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E-Press du 15 décembre 2021

E-Press du 15 décembre 2021

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Au sommaire

1- Iran : l'installation de Karaj n'est pas soumise à un accord de garanties

« L'installation Tesa de Karaj est un problème non résolu entre Téhéran et l'AIEA et, sur la base du texte du Plan d'action global commun (PGAC), le complexe n'est pas soumis aux règles de garanties », a déclaré mardi Mohammad Eslami, chef de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (AEAI), aux journalistes.

Les relations de Téhéran avec l'AIEA doivent être conformes aux règles et règlements des accords de garanties et du Traité de non-prolifération (TNP), a-t-il ajouté.

Certains médias occidentaux, en particulier ceux du régime sioniste, voient d’un mauvais œil le développement technologique de l’Iran. Ils usent de la guerre psychologique et de la propagande pour tenir l’image du pays en l’accusant de ne pas respecter le TNP.

Il a évoqué ses récentes réunions avec le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, affirmant que l'installation de Karaj était au cœur de leurs négociations, mais qu'ils n'étaient pas encore parvenus à une conclusion. « Le problème provient plutôt de la politique de pression maximale et des manœuvres psychologiques », a-t-il souligné.

Il a détaillé le dispositif des caméras de l'AIEA dans l'installation nucléaire de Karaj. Selon le texte du PGAC, l'installation de Karaj n'est pas soumise aux règles de garanties.

« Aujourd'hui, l'Iran n'accepte aucun engagement au-delà de l'accord de garanties », a-t-il indiqué.

Le mois dernier, M. Eslami a déclaré que ceux qui ont quitté ou n'ont pas rempli leurs obligations en vertu de l'accord nucléaire historique de 2015, n'ont pas le droit de faire de commentaires sur le complexe de Tesa, situé à Karaj, près de Téhéran, qui abrite un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses. Par ailleurs, certains médias rapportent que Grossi n'a pas réussi à parvenir à un accord avec l'Iran sur le renouvellement de l'accès aux sites nucléaires clés après les pourparlers à Téhéran.

Il a déclaré que l'Iran menait des négociations "transparentes" avec l'AIEA sur la base des accords de garanties et du TNP et poursuivrait les discussions avec l'agence.

Il a noté que les récentes négociations lors du voyage de Grossi à Téhéran n'ont pas échoué mais que certaines questions ont nécessité un débat plus long.

Source : Fars News

2- Tensions France/Hongrie

Emmanuel Macron a réaffirmé que l'UE n'effectuerait pas le versement des fonds de relance pour la Hongrie, justifiant la décision de Bruxelles par la «volonté assumée [de Budapest] de ne pas avancer» sur l'Etat de droit ou le respect des minorités.

En visite à Budapest le 13 décembre, l'europhile Emmanuel Macron avait à cœur d'afficher une bonne entente avec le nationaliste Viktor Orban, les deux hommes se reconnaissant l'un l'autre, dans les mêmes termes, comme «adversaires politiques mais partenaires européens». Une entente pas suffisante toutefois pour régler les points de contentieux entre l'Union européenne et Budapest, notamment sur les questions sociétales.

Ainsi, constatant que la Hongrie avait «la volonté assumée de ne pas avancer» sur l'Etat de droit ou les discriminations d'ici les élections d'avril, Emmanuel Macron a rappelé que l'UE n'effectuerait «pas de versement» des fonds de relance.

« Nous avons constaté nos désaccords [sur des sujets comme] l'Etat de droit, le respect des minorités, la lutte contre les discriminations et la corruption », a déclaré le président français devant des journalistes, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre Viktor Orban.

«Il y a de manière assumée une volonté hongroise, jusqu'aux échéances électorales d'avril, de ne pas avancer sur ces sujets, ça veut dire qu'il n'y aura pas de versements tant qu'il n'y aura pas d'avancées concrètes», a-t-il ajouté. «A partir du moment où c'est assumé par le gouvernement hongrois et qu'on constate nos désaccords, on a parlé des autres sujets [afin de] faire avancer l'agenda européen», a-t-il expliqué, à un mois du début de la présidence française de l'UE, pour laquelle la France cherche des alliés. Viktor Orban se prépare à des législatives très serrées au printemps 2022, face à une opposition qui se présente pour la première fois de manière unie et dont Emmanuel Macron a rencontré le 13 décembre les représentants.  Macron : «Il faut faire pression pour que nos valeurs soient respectées de manière intraitable» Le président français a aussi assuré avoir «explicitement mentionné tous les sujets problématiques», dont les droits de la communauté LGBT. «Il n'y a pas eu d'ouverture de la part du gouvernement hongrois sur ces sujets, mais c'est la Commission européenne qui porte ce dialogue», s'est-il défendu. «Il faut faire pression pour que nos valeurs soient respectées de manière intraitable[mais] je ne crois pas qu'on puisse apporter une réponse pertinente et durable à ces problèmes en excluant tel ou tel pays», a-t-il répété. «Je souhaite qu'on avance sur le paquet migratoire, les sujets climatique et énergétique, la boussole stratégique, les sujets de défense et le cap macro-économique», a-t-il conclu. Lors de sa déclaration commune avec Viktor Orban à la mi-journée, Emmanuel Macron avait souligné sa volonté d'alliance avec Budapest sur des sujets comme le nucléaire et la défense, malgré les désaccords avec ce gouvernement souverainiste à l'opposé de ses positions europhiles. Le chef de l'Etat a ensuite participé dans la soirée à la séance plénière du sommet des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie). Relations tendues entre Budapest et Bruxelles La Hongrie et l'UE s'affrontent régulièrement sur les questions de respect de l'Etat de droit en Hongrie ainsi que celles liées aux droits des minorités sexuelles et des migrants. La Commission européenne a envoyé le 19 novembre une lettre à la Hongrie, brandissant la menace d'un éventuel déclenchement du mécanisme qui permet de suspendre le versement de fonds européens en cas de violations de l'Etat de droit. Dans ce courrier, Bruxelles demandait des explications à Budapest concernant des problèmes relatifs à la passation de marchés publics, à des conflits d'intérêts et à la corruption. Le pays avait deux mois pour répondre.  Dans le même registre, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a rendu un arrêt le 16 novembre condamnant la Hongrie pour sa législation qui fait du soutien aux demandeurs d'asile une infraction pénale. Malgré le jugement de la CJUE, le gouvernement hongrois a déclaré se réserver le droit de lutter contre des ONG favorisant l'immigration. Autre source de tension, le Parlement hongrois a adopté en juin des amendements législatifs interdisant la promotion et la représentation de l'homosexualité et du changement de sexe auprès des moins de 18 ans. Le Premier ministre avait annoncé le 21 juillet la tenue prochaine d’un référendum sur le sujet dans le pays et demandé le soutien des électeurs sur la loi. Cette loi a été dénoncée par plusieurs pays membres de l'UE dont la France qui réclame des sanctions contre la Hongrie.

Source : RT France

4- Wagner sanctionné, la Russie ripostera

En qualifiant d’"illégales" les sanctions de l’Union européenne contre des citoyens et des entités russes prétendument liés au groupe Wagner, Maria Zakharova a souligné que Moscou se réservait le droit de répondre "à ces actions hostiles".

En qualifiant d’"illégales" les sanctions de l’Union européenne contre des citoyens et des entités russes prétendument liés au groupe Wagner, Maria Zakharova a souligné que Moscou se réservait le droit de répondre "à ces actions hostiles".

Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi ce mardi 14 décembre à la décision de l’Union européenne d’imposer des sanctions contre le groupe Wagner qu’elle qualifie d’"entité militaire privée non constituée en société, basée en Russie", ainsi que contre "huit personnes et trois entités qui lui sont liées".

Dans un communiqué, Maria Zakharova a notamment blâmé les sanctions de l’UE, les qualifiant de "pratique des restrictions unilatérales, illégales du point de vue juridique international". D’après elle, "l'hystérie" de l’Occident autour de ce thème témoigne "de la jalousie de certaines anciennes métropoles européennes" à l'égard des États d'Afrique et du Moyen-Orient, "dont elles ont évidemment été forcées de reconnaître en leur temps la souveraineté et l'indépendance".

