Ce fut l'arme climatique par excellence que les Américains ont usée afin d’assécher les provinces de l'Est iranien limitrophe du Pakistan. Juste avant la débandade des Yankee en Afghanistan, Ashraf Ghani a même voulu l'échanger contre le pétrole iranien : le fleuve Helmand que l'Afghanistan occupé empêchait d'abreuver l'Est iranien y a coulé les talibans en ayant ouvert les vannes. Est-ce une victoire iranienne contre les Américains ? Sans nul doute d'où la réaction US qui n'a pas tardé.
L'envoyé spécial du président iranien pour l'Afghanistan, Hassan Kazemi Qomi, dans un communiqué mercredi, a salué cette décision des autorités talibanes d'"avoir tenu leur promesse" de libérer l'eau bloquée.
Hassan Kazemi Qomi a déclaré à l’agence de presse iranienne Fars News : « J'exprime ma gratitude pour la réalisation de la promesse faite par les responsables talibans de libérer le droit d'eau de la République islamique d'Iran du barrage de Kamal Khan. »
« J’espère qu’à la lumière des bénédictions de Dieu, l'Afghanistan opprimé, résilient, et honorable créera les conditions nécessaires pour se reconstruire et qu’on sera témoin de sa prospérité », a souligné M. Qomi.
« Si Dieu le veut, les deux nations iranienne et afghane interagiront et coopéreront, et je remercie les responsables des deux pays à Kaboul d'avoir fait ce travail important », a-t-il ajouté.
Une délégation talibane de haut rang, conduite par le plus haut diplomate du groupe, Amir Khan Muttaqi, s'est rendue en Iran le 10 janvier et a eu des entretiens approfondis avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian et d'autres responsables.
Muttaqi, lors de sa récente visite à Téhéran, a souligné le "respect par le gouvernement taliban des traités internationaux, y compris le traité afghano-iranien de 1973 sur le fleuve Helmand".
Les médias iraniens ont rapporté que les autorités afghanes avaient ouvert mercredi deux des vannes du barrage de Kamal Khan après de bonnes pluies dans la région.
Le barrage de Kamal Khan est situé à 95 km de la ville de Zaranj, la capitale de la province de Nimruz dans le district de Chahar Burjak. Avant la construction du barrage de Kamal Khan, selon les autorités, neuf milliards de mètres cubes d'eau se déversaient dans les zones humides de Hamoun, qui sont maintenant tombées à moins de 800 millions de mètres cubes par an.
Les responsables iraniens affirment que la décision du précédent gouvernement afghan de couper le débit d'eau a été prise sous la pression des États-Unis.