali, le Sénégal, le Soudan, l’Algérie, l’Éthiopie ou encore l’Afrique du Sud qui se sont abstenus.

Alors que les médias mainstream évoquent l’embarras d’une partie de continent vis-à-vis de ce conflit, comment peut-on réellement analyser la prise de position des pays africains dans cette affaire ?

Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV