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E-Press du 24 février 2022

Première rencontre entre Poutine et Fidel Castro en 2000. ©La Liberté/Archives

Au sommaire :

1-Ukraine : Poutine lance la guerre !

Dans un discours surprise au milieu de la nuit, le Président russe a annoncé une opération militaire dans l’est de l’Ukraine pour « protéger les gens » du Donbass. En cela, il a appelé les militaires ukrainiens « à déposer les armes ».

Vladimir Poutine s’est adressé de nouveau aux citoyens russes dans la nuit du 23 au 24 février et a annoncé que la Russie allait mener une « opération militaire » en Ukraine. Ceci en plein milieu d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Les Républiques populaires du Donbass ont demandé de l’aide à la Russie. Par conséquent, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale », a-t-il déclaré dans cette allocution télévisée, beaucoup moins longue que celle consacrée à la reconnaissance de la souveraineté des Républiques susmentionnées.

Estimant que les citoyens russes soutiennent sa décision, le chef de l’État a souligné que l’impasse actuelle pousse la Russie à entreprendre une telle démarche pour pouvoir « protéger les gens » habitant dans le Donbass et ayant vécu la pression de l’Ukraine depuis huit ans.

Cependant, la Russie n’a pas dans ses plans d’occuper l’Ukraine, a-t-il assuré. La « démilitarisation » de l’Ukraine sera l’un des objectifs, a-t-il ajouté, ainsi que la « dénazification ».

S’adressant directement aux soldats ukrainiens, le Président les a appelés à « déposer immédiatement les armes et rentrer chez eux ».

Commentant les déclarations de Kiev sur les armes nucléaires, Vladimir Poutine a pointé que la Russie ne laisserait pas une telle éventualité se produire.

Selon lui, l’exploitation du territoire ukrainien par l’Alliance atlantique, qui s’approche des frontières russes, est inacceptable.

Guerre « inutile »

Le Président américain Joe Biden a annoncé suivre de près la situation en Ukraine. Craignant que la confrontation ne cause « des souffrances et des pertes humaines catastrophiques », il a prononcé des mots de soutien au peuple ukrainien et a assuré de s’exprimer jeudi en l’espèce.

À l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres a exhorté Vladimir Poutine à faire rentrer les troupes en Russie. D’après lui, cette guerre est « inutile » et va à contre-courant de la Charte des Nations unies.

Suite à la déclaration de Vladimir Poutine, les correspondants sur place ont fait état de plusieurs explosions dans diverses villes de l’est, mais également d’autres parties de l’Ukraine.

Source : Sputnik

2-La Russie à Cuba !

Le président de la Douma d’État de la Fédération de Russie Vyacheslav Volodine est arrivé en visite à Cuba. Cette visite officielle du président de la chambre basse du parlement russe a suscité l’inquiétude de l’administration américaine.

Il est important de noter qu’ils suivent de près la visite là-bas, continuant de croire que la Russie peut être d’accord avec les autorités cubaines sur la restauration des bases militaires russes.

Le président de la Douma d’État de la Fédération de Russie envisage de s’entretenir avec le chef de l’Assemblée nationale cubaine, Esteban Hernandez. En outre, une visite au Nicaragua est également prévue, où Viacheslav Volodine prévoit de rencontrer le président du Parlement Gustavo Cortes. La visite au Nicaragua est prévue pour demain 24 février.

Rappelons qu’auparavant, le président russe avait eu une série de conversations téléphoniques et de rencontres personnelles avec un certain nombre de dirigeants politiques latino-américains. Les présidents de l’Argentine et du Brésil se sont rendus à Moscou. Volodine a également rencontré le président brésilien Jair Bolsonaro. Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec les présidents de Cuba, du Nicaragua et d’autres pays d’Amérique centrale et du Sud.

Les médias américains affirment que l’activité de la Russie en Amérique centrale ne peut que susciter des inquiétudes, notamment dans le contexte des exigences de sécurité exprimées précédemment par Moscou.

Dans ce contexte, l’édition cubaine de Granma a publié un article dans lequel le journaliste Elson Perez écrit que la Russie a pris une position ferme contre l’Occident. L’auteur note que la politique américaine d’expansion systématique de l’OTAN avec une avancée simultanée aux frontières de la Russie constitue une menace non seulement pour la Russie elle-même, mais aussi pour la paix dans la région.

3-L’Iran peut exporter du gaz à l’Europe

Le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, a déclaré que son pays disposait de capacités élevées pour fournir du gaz aux États européens.

En marge du 6e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) dans la capitale qatarie de Doha, le représentant iranien a annoncé que l’Iran disposait de tous les moyens nécessaires pour fournir du gaz aux pays voisins et même à l’Europe.

En dépit d’une consommation intérieure et d’exportations de gaz élevées, de nombreux champs gaziers iraniens sont restés inexploités. Mais ces dernières années, d’importantes opérations d’exploration ont été effectuées.

M. Owji a également souligné la grande capacité des réserves de gaz de l’Iran. « Nous espérons augmenter de 2 % nos parts du marché mondial du gaz dans les années à venir », a-t-il indiqué.

L’Iran est l’un des plus grands producteurs de gaz au monde et l’un des fondateurs du GECF. Il en a été le secrétaire général pendant deux tours.

Le ministre iranien du Pétrole a quitté Téhéran pour Doha pour assister au 6e Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) qui a débuté le lundi 21 février.

Source : Fars News

4-F-35 : les Émirats se vengent !

Actuellement, les forces aériennes des Émirats arabes unis disposent d’une flotte d’avions d’entraînement avancé reposant sur autant de BAe Hawk que d’Aermacchi MB-339. Ces appareils étant désormais anciens, il est donc question de les remplacer. Pour cela, Abu Dhabi aurait pu privilégier le Hawk AJT [Advanced Jet Trainer] britannique, comme le Qatar, le M-346 italien, le T-7 Red Hawk de Boeing et de Saab, ou bien encore le F/A-50 Golden Eagle du Sud-Coréen KAI. Finalement, c’est une solution chinoise qui a été retenue.

En effet, ce 23 février, le ministère émirati de la Défense a fait part de son intention de commander 12 avions d’entraînement Hongdu L-15 « Falcon » auprès de la China National Aero-Technology Import & Export Corporation [CATIC]. Une option pour 36 appareils supplémentaires pourrait être levée à l’avenir.

« Nous avons atteint la phase finale de nos discussions avec la partie chinoise. Le contrat final sera bientôt signé », a précisé Tareq Abdelrahim Al-Houssani, le PDG de Tawazun, l’autorité émiratie chargée des acquisitions dans les domaines de la défense et la sécurité. Et de se dire « convaincu » que CATIC dispose des « technologies de pointe qui bénéficient d’avantages concurrentiels au niveau mondial ».

Le L-15 « Falcon » est l’autre nom de l’avion d’entraînement JL-10, lequel a effectué son vol inaugural en 2006. Propulsé initialement par deux réacteurs à double flux à postcombustion Ivchenko-Progress AI-222K-25 [remplacés depuis par deux WS-17 Mishan], cet appareil est capable de voler à la vitesse de Mach 1,4, la l’altitude maximale de 16 000 mètres. Équipé d’un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], il peut se décliner en avion d’attaque léger. En service au sein de l’Armée populaire de libération [APL], il a été vendu à la Zambie [six exemplaires] ainsi que, dit-on, à l’Éthiopie.

L’annonce faite Abu Dhabi survient alors que les États-Unis ont déployé des avions de supériorité aérienne de 5e génération F-22A Raptor aux Émirats arabes unis, afin de contrer les attaques lancées depuis le Yémen par les rebelles Houthis… et après la commande 80 chasseurs-bombardiers Rafale auprès de la France.

Cela étant, a précisé le ministère émirati de la Défense, ce choix en faveur du L-15 chinois entre dans le cadre des « efforts de diversification et de modernisation » de ses forces armées. Et de souligner qu’il « continuera à travailler avec ses partenaires stratégiques pour développer les capacités de défense » des Émirats.

En outre, en décembre, Abu Dhabi a également fait savoir que les discussions concernant l’achat de 50 avions F-35A auprès de Lockheed-Martin étaient suspendues, estimant que les États-Unis mettaient des conditions trop strictes, en particulier au sujet de l’implication de l’équipementier chinois Huawei dans le réseau 5G émirati.

Probablement que la Russie essaiera de pousser la candidature de son Su-75 « Checkmate », qui se veut le concurrent direct du F-35A américain, tout en étant beaucoup plus abordable [selon son constructeur]. Mais il se pourrait également que la Chine en fasse autant, avec le FC-31 « Gyrfalcon », qui est désormais officiellement proposé à l’exportation.

Source : Opex360

5-Sanctions anti-russes : qui est le dindon de la farce ?

Joe Biden a annoncé une « première » volée de sanctions à l’encontre de la Russie. Dette souveraine, banques et proches de Poutine sont visés. Au-delà de l’effet d’annonce, les premières victimes de ces sanctions sont-elles vraiment russes ?

La réponse des Occidentaux ne s’est pas fait attendre. Suite à la reconnaissance par Moscou des Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, Joe Biden a signé le 22 février un décret interdisant à toute entreprise et à tout ressortissant américain de faire du commerce ou d’investir dans ces régions.

Sans surprise, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé une « première tranche » de sanctions à l’encontre de la Russie. Ces dernières portent sur « la dette souveraine » russe, la banque publique de développement VEB et vingt-cinq de ses filiales, la banque militaire ainsi que cinq proches de Vladimir Poutine.

