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Zoom Afrique du 25 février 2022

Zoom Afrique du 25 février 2022

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Ce n'est malheureusement pas une blague. Au Mali, ils ont osé, la France veut s’accaparer des avancées de l’armée malienne !  Mme florence Parly, ministre des Armées de la France était face aux députés de son pays pour s’expliquer suite à l’annonce du départ de Barkhane et de Takuba...

Actualité en Afrique :

  • Les studios de jeux vidéo africains s’unissent pour créer un éditeur continental
  • Le 9ème Forum mondial de l'Eau se déroulera à Dakar du 21 au 26 mars
  • Côte d’Ivoire : le CCC lancera la phase pilote d’un programme de traçabilité du cacao d’ici début avril
  • La CEDEAO lance au Niger les travaux d’interconnexion électrique de quatre pays de la région

Analyses de la rédaction :

1. RDC: les alliances régionales se fortifient !

Sept chefs d'État sont réunis jeudi à Kinshasa pour évaluer l'application d'un accord sur la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs africains signé il y a neuf ans à Addis Abeba.
C'est leur dixième sommet, après celui organisé en 2018 à Kampala.
Autour de leur hôte congolais Félix Tshisekedi, les présidents Cyril Ramaphosa d'Afrique du Sud, Yoweri Museveni d'Ouganda, João Lourenço d'Angola, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Faustin Archange Touadéra de Centrafrique et Evariste Ndayishimiye du Burundi sont présents dans la capitale de la RDC.
Selon un diplomate de la région interrogé par l'AFP, les sept dirigeants devraient "condamner les acteurs qui apportent des appuis en termes d'approvisionnement, de logistique, en ressources humaines (aux forces négatives) ou qui soustraient les responsables des forces négatives à toute poursuite judiciaire".
Les chefs d'Etat devraient aussi prendre "note" des opérations militaires menées contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) par les armées congolaise et ougandaise, et féliciter la RDC et la Mission des Nations unies (Monusco) pour "les efforts notables" fournis dans la lutte contre les groupes armés dans l'est congolais. 
Dans la sous-région, les sept chefs d'Etat devraient saluer l'amélioration des relations entre le Rwanda et l'Ouganda, ainsi qu'entre le Rwanda et le Burundi après des périodes de tension. 
La lutte contre l'impunité est également au programme des discussions.
Le Burundi a accepté d'abriter le onzième sommet qui se tiendra en 2023. 
Les Nations unies, représentées par leur secrétaire général adjoint chargé des opérations de paix Jean-Pierre Lacroix, l'Union africaine, représentée par Moussa Faki, le président de sa commission, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs africains (CIRGL) sont des institutions garantes de l'accord signé le 24 février 2013 à Addis Abeba par 11 pays.
Deux pays supplémentaires, le Kenya et la Tanzanie, avaient adhéré à cet accord quelques années après. Le genre d'alliance qui ne plaît pas à certains acteurs extra-continentaux, mais il faudra attendre de voir ce que l'Occident compte faire pour essayer de saper cet alliance.

 

2. Mali: Paris veut s'accaparer les avancées des Fama!

Ce n'est malheureusement pas une blague. Paris est obligé d'admettre que les Fama se sont effectivement renforcées, mais l'Élysée tente encore sa petite pirouette. Elle a osé, la France tente de s’accaparer des avancées de l’armée malienne !

Mme florence Parly, ministre des Armées de la France était face aux députés de son pays pour s’expliquer suite à l’annonce du départ de Barkhane et de Takuba.

Mme le ministre a estimé que le retrait de la France est un échec politique des autorités de la transition. Sur le plan militaire, Mme Florence Parly souligne que le Mali n’est pas un sanctuaire terroriste et que les FAMA sont aujourd’hui « une armée bien plus forte qui a montré sur le terrain qu’elle était capable de faire face aux groupes armés terroristes qui est une grande réussite ». Il n’était donc plus possible à la France de cacher les réussites spectaculaires de l’armée malienne dans les opérations de sécurisation.

Attribuant cette réussite à la France, elle a affirmé que « Wagner n’est pas la cause de notre départ ».

Florence Parly a expliqué qu’ils sont au total, 125.000 militaires français se sont succédé sur le théâtre des opérations au Mali depuis 2013. Vantant le mérite des soldats français, Florence Parly a estimé que les militaires français ont fait un travail exemplaire: « Depuis 2013 au Mali, ils se sont relayé pour lutter contre le terrorisme et sans leur professionnalisme et leur ardeur au combat, le Mali aurait peut-être connu le même sort, le même destin que l’Irak et la Syrie.

