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Zoom Afrique du 21 février 2022

Barkhane pourra vraiment se déployer au Niger?

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La France et ses alliés ont annoncé vouloir se redéployer au Niger pour pouvoir rester dans le Sahel. Niamey examine la question, mais au sein du peuple et ce n'est pas gagné !

Actualité en Afrique :

  • Opposition et société civile rejettent le redéploiement des forces françaises et européennes au Niger
  • Côte d'Ivoire: la capacité de mobilité terrestre des forces armées renforcée
  • RDC : l'investissement chinois de 240 millions $ dans Manono sera réalisé plus tôt que prévu (AVZ)
  • Huawei Sénégal certifié Top Employer 2022

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie: le barrage est lancé ; une victoire pour l'Afrique !

Tout comme le Mali qui fête sa victoire en mettant dehors les troupes d’occupation étrangères de son territoire, l’Éthiopie fête également sa victoire grâce au lancement du Barrage de la Renaissance.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a officiellement lancé ce dimanche 20 février 2022 la production d’électricité du grand et très controversé barrage de la Renaissance sur le Nil bleu. Un barrage hydroélectrique, source de tensions régionales depuis quelques années.

Depuis le lancement de ce projet en 2011, les États-Unis à travers l’Égypte et le Soudan font front commun contre l’Éthiopie en évoquant de fausses raisons pour alimenter les points de discordes. La raison évoquée, c’est que ces deux pays situés donc en aval du Nil, pour qui, le fleuve une source d’approvisionnement vitale, fournissant par exemple 97% des besoins en eau de l’Égypte.

Si l’Éthiopie devient maîtresse du débit du fleuve, Égypte et Soudan redoutaient de manquer d’eau et de perdre des surfaces cultivables. Pour limiter leur dépendance, les deux États souhaitent un accord de contrôle sur l’utilisation du barrage, ce que l’Éthiopie considère comme une atteinte à sa souveraineté.

Les discussions entamées sous l’égide de l’Union africaine n’ont pas permis de trouver un compromis. Dans l’attente d’un accord, Khartoum et Le Caire ont demandé à Addis-Abeba de mettre en pause le remplissage du barrage.

Mais en juillet dernier, l’Éthiopie a annoncé la fin d’une nouvelle étape du processus permettant de mettre en service deux des treize turbines qui vont produire environ 345 Mégawatts en attendant la mise en marche des autres qui vont fournir à terme 5000 Mégawatts. Ce qui va considérablement augmenter de manière significative la fourniture d’électricité dans ce pays.

Cette cérémonie, dira Abiy Ahmed, marque un tournant dans l’histoire de l’Éthiopie dans sa quête de modernisation et d’autonomisation énergétique.

Ce défi a été relevé grâce au sens patriotique des Éthiopiens qui ont sacrifié un mois de leur salaire pour contribuer au financement de cette infrastructure qui s’élève à 4,2 milliards de dollars. Bel exemple de patriotisme et du sens élevé de la Nation !

"L'Ethiopie a démontré aujourd'hui qu'elle ne prive pas les populations des pays riverains de l'accès à l'eau", a-t-il déclaré.

"L'Éthiopie n'a pas l'intention de faire du mal à qui que ce soit", a-t-il ajouté.

En effet, l’autonomisation énergétique est bien ce qui manque en Afrique pour lancer son secteur industriel. C’est ce que bien des puissances de ce monde redoutent le plus, c’est que les pays africains se lancent dans l'autonomisation énergétique, car cela sent le début de la mise à la porte des multinationales étrangères. Mais avant tout, il faut que l’Afrique se mette en phase au niveau énergétique. Le système est tel, que par exemple, en France une lampe sur trois est allumée grâce à l’uranium du Niger. Alors qu’au Niger même, la population manque d’électricité. Une situation qui ne peut plus durer!

Ceci est un exemple parmi tant d’autres. L’Éthiopie s’est battue pour récupérer ses droits, et ce barrage de la Renaissance est également un symbole d’indépendance. On voit qu’en ce moment, l’Afrique veut prendre son destin en main.

 

2. Mali: le combat continue !

Au Mali, le départ des troupes militaires occidentales d’occupations est entré dans l’histoire du pays et même de l’Afrique, mais le combat continue.
Alors que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a participé aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali et a mis en œuvre ces dispositions, le Mali a décidé de porter plainte contre l’organisation pour violation des textes.
Le gouvernement du Mali avait condamné et qualifié les sanctions prises conjointement par la CEDEAO et l’UEMOA, d’illégales. Ces sanctions consistaient en effet à un embargo commercial et le gel des avoirs maliens dans les banques centrales et commerciales dans les pays membres de l’UEMOA. Après avoir sorti un communiqué pour dénoncer la mise en application des sanctions par l’UEMOA soulignant le fait que cela viole les textes de l’organisation, Bamako a décidé de déposer une plainte contre l’UEMOA.
« À la demande du Gouvernement de la République du Mali, un collectif de six Avocats maliens conduits par Maitre Moustapha S. M. Cissé, Avocat au Barreau du Mali et Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali, a saisi la Cour de Justice de l’UEMOA de deux recours contre les décisions issues de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UEMOA en date du 9 janvier 2022 portant sanctions contre l’Etat du Mali », a indiqué un communiqué du bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali.
« Le premier recours tend à obtenir de la Cour de Justice de l’UEMOA, sise à Ouagadougou au Burkina Faso, l’annulation des décisions sus visées. Le deuxième recours tend à demander la suspension de l’exécution des sanctions eu égard aux effets gravement préjudiciables à l’Etat du Mali, aux populations maliennes et africaines vivant au Mali », ajoute le document.
« Les deux recours ont d’ores et déjà été formellement enregistrés au greffe de la Cour de Justice de l’UEMOA le 15 février 2022. Tous évoquent l’illégalité absolue des sanctions au regard des textes et objectifs de l’UEMOA », assurent les avocats maliens. Il va sans dire qu’un nouveau bras de fer vient d’être lancé entre l’organisation et le Mali alors même qu’une délégation de la CEDEAO et de l’UA est à Bamako pour tenter de résoudre les problèmes et de rétablir le dialogue.
Les sanctions ont été imposées au Mali pour le non-respect de la charte de la transition en reportant des élections prévues en février, vers une date allant jusqu’à plusieurs années. La CEDEAO n’a pas été de cet avis et a imposé de lourdes sanctions contre le pays en appelant les autorités de transition à proposer une date acceptable pour l’organisation d’élections, alors que c’est suite à des concertations avec tous les représentants de la société civile et des membres du gouvernement, le gouvernement de la Transition a pris la décision de rester en place quatre ou cinq années supplémentaires. Ce que la Cedeao et la Communauté occidentale n’ont aucunement tenu compte évidemment. Sous la pression de l’ancienne puissance coloniale, à savoir la France, la Cedeao et l’Uemoa ont sanctionné le Mali en infligeant le 9 janvier de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières. Ce qui n’a pourtant pas isolé le Mali, c’est pourquoi ce régime de sanction est considéré comme un échec. Ceci a bel et bien ouvert de nombreuses portes au Mali. De plus, au sein même de la Cedeao, de nombreux acteurs n’ont pourtant pas laissé tomber le Mali. Pour n’évoquer que cet exemple, une délégation de la société civile sénégalaise a été reçue cette semaine en audience par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Malgré les sanctions politico-économiques de la Cédéao, les sociétés civiles ouest-africaines semblent soutenir les autorités de la transition au Mali. La partie sénégalaise, après avoir organisé une grande mobilisation le 28 janvier dernier à Dakar, a décidé de renforcer son soutien en effectuant un déplacement dans la capitale malienne.
Recevant jeudi ses hôtes dans une rencontre élargie à certains membres de son gouvernement, le Premier ministre Choguel Maïga a remercié en premier « l’esprit de solidarité et la mobilisation de soutien réussie à Dakar ». Pour le chef du gouvernement de transition, « la Cedeao veut ramener tout le problème du Mali à une question électoraliste ».
Par ailleurs, il a évoqué avec les Sénégalais la mise en place par le gouvernement d’un « Mécanisme de Concertation » pour soutenir la dynamique de la poursuite du dialogue avec la Cédéao, l’Union africaine (UA) et la communauté internationale, sur des questions « concernant la conduite de la transition ».
« Si on n’a pas d’accord avec la Cédéao, nous allons rentrer en résistance », a-t-il prévenu. Ce n'est visiblement pas le Mali qui joue sa vie, mais plutôt la Cedeao et l'Uemoa !

 

3. Barkhane pourra vraiment se déployer au Niger ?

Après s’être fait littéralement éjecter du Mali, la France et ses alliés ont annoncé vouloir se redéployer au Niger pour pouvoir rester dans le Sahel.

Mais le problème, c’est que de nouveau, les Occidentaux n’ont pas encore compris que les populations ont récupéré leur souveraineté et que c’est eux qui décident. La décision de redéployer Barkhane et Takuba au Niger suscite déjà des réactions de rejet dans ce pays.

Aussi bien du côté de de la classe politique que de la société civile nigérienne, des voix s'élèvent pour rejeter l'arrivée de ces militaires qui quitteront le Mali.

Saluant "le peuple malien et ses autorités de transition pour la vigilance et le courage avec lequel ils ont fait échec au projet de recolonisation de notre espace sahélien par la France", le parti politique Union des forces populaires pour la démocratie et le progrès a, dans une déclaration publiée vendredi, appelé "l'ensemble des forces politiques et sociales à une convergence de lutte pour faire barrage à ce projet de recolonisation à partir du Niger de l'espace ouest-africain".