Nord Stream 2 : quand Berlin sanctionne les Allemands

Le Président américain vient de donner l’ordre d’imposer des sanctions contre l’opérateur du Nord Stream 2 alors même que les entreprises américaines lorgnent sur le marché européen. Recourir au levier des sanctions permet de dégager des parts de marché au profit des entreprises US en Europe où pas moins de 40 % du gaz provient de Russie. Plus tôt l’Allemand Olaf Scholz, « plus proche allié des Américains en Europe depuis le Brexit » comme le décrit l’avocat d’affaires Olivier de Maison Rouge, annonçait la suspension de l’homologation du gazoduc russe.

S’il dénonce également une « atteinte à l’intégrité territoriale » de l’Ukraine à travers ce « coup de force » de Vladimir Poutine, le juriste spécialisé en intelligence économique s’interroge sur la crédibilité d’une telle réponse : « Déjà que les Allemands se sont coupé un bras en sortant du nucléaire, ils sont à présent pieds et poings liés. »

En effet, le gaz est la solution de rechange au nucléaire, dont Angela Merkel a décidé de faire sortir son pays en 2011 après la catastrophe de Fukushima. Or non seulement l’industrie allemande utilise largement le gaz pour produire son électricité, mais plus de la moitié des ménages l’utilise également pour se chauffer. Ces derniers seront donc les premiers à pâtir, directement sur leur facture, de cette décision de Berlin à l’heure où les cours du gaz s’envolent.

L’impact économique sur la Russie d’une telle décision est en revanche plus discutable. En effet, Nord Stream 2 n’a pour l’heure jamais fonctionné, la décision des autorités allemandes n’influe donc en rien le niveau actuel de livraison de gaz russe à l’Europe. Au contraire, en limitant ainsi la possibilité de rehausser l’offre dans cette période de troubles économiques mondiaux, on pourrait même affirmer qu’elle contribue à faire grimper le prix auquel Allemands et Européens le paient… aux Russes.

Par ailleurs, Moscou a largement anticipé depuis 2014 une hypothétique coupure du gaz qu’on lui imposerait à l’Ouest. Au-delà du développement des contrats d’approvisionnement avec l’Asie, la construction au milieu de la Russie du gazoduc Power of Siberia 2 doit en effet permettre d’interconnecter les réseaux gaziers russes de l’ouest et de l’est du pays. En clair, du gaz initialement destiné aux Européens peut, le cas échéant, être redirigé vers les clients asiatiques dont les besoins ne cessent de croître.

Quant aux deux établissements bancaires que Washington entend couper du monde occidental, là encore rien de nouveau pour les Russes. Ciblées depuis en 2014, les sanctions occidentales touchent déjà « bon an, mal an 300 banques russes », rappelle notre intervenant. Elles sont en prime régulièrement menacées d’être tout bonnement déconnectées du réseau international interbancaire SWIFT.

Présentée comme l’« arme nucléaire » des Occidentaux, cette mesure est brandie au nez des Russes depuis sept longues années. Entre-temps, ceux-ci ont mis sur pied leur propre réseau souverain : SPFS. Cerise sur le gâteau, celui-ci pourrait avant la fin 2022 fusionner avec le réseau CIPS chinois, qui est en service depuis 2016. Un projet évoqué par le président Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping, le 14 décembre dernier, sur fond de tensions avec l’Occident.

Autant dire que, dans un tel cas de figure, ces sanctions consacreraient non seulement un rapprochement russo-chinois à travers l’émergence d’un concurrent à SWIFT, mais également l’affirmation de la Russie dans un secteur où elle n’était absolument pas attendue avant 2014.

« Ces sanctions vont avoir pour effet mécanique de repousser davantage la Russie dans l’espace asiatique, de la tourner vers la Chine et de la détourner de l’Occident », regrette Olivier de Maison Rouge.

Pour l’heure, les Européens ne parviennent pas à s’entendre pour faire émerger une alternative à SWIFT, réseau à travers lequel les Américains imposent à leurs alliés européens un strict respect de leurs embargos unilatéraux, comme celui sur l’Iran, rétabli en 2018 par l’Administration Trump.

Un changement de donne, à l’image de celui qui s’est opéré dans l’agriculture. En réponse aux sanctions occidentales, la Russie avait décrété en 2014 un embargo contre les importations agricoles et alimentaires venues de l’Union européenne, des États-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Norvège. Non seulement ces mesures ont permis au pays de redresser son secteur agricole, mis à mal par l’intégration du pays à l’OMC, mais la Russie a également réussi le tour de force de dérober en 2020 la première place des exportateurs mondiaux de blé à l’Union européenne. Dans l’affaire, l’Europe est le « parent pauvre, voire le dindon de la farce », fulmine l’avocat.

Finalement, le seul impact sérieux des sanctions occidentales semble être leur perception par les marchés financiers. Le 21 février, alors que la situation se dégradait dans l’est de l’Ukraine, laissant présager l’application des nouvelles restrictions promises de longue date par les chancelleries occidentales, les valeurs boursières russes dévissaient de près de 20 points en quelques heures.

Source : Sputnik

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SOURCE: FRENCH PRESS TV