Le nouveau jeu diplomatique de la France, c’est de dire maintenant que c’est grâce à la France que l’armée malienne peut se tenir debout face au groupe terroriste. Alors que c’est avec le départ de la France et de ses alliés que les Fama ont pu réussir ce véritable coup de force.

Il est clair que ce coup de pub vise principalement les pays voisins du Mali comme pour dire qu’en accueillant les forces françaises, votre armée nationale deviendra aussi forte que celle du Mali.

Mais ce qui a toujours inquiété les occidentaux, c’est l’effet domino.

Les tensions entre Paris et Bamako sont allées à un degré extrême depuis quelques mois. Du président Emmanuel Macron à sa ministre des Armées, Florence Parly en passant par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, le climat diplomatique s’est détérioré pour des raisons que l’on connait tous malheureusement.

Depuis, les choses ne sont plus allées comme on la France le souhaite. Elles sont allées jusqu’à l’annonce du retrait des forces françaises et européennes du sol malien. La politique néocolonialiste de la France et de ses alliés ne fait qu’augmenter le sentiment anti-français.

Chose qui n’arrangerait pas Paris du point vue politique et économique, car beaucoup de Maliens redoutent que la présence française au Mali depuis 2013 relève des intérêts que le grand public ne connait pas. Des intérêts, qui pour l’heure, seraient totalement compris du peuple malien et même sahélien. Face à tout ceci, le Mali va donc ouvrir la voie aux autres pays d’Afrique qui cherchent depuis des années leurs indépendances, la vraie indépendance ?

Le Mali qui constitue pour beaucoup l’épicentre de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine du panafricanisme saurait donner un nouveau souffle pour que toute l’Afrique puisse se développer finalement aux dépens d’une puissance néocolonialiste dont les peuples ne souhaitent plus subirent l’affront.

Lors de la manifestation après l’annonce du retrait de Barkhane et de Takuba du Mali, des Ivoiriens, Guinéens, Burkinabès, Sénégalais, diaspora à travers le monde etc. tous étaient sortis pour accompagner le Mali dans le cadre de cette lutte pour la libération de l’Afrique et du Mali.

« Le Mali est un peuple frère, un peuple ami. Donc, nous sommes obligés de venir les aider, car si ça ne va pas au Mali, ça n’ira pas au Sénégal ni en Côte d’Ivoire. La stabilité doit venir pour nous autres vivant en paix. C’est le plus important. Je suis d’accord sur le fait que les Maliens disent que la France a échoué dans sa lutte contre le terrorisme au Sahel », a laissé entendre un manifestant.

Ce commentaire montre simplement que le sentiment du Mali contre la France et ses alliés est partagé au-delà des frontières. L’effet domino serait mis en place, et malgré le coup de pub que l’oligarchie française tente de mettre en place pour dire que c’est grâce à la France que l’armée malienne arrive à sécuriser le pays, la vision des maliens ne changera de tout façon pas. Cette époque est révolue, plus personne ne croit à ces balivernes, qui ne sert seulement d’argument politique à l’approche de l’élection présidentielle en France et rien d’autre. 

 

3. RCA: trop de trouble autours des commandos français!

À Bangui, quatre soldats français sont accusés de tentative d’assassinat sur la personne du président centrafricain. Y a-t-il « une question à élucider » malgré l’absence de mobile et les démentis de Paris et de l’ONU ?

Que se passe-t-il avec les commandos français en Centrafrique ? Quatre soldats escortant, selon l’ambassade française, un général de la MINUSCA (force d’interposition de l’ONU en Centrafrique) ont été interpellés le 21 février à l’aéroport de Bangui. Et ce au moment où y atterrissait l’avion du président Touadéra. « Tentative d’assassinat » du chef de l’État centrafricain, martèlent certains dans le pays.

Le conseiller spécial du président de la République centrafricaine, accrédite cette théorie. Car en temps normal explique-t-il, « quand des hautes autorités militaires de la MINUSCA viennent en audience avec le chef d’État ou pour prendre part au Conseil de défense et de sécurité de la RCA, ils arrivent toujours avec leurs grosses cylindrées de couleur blanche frappées du signe UN ».

Or le convoi en question qui aurait escorté cette fois un général de la force de l’ONU ne suivait pas ce protocole. « C’est tout de même étonnant qu’une organisation telle que la MINUSCA utilise un véhicule âgé… d’un commerçant de la place pour escorter un chef d’État-Major militaire onusien pour traverser tout un quartier qu’elle juge non-sécurisé vers l’aéroport international de Bangui », interroge Gouandjika.

Ainsi, même « s’il ne s’agit probablement pas d’une tentative d’assassinat de la plus haute personnalité de la République », le conseiller du président centrafricain s’étonne « que son excellence monsieur l’ambassadeur de France et quelques personnalités de la MINUSCA dont une brave et charmante dame se sont vite pressés pour défendre leurs poussins sans réflexion aucune ».

Pour lui, « seule une enquête impartiale, professionnelle et surtout l’audition du propriétaire du 4×4, qui est un ami personnel à moi, pourront apporter la lumière à cette fâcheuse scène digne d’un film de Hitchcock », conclut le proche du président Faustin-Archange Touadéra.

Dans la journée du 22 février, le parquet du tribunal de grande instance de Bangui a communiqué autour de cette affaire. D’après le parquetier, les premiers éléments de l’enquête ont relevé que ces hommes armés sont des légionnaires de différentes nationalités (Français, Bulgare, Italien et Roumain). Toujours selon le ministère public, ces hommes étaient lourdement armés au moment de leur interpellation. Ainsi disposaient-ils de quatre pistolets automatiques avec dix chargeurs ; trois KH 416 avec quinze chargeurs ; une mini-mitrailleuse avec quatre boîtiers ; des grenades offensives et divers objets militaires.

Tout comme le conseiller du président, le parquet s’est également étonné que les hommes appréhendés, au lieu d’utiliser un véhicule estampillé UN aient préféré utiliser un véhicule civil banalisé de marque Toyota V8 blindé aux vitres teintées et garé au parking civil, à 30 m du passage du cortège présidentiel, rapporte le parquet.

Fidèle Gouandjika trouve curieux les démentis hâtifs de Paris et de la mission de l’ONU qui ont qualifié ces accusations de manipulations. « L’ambassade regrette vivement cet incident. Elle condamne son instrumentalisation immédiate sur certains réseaux malveillants et la désinformation grossière à laquelle elle donne lieu », a écrit la représentation diplomatique lundi soir. « Ils étaient à l’aéroport pour escorter le général, c’est un concours de circonstances qui a fait qu’au même moment, l’avion du président Touadéra atterrissait », a expliqué l’État-Major parisien des Armées. Dans un communiqué, la MINUSCA affirme qu’elle « rejette catégoriquement les accusations d’atteinte à la sureté de l’État ».

Davy Sende, politologue centrafricain et coordinateur de programmes au Madiba Leadership Institute à Dakar, juge également ces démentis hâtifs. « Il y a beaucoup de flou qui entoure cette affaire », souligne-t-il au micro de Sputnik.

Toutefois, selon N’diaye Ousmane, chercheur au Centre des hautes études de défense et de sécurité de Dakar, cet épisode pourrait s’inscrire dans la guerre d’influence que la France et la Russie se livrent en Centrafrique, au Mali et plus largement dans le pré carré français sur le continent. Sur fond de ses échecs, Paris accuse régulièrement les Russes de ternir l’image de la France en Afrique.

« La France s’indigne toujours sur le fait que ses anciennes colonies basculent vers la Russie. C’est une pilule dure à avaler et la Russie continue sa politique de récupération de ces colonies françaises dans plus des pays Africains comme le Mali », explique notre intervenant.

En effet, dans de nombreux pays, autrefois colonisés par la France, Paris semble perdre ce qu’il lui restait d’influence et d’assise populaire. Sa présence, aussi bien militaire que diplomatique, est contestée. Les manifestations anti-françaises sont de plus en plus nombreuses. C’est le cas au Mali et en Centrafrique où la France était militairement engagée. C’est aussi le cas dans de nombreux autres pays dont le Burkina Faso, où la jeunesse africaine en particulier dénonce une forme de néocolonialisme.

Et bien souvent, les drapeaux russes sont brandis par les manifestants.

Selon N’diaye Ousmane, « les Russes sont en train de réussir leurs coups dans cette guerre d’influence ». Une chose est sûre : dès que quelque chose ne va pas pour Paris en Afrique, ce sont les Russes qui sont pointés du doigt. Ce qui ne signifie pas pour autant que la Russie est impliquée dans toutes ces affaires malheureuses pour la France. C’est souvent la politique de cette dernière considérée comme relevant de l’ingérence qui est mise en cause par les Africains.

En définitive, « ce problème de tentative d’assassinat du président Centrafricain reste encore une question à élucider, mais je pense que ce n’est pas dans l’intérêt de la France de commettre cet acte, tout en sachant que rien n’est à exclure », conclut-il.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV