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Après le refus du gouvernement malien que l’ONU augmente ses effectifs militaires au Mali, le gouvernement malien vient de créer un comité de suivi du mandat de la Minusma. Autrement, il s’agira pour le comité présidé par le chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAIGA de surveiller de très près, les actions menées au cours de son mandat.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Niger : l'enquête de Barkhane ou le témoignage des manifestants ?
Au Niger, après la demande d’enquête du président Mohammed Bazoum sur le meurtre de plusieurs manifestants qui bloquaient le convoi militaire français, Paris n’a visiblement pas tardé à répondre.
L’armée française a déjà mené une « enquête interne » sur les circonstances dans lesquelles trois personnes ont été tuées au passage d’un de ses convois au Niger, a déclaré la ministre des armées, Florence Parly, en réponse à une demande d’enquête de Mohamed Bazoum, le président nigérien.
Voici ce qu’elle a annoncé : « Il y a eu une enquête interne, qui a montré que face à des manifestations d’une grande violence nos soldats avaient fait preuve de la maîtrise nécessaire et avaient eu la réaction adéquate », a-t-elle relevé dans une interview.
Des paroles qui ne comportent toujours aucune condoléance, ni excuse de la part de l’Élysée.
Les Africains n’en attendent pas de tout de façon, mais le résultat de l’enquête est clair.
Selon des témoins, ce sont bel et bien des soldats français qui ont tiré sur les manifestants. Les médias français se sont empressés d’imputer ces tirs aux forces de l’ordre nigérien. Ce qui est faux, car beaucoup de témoins ont affirmé que les soldats nigériens étaient seulement présents et n’ont pas réagi, malgré les pressions. La France mettait la pression sur les autorités pour que les soldats nigériens réagissent face aux manifestants. Vu le manque de réaction de la part des soldats nigériens, ce sont les soldats français qui ont finalement dû faire la sale besogne.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des soldats français tuent des civils en toute impunité.
Au Mali, ça s’est déjà vu à de nombreuses reprises. Surtout lorsque c’était des civils qui se rendaient dans les régions du Nord, ou qu'ils approchaient d’une zone défendue par Barkhane.
Ces meurtres ont toujours été masqués derrière le même terme, « présumé terroriste » ou encore « suspect ». Des centaines de civils ont été tués de la sorte.
Mais la majorité du temps, le meurtre des civils africains est imputé aux militaires nationaux. Comme ça, ils peuvent briser le lien entre les civils et les militaires et de plus, les Occidentaux peuvent également justifier leur présence en dénigrant les militaires africains.
Une technique qui ne fonctionne plus, car la population africaine ne tombe pas dans les pièges que lui tendent les médias mainstream. Mais plus encore, les langues se dénouent et les Occidentaux n’arrivent plus à étouffer la voix des Africains.
2. Mali : l'ONU sous la loupe de Bamako !
Concernant le Mali, malgré la remise en cause particulièrement déroutante du voyage qu’Emmanuel Macron avait annoncé au Mali, et cela sous prétexte de l’épidémie de Covid, la ministre des Armées, Florence Parly, se comporte en terrain conquis et somme les autorités maliennes, via un entretien dans la presse, de fixer la date des futures élections.
C’est la ministre française des Armées qui l’affirme dimanche dans Le Journal du Dimanche : « la population malienne fait face à des autorités issues de deux coups d’Etat. Il s’agit d’autorités de transition qui doivent rétrocéder le pouvoir à des autorités civiles élues selon un calendrier qui est connu de tous », dit Florence Parly au JDD. Et en effet, la ministre des Armées en appelle « au respect pur et simple de cet engagement d’organiser des élections en février 2022 ».
Et concernant les troupes d’occupation, la ministre française des Armées, Florence Parly, a déclaré ce dimanche, que les soldats français sont « une force de protection pour les populations du Sahel ».
Connue pour ses positions radicales sur la politique militaire de la France au sahel, la ministre française des Armées, Florence Parly, a été interrogée sur la présence militaire de la France au Sahel, une présence qui semble être indigeste pour la quasi-totalité des populations sahéliennes en proie au terrorisme. Dans ses éléments de réponse, elle continue de soutenir que « là où nos soldats sont présents, la population comprend qu’il s’agit de forces de protection et de réassurance, car c’est elle qui est la première cible des terroristes », a-t-elle estimé, dans cette interview.
Tout comme ses collègues de l’Élysée, elle continue d’affirmer que le discours anti-français est alimenté par « des acteurs politiques dans leur propre intérêt ou sous influence extérieure », a révélé madame Parly, en visant, bien sûr, la Russie. Moscou œuvre, à travers, des opérations de propagande et de manipulation de masse sur les réseaux sociaux pour discréditer les forces françaises engagées dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, prétend Florence Parly.
