Télécharger 📥 Podcast 🎧
Au Mali, alors que les Famas enregistrent des avancées spectaculaires en peu de temps, ce que Barkhane et Cie n’ont pas fait en 9 ans de présence, l’étau se resserre de plus en plus autour de Barkhane et cie.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali : Takuba dehors !
Au Mali, alors que les Famas enregistrent des avancées spectaculaires en peu de temps, ce que Barkhane et Cie n’ont pas fait en 9 ans de présence, l’étau se resserre de plus en plus autour de Barkhane et cie.
Bamako a réitéré « avec insistance », dans la nuit du mercredi au jeudi 27 janvier, son exigence de départ immédiat d’une centaine de soldats danois, déployés dans le pays sahélien dans le cadre du groupement européen de forces spéciales « Takuba », initié par la France.
Bamako avait déjà demandé lundi au Danemark de rappeler « immédiatement » son contingent, récemment arrivé au Mali pour participer à « Takuba », − une force destinée à accompagner les soldats maliens au combat face aux djihadistes − au motif que ce déploiement était « intervenu sans son consentement ».
Selon le gouvernement malien, Copenhague avait saisi Bamako le 29 juin 2021 « d’un projet de texte en vue de convenir du statut des forces spéciales danoises devant intervenir au sein de la force “Takuba” ». Cette requête est « sous examen », a répondu le gouvernement malien en novembre, selon le communiqué, et le Danemark reste donc en « attente de la validation de l’accord ».
« Personne ne viendra plus au Mali par procuration. Avant, ça se faisait. Aujourd’hui, c’est fini », a déclaré Choguel Kokalla Maïga à des journalistes à l’occasion d’une rencontre avec le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, à la tête d’une délégation.
« Si quelqu’un doit venir au Mali, on se met d’accord là-dessus », a insisté M. Maïga. « On a dit aux Danois : si vous voulez venir au Mali, c’est un engagement entre Danois et Maliens », a-t-il ajouté.
Le Mali enchaîne donc les coups anti-Occident. Après des restrictions posées dans l’espace aérien malien et la remise en cause des accords de défense liant Bamako à Paris, cette demande de retrait du contingent danois constitue une nouvelle gifle contre une occupation qui croyait que 9 ans d’occupation militaire, économique et politique du Mali, avaient transformé ce pays en un pré carré conquis, mais les dernières prises de positions maliennes ont clairement montré que tous les plans français sont tombés à l’eau et que même après deux coups d’État consécutifs, rien n’a été gagné pour la France et cie.
Il est clair que le peuple malien et son gouvernement sont assez puissants pour pousser les Occidentaux hors de leur territoire avec la seule force de la parole, ils n’ont pas besoin d’user de la violence. Mais la colère contre les néocolons est tout de même énorme, et le Mali avance doucement, mais sûrement dans la voie de la libération. Cela dit, il faudrait accélérer et porter le prochain coup qui serait le départ complet des militaires occidentaux en mettant en avant les succès de l’armée nationale, la nationalisation des ressources naturelles du Mali qui pourrait largement aider le Mali à faire face aux sanctions, et la sortie du franc CFA.
2. RDC : le Rwanda, agent US ?
Une nouvelle attaque attribuée au « Mouvement du 23 mars », qui se fait également appeler Armée révolutionnaire du Congo, a visé mardi une position de l’armée congolaise dans le territoire de Rutshuru, à plusieurs dizaines de kilomètres au nord de la ville de Goma. Le bilan fait état d’une vingtaine de soldats tués lors des combats, selon des sources locales et la société civile.
Les forces armées congolaises confirment les affrontements, mais pas les lourdes pertes. Elles confirment néanmoins qu’un colonel fait partie des victimes.
L’attaque a visé une position de l’armée près du parc des Virunga, à Nyesisi.
Des pertes ont également été enregistrées du côté des rebelles, mais aucune source encore moins l’armée ne précise leur nombre. En effet, en RDC, depuis l’arrivée des Américains dans l’Est, nous assistons à pas mal de changement allant, bien évidemment, à contre sens des intérêts de la RDC et de sa population.
Ces déstabilisations sont en effet perpétrées contre la RDC par des agents régionaux tels que le Rwanda.
Le Rwanda et toutes les autres parties prenantes aux conflits armés qui secouent la RDC depuis trois décennies ont toujours évoqué des considérations politiques, ethniques et surtout sécuritaires pour justifier les interventions militaires répétées et le soutien aux milices locales. Pourtant, l’est de la RDC est une des régions minières les plus riches du monde, on y trouve notamment d’immenses réserves de coltan, mais aussi de l’or et d’autres métaux précieux ou des terres rares, utilisées dans les technologies numériques.
Malgré le départ du président Joseph Kabila et le réchauffement diplomatique entre le Rwanda et la RDC sous la houlette du président Félix Tshisekedi, les incursions illégales de l’armée rwandaise sur le sol congolais se poursuivent. Dans son rapport publié en février 2021, le Kivu Security Tracker (KST) souligne que l’ingérence des puissances régionales dans l’est du Congo s’est accrue ces dernières années, « en particulier dans des zones sensibles telles que les Hauts Plateaux du Sud-Kivu ».
Qu’il s’agisse de minerais, de produits agricoles et forestiers, de l’argent ou du bétail, les militaires rwandais et leurs alliés ont organisé, coordonné, encouragé et mené des activités de pillage systématique dans les zones sous leur contrôle en RDC. Par exemple, dans le secteur minier, l’armée rwandaise et ses alliés ont, en 1998, pillé un stock de sept ans de coltan appartenant à la Société minière et industrielle du Kivu (Sominki). Il a fallu près d’un mois aux Rwandais pour transporter le précieux minerais jusqu’à Kigali !
Au-delà des pillages, l’armée rwandaise s’est livrée à l’exploitation directe des ressources minières sur le territoire Congolais qu’elle contrôlait. L’extraction des ressources naturelles était tellement intense que le Rwanda importait de la main-d’œuvre : il utilisait des prisonniers rwandais pour extraire le coltan et, en contrepartie, leur octroyait une réduction de peine ou un versement. En mars 2001, ils étaient plus de 1500 prisonniers rwandais à extraire le coltan à Numbi (territoire de Kalehe) sous la surveillance des forces rwandaises. L’importance de la main-d’œuvre employée donne une idée de la quantité de minerai extrait et volé. L’enquête de l’ONU a également prouvé que Rwanda Metals, tenue par le FPR, et parmi d’autres entreprises publiques ou proches du gouvernement rwandais, a exploité le coltan en RDC.
Le régime de Paul Kagamé a su adapter sa politique étrangère et sa stratégie d’exploitation du Congo oriental face à ses homologues successifs, de Laurent-Désiré Kabila à Félix Tshisekedi, en passant par Joseph Kabila. En témoignent les accords signés en juin 2021 sur l’or. Kagamé a su profiter de la volonté du président Tshisekedi de renouer des relations avec lui pour « réguler » ce secteur… et aboutir à ce que l’or congolais soit transformé dans une fonderie rwandaise. Ainsi, la prédation pourra perdurer légalement.
En effet, comme on a déjà vu à travers le monde, là où les États-Unis mettent le pied, il est clair qu’il faut s’attendre à ce que des scénarios tordus apparaissent.
La leçon que beaucoup de pays dans le monde tirent de ce qui se passe actuellement en Afghanistan, c’est bien le fait que les États-Unis s’implantent dans un pays, prétend vouloir renforcer l’armée nationale, et annoncer ensuite son départ. Si le but était vraiment de faire cela, on aurait déjà pu voir des résultats quelque part dans ce monde.
Reste à savoir si en voyant tout ceci, la RDC de Tshisekedi voudra encore d’une coopération militaire avec les Occidentaux.
3. Sénégal : Macky Sall sous pression ?
Les Sénégalais étaient appelés le 23 janvier 2022 à désigner leurs maires, pour la première fois au suffrage universel direct. D’après des résultats presque définitifs, l’opposition a gagné un grand nombre de grandes villes, dont la capitale Dakar.
Comment peut-on analyser cette élection ? Macky Sall a-t-il perdu le Dakar ?
Luc Michel, géopoliticien nous donne plus de détails.