Violation du droit souverain

La diplomate a rappelé que les sociétés militaires privées ne sont pas soumises au contrôle des autorités russes et que les pays indépendants ont tous les droits d’établir des liens avec des partenaires externes en fonction de leurs besoins sécuritaires. Pour cette raison, les sanctions de l’UE remettent en cause le droit souverain des États membres de l'Onu de construire une politique intérieure et étrangère indépendante.

La porte-parole de la diplomatie russe a également dénoncé le deux poids deux mesures de la politique extérieure de l’UE qui, selon elle, ferme les yeux sur les crimes des sociétés paramilitaires occidentales dont Blackwater, renommée depuis Academi, qui est responsable d’une tuerie des civils irakiens en 2007.

"La Russie se réserve le droit de répondre aux actions hostiles de l'UE", a conclu la diplomate.

Le groupe Wagner au Mali?

Tout en insistant sur les liens entre la Russie et le groupe Wagner, la Commission européenne accuse ce dernier "de graves violations des droits de l'homme" ainsi que d’avoir eu "des activités de déstabilisation" en Libye, en Syrie, dans l’est de l’Ukraine et en République centrafricaine, sans oublier "son influence malveillante ailleurs, notamment dans la région du Sahel".

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré que le groupe Wagner était un "instrument de la guerre hybride menée par la Russie".

Pour rappel, fin septembre, l’agence Reuters avait communiqué sur un potentiel accord entre Bamako et la société militaire privée Wagner. Si Paris et Berlin avaient alors fait part de leurs préoccupations, Sergueï Lavrov avait reconnu que le Mali s’était bien adressé à une société militaire privée russe, devant l’incapacité des troupes françaises à exterminer la menace terroriste. Le Kremlin avait par la suite souligné qu’aucun membre des forces armées russes ne se trouvait sur place.

Le 11 novembre, lors d’une rencontre avec son homologue russe, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a indiqué avoir contacté la partie française pour confirmer qu’"aucun contrat" n’avait été signé avec Wagner.

De son côté, Sergueï Lavrov a déclaré alors que le thème des "paramilitaires russes au Mali" était "tiré par les cheveux" et que c’était bel et bien les pays occidentaux qui ont été les premiers à créer de sociétés militaires privées.

Source : Sputnik

5- L'Australie vers la guerre

Canberra abandonne de nouveau un contrat d’armement avec le Vieux Continent! Après les hélicoptères Tigre et les sous-marins viennent à présent les NH90. Une volte-face motivée par la menace chinoise brandie par Washington.

L’Australie n’en a pas terminé avec les ruptures de contrats avec l’Europe. Trois mois après avoir déchiré l’accord signé avec Naval Group pour la construction de douze sous-marins d’attaque, Canberra a signifié à Airbus sa volonté de se séparer de ses MRH-90 Taipan. Depuis 2014, pas moins de quarante-sept appareils de cette variante de l’hélicoptère de transport NH90 sont en service dans les forces armées australiennes. L’appareil est produit par le consortium NHIndustries réunissant Airbus Helicopters, l'italien Leonardo et le néerlandais Fokker.

Une flotte trop souvent clouée au sol, au goût du ministre de la Défense, Peter Dutton. Vibrations au niveau du rotor, corrosion sur la version marine… Le tout, accompagné de difficultés d’approvisionnement en pièces détachées! À plusieurs reprises le Taipan a été dispensé de manœuvres sur l’île Continent. Des problèmes que rencontrent également la France et la Belgique sur leurs NH90. Mais, pour le ministre australien, la coupe est pleine: l’appareil n’est "pas fiable", ses problèmes "insolubles". Remisés avec seize ans d’avance sur le terme initialement prévu, les MRH-90 se retrouvent ainsi délaissés au profit de leur concurrent UH-60M de Sikorsky, plus connu sous le nom de Black Hawk.

Armement: l’Australie coupe-t-elle les ponts avec l’Europe?

Cet appareil américain est un "choix évident", estime Dutton. Le ministre souligne qu’il sera également "interopérable avec nos homologues et avec nos alliés". En tête de liste de ces alliés: les États-Unis, dont l’UH-60M reste la "plate-forme privilégiée".

«J’ai pitié pour les pays membres»: Lavrov réagit aux propos de Borrell sur la Russie en Afghanistan

Après un tel argumentaire, difficile de ne pas percevoir chez Canberra une volonté d’américaniser ses moyens militaires. Et ce malgré des critiques bien antérieures à la signature en septembre du pacte de défense Aukus. C’est même dans le cadre de ce contrat que l’Administration Biden a donné le feu vert à la vente par Lockheed-Martin de douze MH-60R Seahawk, déclinaison de combat maritime du Black Hawk, afin de remplacer les six Taipan de la marine australienne.

"Il y a une volonté politique de rupture, c’est évident", réagit auprès de Sputnik Pierre Conesa. S’il estime qu’il est difficile d’aller à l’encontre des choix stratégiques d’un pays, ce haut fonctionnaire passé par l’hôtel de Brienne regrette toutefois que les choix australiens soient aujourd’hui motivés par la menace de la Chine, brandie par Washington. "Cela participe d’une fabrication de l’ennemi chinois", diagnostique ainsi l’auteur de La Fabrication de l'ennemi (Éd. Robert Laffont, 2011).

"Je suis très étonné par ce discours sur la Chine. On a l’impression que celle-ci veut envahir le monde alors qu’elle a fait trois guerres depuis 1949 et que de notre côté [occidental, ndlr] nous en avons fait toute une “pâtée”… Mais c’est elle que nous accusons d’être agressive, développe l’énarque. Construire tout son équipement autour de l’idée qu’il y a un ennemi chinois, c’est une marche vers la guerre que je n’aime pas du tout."

La dimension politique serait d’autant plus prégnante que, selon le site Air & Cosmos, les deux appareils américains choisis par Canberra pour remplacer les Taipan sont "justement pointés du doigt année après année pour leur mauvais niveau de disponibilité" aux États-Unis.

Reprenant les données d’un rapport de l'organisme du Congrès des États-Unis chargé du contrôle des comptes, le site d’information aéronautique souligne que les Black Hawk et Seahawk "n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs de disponibilité une seule fois entre 2011 et 2019". Il n’est toutefois pas précisé si ces objectifs fixés par l’armée américaine, réputée pour son niveau d’exigence en la matière, correspondent à ceux de l’armée australienne.

Commande d’Apache en Australie, crash du Tigre en Europe?

Reste que l’Europe subit les conséquences de ces revirements australiens. Canberra était notamment le seul utilisateur de l’hélicoptère de combat EC665 Tigre, en dehors des trois pays impliqués dans son développement (France, Espagne et Allemagne). Or, en janvier 2021, le ministre australien de la Défense d’alors, a annoncé le remplacement de ses vingt-deux Tigre par 2vingt-neuf AH-64E Apache Guardian de facture états-unienne.

Le coup venait de loin, dans la mesure où, dès 2018, l’armée australienne préconisait son remplacement, chiffrant dans un rapport à pas moins de 34.000 dollars le coût d’une heure de vol sur un Tigre. Soit près de quatre fois plus que le montant promis par Airbus Helicopters… et son concurrent Boeing.

Au-delà de ce énième revers commercial, avec un pays situé à 17.000 kilomètres de Paris, le programme Tigre est en danger en Europe. En effet, alors que se profile la rénovation à mi-vie de l’appareil, la perte du débouché australien va rehausser la facture pour les trois pays restants. Or Berlin ne démord pas de son orthodoxie budgétaire et songerait à jeter l’éponge sur le Tigre au profit… de l’Apache. Un effet boule de neige en somme, au détriment du programme vitrine de la coopération militaro-industrielle européenne.

Source : Sputnik

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SOURCE: FRENCH PRESS TV