Cependant, la déclaration de la ministre française ne révèle pas forcément le constat fait dans les différents pays du Sahel en proie au terrorisme ces dernières années. Du Mali, en passant par le Burkina Faso via le Niger et Cie, les manifestations anti-françaises sont légions. Les protestataires que cela soit des organisations syndicales, ou des hommes politiques, des associations juvéniles (…), la revendication première est toujours la même dans les pays de la sous-région : départ des troupes françaises. Le blocage durant plusieurs jours, d’un convoi militaire français au Burkina Faso et au Niger, en est la preuve la plus récente qui soit.
Toujours la même politique, et Paris continue de s’enfoncer dans son propre bourbier.
Insulter de la sorte la colère des Africains, en l’imputant à de la manipulation provenant de l’extérieur, ne va certainement pas apaiser la situation.
Paris ne peut de toute façon plus rien faire pour cela. Ses alliés occidentaux, comme les États-Unis, tentent de prendre la place de la France en Afrique, pensant que la colère des Africains est seulement dirigée vers la France et personne d’autre. Mais c’est bien sûr une grosse erreur.
Certes c’est la France qui est dans le collimateur, car c’est le début du soulèvement. Pour commencer les pays d’Afrique doivent se détacher de la France pour se développer comme il se doit et ils doivent également mettre les troupes d’occupation dehors, pour récupérer leur souveraineté, leur intégrité et leur sécurité.
Tant que les troupes d’occupation occidentale seront présentes dans les pays d’Afrique les groupes terroristes seront protégés et le pays ne sera pas entièrement sécurisé.
Entre nous soit dit, même si Florence Parly ou Jean Yves Le Drian ou autres dirigeant français continuent sur la voie des insultes, du dénigrement et du mépris, il est clair que ça ne touche pas les Africains, car ils sont concentrés sur le départ des militaires occidentaux et couper une bonne fois pour toutes le cordon qui lie les pays d’Afrique à la politique néocoloniale française.
Au Mali, le travail continue allant dans ce sens. Après le refus du gouvernement malien que l’ONU augmente ses effectifs militaires au Mali, le Gouvernement malien vient de créer un comité de suivi du mandat de la Minusma. Autrement, il s’agira pour le comité présidé par le chef du Gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAIGA de surveiller de très près, les actions menées au cours de son mandat.
C’est en considération de l’Accord de siège entre le Mali et les Nations Unies sur l’installation de la MINUSMA que le Gouvernement a procédé le 10 décembre dernier à la création du Comité stratégique de Suivi des mandats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali. Pour mener ses activités, le comité est constitué d’un Conseil d’Orientation (CO) et d’un Comité technique de Suivi des activités de la MINUSMA (CTS). Selon ses attributs, le Conseil d’Orientation est l’organe délibérant du Comité Stratégique de Suivi. Il assure le contrôle des travaux du Comité Stratégique de Suivi et oriente l’ensemble des activités et programmes du Comité Technique de Suivi. À ce titre, il examine et approuve les conclusions et les suggestions du Comité Technique de Suivi. L’organe suprême est le Conseil d’Orientation qui est conduit par le Premier ministre. Il est composé des ministres de la Défense et des Anciens Combattants, de la Justice et des Droits de l’Homme, et autres.
Bref, le Mali récupère sa souveraineté, et ce genre de décision découle du respect de la souveraineté du grand Mali et non d’une manipulation de l’extérieur. Si cela rassure Paris de penser cela, tant mieux pour lui, mais la réalité est tout autre et elle explose tous les jours au visage de l’Élysée. Les gens ne sont plus dupes, et en gardant un tel comportement et de telles paroles, il est clair que l’Élysée se ridiculise.
3. Nouvelle Calédonie : la France est mal !
En Nouvelle-Calédonie, le référendum d’autodétermination de ce 20 décembre s’est certes déroulé dans le calme et selon les médias français, il serait parfaitement valable juridiquement. En effet, 96,49 % des suffrages exprimés ont dit « non » à l’indépendance. Sauf qu’en raison de l’appel au boycott du scrutin par les organisations indépendantistes qui ne demande que de se détacher du joug de la France, seuls 43,88 % des électeurs se sont rendus aux urnes, contre 85,69 % au second référendum en octobre 2020. La carte de l’abstention, par régions, est parfaitement superposable à celle de la répartition démographique de l’archipel. Ainsi, la participation dans la région des îles Loyauté, presque uniquement peuplée de Kanaks, atteint à peine 4,5 % des inscrits… Massivement et principalement frappée ces derniers mois par la pandémie de covid-19, la population kanake observe en effet un deuil, assez long, décrété officiellement par le Sénat coutumier, instance officielle promouvant les traditions kanakes. Or, Paris a délibérément refusé d’en tenir compte et s’est assis sur les engagements de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, qui, en octobre 2019, lors du dernier comité des signataires de l’accord de Nouméa, avait « exclu que cette troisième consultation puisse être organisée entre septembre 2021 et la fin d’août 2022 », afin de « bien distinguer les échéances électorales nationales et celles propres à la Nouvelle-Calédonie ».