Dans un communiqué publié vendredi, le mouvement de la société civile "Tournons la page Niger" a déclaré avoir appris "avec sidération et stupéfaction la décision des chefs d'État de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union européenne du jeudi 17 février 2022 annonçant le redéploiement de Takuba et Barkhane au Niger".

Tout en condamnant "avec fermeté un accord colonialiste", le mouvement a exhorté les autorités nigériennes" à se désolidariser sans condition de cet accord qui n'est pas voulu par le Niger et son peuple.

Jeudi, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un dîner avec des chefs d'État africains, dont le Nigérien Mohamed Bazoum, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu'après leur retrait du Mali, Barkhane et Takuba seront redéployées au Niger.

"Avec l'accord des autorités nigériennes, des éléments européens seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes, dans la région frontalière du Mali". Le président nigérien Mohamed Bazoum a confirmé l'information soulignant que "notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée".

Cela dit et selon le ministre nigérien des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, le président de la République, bien qu’il n’ait pas d’obligation de saisir le Parlement, a demandé au Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement au Parlement sur la question de ce redéploiement. Donc il y aura un débat parlementaire, qui sera sanctionné par un vote, et le gouvernement engagera sa responsabilité. Voilà ce qu’on fera et on verra…, affirme-t-il.

Les pays voisins du Mali commencent également à émettre des doutes quant à un déploiement des troupes militaires d’occupation sur leur territoire. Et ce sont les populations qui les font douter. La France a annoncé déjà avec sa certitude légendaire qu’elle se redéploiera déjà avec ses alliés au Niger et peut-être même au Burkina Faso, pendant que les États-Unis redéploieront l’Africom en Côte d’Ivoire, et l’Allemagne au Ghana. Bref, la France veut un redéploiement au Niger et au Burkina Faso histoire d’encercler le Mali et de faire payer au Mali son humiliation, et elle vise également un déploiement de ses troupes au Togo et au Bénin pour continuer le plan de recolonisation du golfe de Guinée. En laissant les Occidentaux se déployer sans aucune limite en Afrique de l’Ouest, leur plan reste d’actualité.

Le Mali a déjà à lui seul entravé ce plan. Maintenant, il faut que les autres pays le suivent sans croire la propagande occidentale, qui prétend que le Mali fait partie des pays « isoler ». Ce n’est absolument pas vrai, comme le dit le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, « rien que dans le secteur de la défense, le Mali a plusieurs partenaires de tailles, mais les médias occidentaux ne parlent que de la Russie ». Les Occidentaux ne sont pas le centre du monde, et il n’y a pas qu’eux sur cette terre. Et ça, beaucoup de pays d’Afrique l’ont compris !

"Avec l'accord des autorités nigériennes, des éléments européens seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes, dans la région frontalière du Mali". Le président nigérien Mohamed Bazoum a confirmé l'information soulignant que "notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée".

Selon le ministre nigérien des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, le président de la République, bien qu’il n’ait pas d’obligation de saisir le Parlement, a demandé au Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement au Parlement sur la question de ce redéploiement. Donc il y aura un débat parlementaire, qui sera sanctionné par un vote, et le gouvernement engagera sa responsabilité. Voilà ce qu’on fera et on verra…, affirme-t-il. La représentation nationale, c’est elle qui représente le peuple nigérien. Nous sommes un pays démocratique, où l’exercice démocratique se fera dans l’enceinte privilégiée pour l’expression démocratique, l’expression des représentants du peuple. Et maintenant, les gens verront ce que pense le peuple nigérien, ce qu’il en pense.

Les pays voisins du Mali commencent également à émettre des doutes quant à un déploiement des troupes militaires d’occupation sur leur territoire. La France a annoncé déjà avec sa certitude légendaire qu’elle se redéploiera déjà avec ses alliés au Niger et peut-être même au Burkina Faso, pendant que les États-Unis redéploient l’Africom en Côte d’Ivoire, et les Allemands peuvent être au Ghana. Bref, la France veut un redéploiement au Niger et au Burkina Faso histoire d’encercler le Mali, et elle vise également un déploiement de ses troupes au Togo et au Bénin pour continuer le plan de recolonisation du golfe de Guinée. En laissant les Occidentaux se déployer sans aucune limite en Afrique de l’Ouest, il est clair que le plan de recolonisation n’est toujours pas tombé entièrement à l’eau.

Le Mali a déjà à lui seul entravé ce plan. Maintenant, il faut que les autres pays le suivent sans croire la propagande occidentale, qui prétend que le Mali fait partie des pays « isoler ». Ce n’est absolument pas vrai, comme le dit le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, « rien que dans le secteur de la défense, le Mali a plusieurs partenaires de tailles, mais les médias occidentaux ne parlent que de la Russie ». Les Occidentaux ne sont pas le centre du monde, et il n’y a pas qu’eux sur cette terre. Et ça, beaucoup de pays d’Afrique l’ont compris.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV