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Zoom Afrique du 23 janvier 2022

Mali : Gao frappé, un général français tué

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En mars 2021 les Mirage 2000 français bombardaient sauvagement une cérémonie de mariage à Bounti au centre du Mali quitte à massacrer, selon les chiffres officiels, 19 civils. 

Actualité en Afrique :

  • Mali : le gouvernement accélère les travaux prévus pour doubler la capacité de la centrale hydroélectrique de Sotuba
  • La Côte d’Ivoire et le Ghana à l’œuvre pour dynamiser la production du cacao au profit des producteurs
  • Burkina Faso : La société burkinabée de géopolitique s’ouvre au public
  • Démarrage du système de paiement panafricain

Analyses de la rédaction :

1. Mali: Gao frappé, un général français tué

En mars 2021 les Mirage 2000 français bombardaient sauvagement une cérémonie de mariage à Bounti au centre du Mali quitte à massacrer, selon les chiffres officiels, 19 civils.

Quelques mois plus tard et face à l’indignation de l’opinion publique, l’ONU, boîte à outil des puissances occidentales, a fait publier un rapport qui confirmait le massacre, mais le justifiait à la fois en accusant les villageois d’avoir fait entrer quatre personnes armées dans leur cérémonie.

Le rapport d’enquête de l’ONU confirmait alors "la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». C’est ce que disait le résumé éhonté du rapport consulté par l’AFP. « Une centaine de civils, parmi lesquels cinq personnes armées, participaient ce jour-là à un mariage près de la ville de Bounti ».

À l’époque personne n’aurait cru que cette situation irait très rapidement changer et d’une posture exclusivement inédite. Personne n’aurait cru que quelques mois plus tard les forces d’occupation française iraient non seulement se voir contraintes de retirer leurs troupes d’une grosse partie des régions maliennes, mais encore que l’État malien et son armée iraient même plus en avant en mettant en cause les accords militaires Mali-France. Le Mali a frappé fort et c’est le moins qu’on puisse dire.

Mais la résistance malienne contre l’occupation française ne s’arrête pas là et cette fois-ci c’est en se prenant à la principale base militaire de la France au Mali que le pays sahélien prend sa revanche. Un tir de roquette a visé la base militaire française située à Gao dans le nord du Mali samedi soir, rapportent plusieurs médias. Selon un rapport du média français France24, la base militaire française de Gao au Mali a été la cible d’une attaque à la roquette. C’est la principale base militaire de la France au Mali. 

C’est la première fois qu’une attaque a lieu contre une base française au Mali depuis leur arrivée il y a environ huit ans.

Décidément, le gouvernement et l’armée malienne n’ont pas froid aux yeux et les nouvelles dimensions de cette résistance anti-occupation se dévoilent de jour en jour… d’ailleurs les médias propagandistes tentent de prouver par A+ B que l’armée malienne ne peut faire face aux terroristes interposés sans soi-disant l’aide de l’axe US-OTAN et que toutes informations concernant l’avancée des forces armées maliennes, ne sont que des Fake news ! Voyons un exemple de ces coups d’épée dans l’eau :

« Plusieurs “Fake news” et vidéo circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, annonçant des opérations conjointes entre Russes et forces armées maliennes ayant permis de “neutraliser au moins 107 terroristes”. Ces fausses informations ont pour but de légitimer la nouvelle alliance entre Wagner et la junte malienne au pouvoir »…

Il faudrait encore une fois souligner que toute coopération d’un gouvernement avec un pays tiers, se fait sous la décision des autorités et du peuple de ces pays et non pas par l’ingérence et diffamation des forces occupantes.

Il est clair que le peuple malien en a marre que militaires français fassent impunément irruption dans tel ou tel quartier, dans tel ou tel village sous prétexte à y avoir à combattre les terroristes, puis qu’ils décident de s’y installer définitivement alors même que dès leur arrivée, le nombre d’attaques terroristes croît de façon exponentielle.

Au train où vont les évènements, le grand Mali donne l’impression d’avoir opté pour une stratégie très subtile de pression par palier. D’ici les semaines à venir c’est la perspective d’une guerre d’attrition parsemée d’attaques anti Barkhane qui attende celle-ci et cette attaque contre la base française à Gao n’est que le premier pas de cette perspective anti Barkhane.

