Au sommaire :
1- Iran/CGRI : déjà 9 face-à-face navals
Le commandant en chef de la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique, le contre-amiral Ali Reza Tangsiri, a évoqué les confrontations du CGRI avec les forces américaines dans le golfe Persique.
« Nous avons humilié à plusieurs reprises les États-Unis lors de combats directs dans le golfe Persique et (nos) combattants se sont imposés au moins neuf fois », a déclaré le commandant en chef dans un discours prononcé mardi soir dans la ville portuaire de Boushehr, au sud de l’Iran.
Il a en outre fait allusion à la puissante présence de la marine du CGRI dans le golfe Persique qui a pour mission d’assurer la sécurité des eaux territoriales.
Le golfe Persique appartient aux États riverains. Il leur incombe donc d’en assurer la sécurité. Avec ses longues frontières limitrophes, l’Iran joue un rôle clé dans la région.
Source : Tasnim
2-Le pass vaccinal s’instaure en France
L’Assemblée nationale adopte en première lecture le projet de loi instaurant le pass vaccinal
Après trois jours de débats mouvementés, les députés ont adopté dans la matinée du 6 janvier le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal par 214 voix pour, 93 contre et 27 abstentions. Il doit désormais être examiné par le Sénat.
Annoncé mi-décembre par le gouvernement face à l’épidémie de Covid-19, le texte a été approuvé à 5h25 par 214 voix pour, celles de la majorité et d’une partie des LR et du PS. Ils ont été 93 députés à se prononcer contre, dont la gauche de la gauche, le RN, et trois dissidents LREM. Vingt-sept se sont abstenus. Le projet de loi doit désormais être examiné par le Sénat dominé par la droite au début de la semaine du 10 janvier, pour une entrée en vigueur que le gouvernement voulait au 15 janvier, mais qui devrait être repoussée de quelques jours.
Il faudra alors aux plus de 12 ans pouvoir justifier d’un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé. Parmi leurs amendements de retouche, les députés ont repoussé de 12 à 16 ans la nécessité d’un pass vaccinal pour les sorties scolaires et activités extrascolaires.
Des députés LR aux votes divisés
La dernière nuit de discussions a avancé péniblement, avec quelques éclats de voix sur le pass sanitaire dans les meetings ou la situation outremer. Le cap de l’article 1er (sur 3) n’a été franchi qu’à 3h du matin.
Jusqu’au bout de la nuit, les parlementaires ont échangé sur le fond, les oppositions ciblant en particulier les contrôles d’identité que pourront opérer cafetiers ou restaurateurs en cas de « raisons sérieuses » de penser qu’il y a fraude au pass vaccinal. Martine Wonner, ex-LREM désormais sans étiquette à l’Assemblée et opposante notoire à la vaccination obligatoire et au pass sanitaire, a dit craindre « une société de délation ».
Les députés LR, qui se sont finalement divisés sur le vote d’ensemble du projet de loi (28 pour, 24 contre, 22 abstentions), ont annoncé qu’ils saisiraient le Conseil constitutionnel sur ce point des contrôles.
Qui outrage la nation ?
Le Premier ministre Jean Castex était venu lui-même le 5 janvier après-midi demander aux parlementaires d’accélérer, après le blocage, voire selon LFI la « crise », provoquée par les propos d’Emmanuel Macron.
« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie », avait clamé le chef de l’État dans un entretien au Parisien la veille.
« Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen », ajoutait-il.
Sommé d’expliquer ces propos, Jean Castex a d’abord confirmé devant le Sénat sa volonté de mettre la pression sur les non-vaccinés. « Qui outrage la nation ? [...] Qui conduit les soignants dans nos urgences à faire des choix éthiques dramatiques ? Eh bien c’est une infime minorité », a-t-il tancé.
Puis au palais Bourbon, le Premier ministre a exhorté les députés à « débattre dans des délais rapides », compte tenu de la situation sanitaire. « Excusez-vous [des] propos indignes » du président, lui avait intimé la patronne des Insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot. Chef de file des députés LR, Damien Abad avait de son côté critiqué un « populisme froid et calculateur » de la part du chef de l’État.
Source : RT
3-Erdogan/Macron : Ami-Ami
Dix-huit mois après l’incident du Courbet, la FREMM « Auvergne » a effectué un exercice avec un navire turc
Engagée dans l’opération Sea Guardian, conduite par l’OTAN, la frégate légère furtive « Courbet » fut « illuminée » à trois reprises par le radar de conduite de tir d’un navire turc, alors qu’elle cherchait à contrôler le cargo Cirkin, soupçonnée de violer l’embargo sur les armes imposées par les Nations unies à la Libye. Évidemment, cela ne fut pas sans conséquence sur les relations entre la France et la Turquie… Et cet incident provoqua quelques remous au sein de l’Alliance atlantique et les résultats de l’enquête demandée par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, furent mis sous le boisseau…
À l’époque, la Turquie soutenait le gouvernement d’union nationale libyen [le GNA], avec lequel elle avait trouvé un accord sur ses frontières maritimes lui permettant d’étendre la superficie de son plateau continental de plus de 30 % et tout en faisait fi des revendications des autres pays concernés, comme l’Égypte, la République de Chypre et la Grèce. Et, après l’incident avec la frégate Courbet, Ankara envoya un navire de prospection gazière dans les eaux revendiquées par Athènes, ce qui donna lieu à de vives tensions.
Et pourtant, pour Paris la page est déjà tournée. La France et la Turquie, des amis occasionnels, ont trouvé leur affinité contre la Russie : les ennemis de mes ennemis sont mes amis même s’ils sont néo-ottomans dirait Paris.
Opex s’explique :
Près de dix-huit mois plus tard, la FREMM Auvergne a profité de son déploiement en mer Noire pour prendre part, le 30 décembre, à un exercice avec la frégate turque TCG Yildirim, nous le confirme la zone militaire :
« Les activités conduites – exercice de communication par pavillons, évolutions tactiques et présentations pour ravitaillement à la mer – ont permis d’entretenir les savoir-faire élémentaires et l’interopérabilité entre alliés de l’OTAN », a expliqué l’État-major des armées [EMA].
Cette interaction a eu lieu alors que, accentuant sa pression militaire sur l’Ukraine, la Russie venait d’exiger de l’OTAN des « garanties juridiques » sur sa sécurité. Garanties jugées pour certaines « inacceptables », comme l’a d’ailleurs laissé entendre Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.
La Russie et l’OTAN « doivent venir à la table avec des propositions que les deux parties peuvent accepter […]. Une approche unilatérale et contraignante ne sera pas acceptable, de quelque côté qu’elle vienne », a-t-il en effet déclaré, le 27 décembre, avant d’estimer que la question ukrainienne n’était pas « unilatérale ». Pour rappel, Ankara entretient des liens étroits avec Kiev… Ceci expliquant les propos de M. Cavusoglu.
Quoi qu’il en soit, la mission de la FREMM Auvergne en mer Noire est étroitement surveillée par la marine russe, une frégate de type Grigorovich la suivant à distance. Et il est arrivé que navire français soit survolé à basse altitude par des chasseurs russes.
« Notre déploiement en mer Noire n’est pas là pour mettre de l’huile sur le feu, loin de là. On use de notre droit de naviguer dans cette zone sans naïveté, en ayant une attitude ferme, mais non provocatrice », a récemment expliqué le capitaine de vaisseau Paul Merveilleux du Vignaux, le « pacha » de la FREMM Auvergne, à Franceinfo.
Et toutes les précautions sont prises pour éviter d’éventuelles erreurs d’interprétations. « Par exemple ce soir, on effectue des manœuvres d’entraînement à l’appontage avec notre hélicoptère. Donc on a pris contact avec le bateau russe qui est à proximité pour l’informer de ce qu’on allait faire, pour qu’ils ne soient pas surpris par notre manœuvre », a précisé le commandant de la frégate française.
Source : Opex 360
4- Les Wagner au Kazakhstan !
Il y a quelques heures, un avion russe Il-76 a atterri à l’aéroport d’Almaty avec à son bord environ 300 commandos de la compagnie militaire privée russe Wagner juste avant que l’aéroport kazakh ne tombe entre les mains de manifestants antigouvernementaux.
Selon le politologue russe Stanislav Belkovsky, la tâche principale des mercenaires russes du groupe Wagner est de protéger le cosmodrome de Baïkonour et d’empêcher que cette installation aérospatiale ne tombe entre les mains de radicaux, car il existe des informations selon lesquelles les manifestants ont l’intention de prendre le contrôle de cette installation aérospatiale. La Russie se doit d’empêcher la prise de contrôle de la base qui envoie ses fusées spatiales militaires et ses satellites dans l’espace.
Le cosmodrome de Baïkonour est un centre spatial international appartenant à la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan, et de plus en plus de programmes européens et asiatiques y sont organisés. Elle est située au centre du Kazakhstan, pour être précis à 370 km de la ville éponyme.
Les forces du groupe Wagner sont déployées au Kazakhstan pour assurer la sécurité du cosmodrome de Baïkonour, enfin, afin de ne pas recourir au déploiement de troupes régulières pour soutenir les responsables de la sécurité kazakhs.
N’est-il pas temps pour Yevgeny Prigozhin de prendre en charge la sécurité de Roscosmos ? Dans ce cas, Dmitri Rogozine pourrait devenir le secrétaire général du CSTO.
« Cela est particulièrement important à l’approche des négociations entre la Fédération de Russie, les États-Unis et l’OTAN sur des garanties de sécurité », a déclaré Belkovsky.
5- Des « soldats augmentés » en Europe ?
Au printemps 2021, les ministères de la Défense britannique et allemand ont signé un document curieux. Il s’appelle « Augmentation de l’être humain : émergence d’un nouveau paradigme » et il est consacré aux possibilités technologiques d’amélioration des capacités humaines afin d’améliorer les fonctions opérationnelles des soldats.
Le document en question a été préparé dans le cadre du programme dans le domaine des technologies du ministère britannique de la Défense Global Strategic Trends : The Future Starts Today et Strategic Trends Programme : Future Operating Environment 2035, qui a été lancée en 2018.
Les États-Unis travaillent également dans ce secteur. Une étude spéciale préparée pour l’armée de l’air américaine en 1962 avait déjà évoqué l’augmentation des capacités humaines à des fins militaires.
Trois types d’amélioration interconnectés sont généralement cités : physique, cognitif et biologique.
L’amélioration physique concerne le travail sur des prothèses et des accessoires tels que des exosquelettes et des capteurs sensoriels.
Suivie par l’amélioration cognitive. Cela fait référence à des interfaces cérébrales informatiques invasives et aux dispositifs de neurostimulation, qui provoquent des changements directement dans le cerveau (à l’aide d’impulsions électriques, de champ magnétique et d’ultrason).
L’amélioration biologique porte sur la rédaction de gènes, des produits pharmaceutiques et de nouveaux types de vaccin.
La « mise à jour » supposée de l’homme pour être exploité à des fins militaires, selon l’idée des militaires britanniques et allemands, inclut le recours aux interfaces cérébrales, aux produits pharmaceutiques et à la thérapie génique. Selon le rapport, les gens doivent être considérés comme une « plateforme », des moyens de transport, des avions, des navires, et sur ces « plateformes humaines » il faut travailler avec trois éléments : physique, psychologique et social.
Le rapport germano-britannique définit l’augmentation du potentiel humain comme une « application de la science et des technologies pour une augmentation temporaire ou permanente de la productivité de l’homme ». Puis il fait la distinction entre l’optimisation de l’homme, qui pourrait « augmenter la productivité de l’homme jusqu’à la limite des capacités biologiques sans ajouter de nouvelles capacités », et l’augmentation d’un être humain qui pourrait faire franchir les « limites du potentiel biologique » de l’homme.
« Nous voulons que les “combattants de guerre”, que ce soit des cybers-spécialistes, des opérateurs de drone ou des soldats d’infanterie, soient plus forts, plus rapides, plus intelligents, plus endurants et mobiles… Au fur et à mesure du perfectionnement des technologies, notre réflexion se concentre de plus en plus sur les machines et non sur l’homme, mais cela doit changer si nous voulons être efficaces dans l’avenir », stipule le rapport.
« Les futures guerres ne seront pas gagnées par ceux qui possèdent les technologies les plus avancées, mais ceux qui parviendront à intégrer le plus efficacement les capacités uniques des hommes et des machines… L’augmentation humaine est la partie manquante de ce puzzle », justifient leur concept les auteurs.
Mais comment tout cela sera utilisé à des fins militaires ?
Il est affirmé que le déploiement des forces armées devient de plus en plus difficile à cause de la prolifération d’armes de haute précision à longue portée. La solution serait une plus large utilisation de drones combinée aux forces terrestres universelles plus légères et mobiles. Les interfaces cérébrales permettraient aux effectifs d’« augmenter la puissance opérationnelle en les connectant aux systèmes autonomes et aux drones ».
L’utilisation croissante d’ordinateurs et de l’intelligence artificielle à des fins militaires signifie que « la charge cognitive du personnel devrait augmenter, notamment pour ceux qui participent au commandement et à la gestion ».
« Les interfaces cérébrales, les produits pharmaceutiques et la thérapie génique, tout cela pourrait jouer un rôle significatif dans l’optimisation et l’augmentation des compétences de gestion et de contrôle. À court terme, les interfaces cérébrales non invasives pourraient améliorer la productivité. Mais à long terme, les interfaces cérébrales pourraient être regroupées dans un réseau commun de conscience des combattants dans un centre de commandement intellectuel, ce qui garantirait un tableau opération générale intégrale, améliorant la qualité et la rapidité de prise de décisions », indique le rapport.
Les auteurs du rapport proposent de revoir les relations des militaires avec les institutions publiques chargées de la santé et de la sécurité sociale et de passer à des « relations plus complexes entre les secteurs public et privé » dans ce secteur. En d’autres termes, cela justifie une alliance entre les corporations technologiques, les scientifiques, l’État et les militaires. Alors que la société reste à l’écart, comme si ces questions ne la concernaient pas.
En prédisant l’indignation de la population, les auteurs écrivent que « l’utilisation réussie de l’augmentation humaine nécessitera que la défense et la société se retrouvent confrontées à des dilemmes éthiques et juridiques désagréables. À ce jour, les organisations de défense dans les démocraties libérales adoptaient l’approche “attendons de voir”, laissant évoluer les discussions éthiques et les élaborations techniques. Cette position passive apportera une impulsion à nos adversaires et fera manquer à la défense l’opportunité d’améliorer le bien-être et l’efficacité de nos forces armées ».
L’humanité en soi est remise en question, car l’augmentation de l’être humain est réalisée sous prétexte d’éliminer certains défauts non pas au profit de la personnalité ou de l’humanité, mais pour devenir plus meurtrier et mener plus efficacement des actions de violence organisée. N’est-ce pas un prétexte étrange pour « augmenter » les capacités humaines ?
Source : Réseau international