Mais il y a pire : cette guerre anti occupation ne restera pas dans les confins maliens. Tout le Sahel que les forces colonialistes ont si longtemps tenté de diviser est derrière le Mali…

 

2. Burkina Faso

Au Burkina Faso, les Rapports de RFI sur de prétendues manifestations d’opposition au Burkina puis des tirs de fusillade entendus dans des camps militaires, montre clairement que la France s’inquiète et a peur que les prises de position maliennes face à la France, à savoir la révision des accords militaires, la fermeture du ciel et le rapprochement avec l’axe de l’Est dont la Russie, la Chine et l’Iran, fasse des émules dans ce pays voisin du Mali.

« Les forces de défense et de sécurité burkinabées ont dispersé samedi, une manifestation interdite par les autorités à Ouagadougou. Des manifestants sortis dans la matinée à l’appel du “Mouvement Sauvons le Burkina Faso” ont été empêchés par la police d’accéder à la place des Nations à Ouagadougou », lit-on dans les informations relayées par les médias propagandistes. Mais ces propagandes ne suffisent pas à faire oublier à l’opinion publique que c’est par le Burkina Faso que les actes de bravoure anti-Barkhane et le blocage du convoi militaire de Barkhane ont commencé.

Ce soulèvement que les médias mainstream et les dirigeants occidentaux tentent tant bien que mal de cacher, est bel et bien réel et ne fait que s’amplifier. Ni la Russie ni d’autres pays n’ont contribué à ce que ce soulèvement ait lieu. C’est la colère de la population africaine qui s’exprime. Elle en a marre du colonialisme moderne. La machine est en route et rien ne peut arrêter un soulèvement comme celui-ci. Les Africains savent que ce sont les seuls qui peuvent restaurer leur souveraineté et leur intégrité, bafoués depuis tant d’années.

L’inquiétude dans le camp occidental a donc atteint son apogée ces derniers jours, les tentatives de déstabilisations se poursuivent.

Des tirs à l’arme automatique et l’arme lourde au camp du général Baba Sy et au camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou sont entendus ce dimanche matin. Des incidents sont également signalés à Kaya et Ouahigouya dans le nord du pays. On ignore pour l’instant les raisons de ces fusillades qui surviennent dans un contexte de tension. Le gouvernement a reconnu, dans un communiqué, que des « tirs » ont eu lieu dans plusieurs casernes du pays, mais a démenti « une prise de pouvoir par l’armée ».    

Le Burkina Faso fait aussi peur à l’axe occidental surtout qu’au Burkina où les commandants militaires de plusieurs zones viennent de changer, le mot d’ordre est la lutte antiterroriste via la coopération interafricaine. 

D’ailleurs, le ministre burkinabé de la Sécurité a récemment annoncé que la seule alternative qui se présente aux pays de la sous-région pour vaincre le terrorisme est de coopérer entre eux. Une opération dénommée odalgou4 a également été lancée en décembre dernier par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Bénin pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme à travers la mutualisation des efforts interétatiques. L’heure est à la révolte interafricaine et la seule chose qui pourrait l’apaiser c’est bien le départ définitif des troupes d’occupation étrangère.

 

3. Tchad : le Tchad prendra-t-il exemple sur le Mali ?

Au Tchad, un imposant meeting de soutien au Conseil militaire de transition s’est tenu samedi 22 janvier dans le plus grand stade de la capitale. Des milliers de Tchadiens ont répondu à l’appel du président du Mouvement national pour le changement au Tchad (MNCT) - parti de l’ex-opposant au défunt chef de l’État -, Mahamat Ahmat Lazina, rallié à la junte qui l’a nommé ministre de l’Environnement. Objectif de ce meeting : appeler tous les Tchadiens à participer au dialogue national inclusif annoncé pour le 15 février.

Que se passe-t-il au Tchad ? Est-il possible que ce pays du Sahel prenne exemple sur le Mali et fasse appel à des pays comme la Russie pour doubler la France ? Le fils Déby invitera-t-il les Wagner au Tchad ?

Réponse avec Luc Michel, géopoliticien à ce sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV