Le journal israélien Haaretz a rapporté que les responsables de la sécurité israélienne étaient préoccupés par la possibilité que des sociétés israéliennes de cybersécurité soient visées par les États-Unis.
« Après la mise sur liste noire de NSO, Israël craint que les États-Unis ne ciblent toutes les cyber-entreprises offensives israéliennes. Les jours où NSO travaillait en secret avec les encouragements actifs du Premier ministre Netanyahu et de la communauté du renseignement sont révolus, pour ne jamais revenir » a écrit Haaretz.
« Le ministre israélien de la Sécurité intérieure s’est dit très préoccupé par la démarche de l’administration de Biden pour geler les activités de NSO et Candiru, deux sociétés israéliennes de cybersécurité actives dans le domaine de la fabrication des outils d’espionnage et de surveillance », a écrit le journal israélien Haaretz.
« Comme plusieurs autres choses de l’ère Netanyahu qui ne sont plus, la diplomatie cybertechnologique de l’ancien Premier ministre est désormais confrontée à une situation désespérée », a ajouté le journal.
Il est à noter que cette diplomatie israélienne vise pratiquement à dissimuler les actions des sociétés de sécurité israéliennes dans le domaine de la cyberguerre et de l’espionnage.
Les deux entreprises en question qui fournissent des services d’espionnage pour frapper d’autres pays, vendent leurs services aux pays qui soutiennent la politique du régime sioniste.
« Bien que Netanyahu se soit vanté du rôle de cette diplomatie dans l’amélioration de la position d’Israël dans le monde, y compris avec les pays arabes, il s’est avéré plus tard que le but de telle mesure israélienne était de vendre des services de renseignement aux citoyens et aux opposants et même aux dirigeants d’autres pays », a ajouté le journal.
Concernant les raisons de la colère des responsables américains contre Israël, le journal a expliqué : « Les responsables israéliens ont été pris au dépourvu quant à la force de la démarche de l’administration Biden contre NSO et contre une autre entreprise israélienne de cybertechnologie offensive, Candiru. Les Américains ont agi sur fond de reportage d’enquête internationale qui révélait l’implication de ces deux entreprises et le logiciel espion Pegasus dans l’espionnage des citoyens de divers pays ».
« Netanyahu a essayé de présenter Israël comme un facteur de confort pour les pays du monde, mais la réalité a été moins réconfortante. Netanyahu a fait valoir à ses nouveaux amis, dont beaucoup étaient des autocrates qui cherchaient à accumuler un pouvoir supplémentaire pour eux-mêmes au détriment de leurs citoyens, était une cybertechnologie offensive leur permettant d’envahir la vie privée des gens et de surveiller et d’espionner journalistes et opposants à leur régime ».
Parallèlement à des relations plus étroites, des liens se sont tissés entre les services secrets israéliens et les hauts responsables de ces pays, posant les bases de l’achat de Pegasus, le logiciel espion avancé de la société israélienne NSO.
Le journal a déclaré qu’il était le premier parti à annoncer dans un rapport en coulisses la vente du Pegasus à l’Arabie saoudite il y a trois ans.
« Le service de sécurité israélien a prédit que les sanctions américaines conduiront bientôt à l’effondrement de l’entreprise de NSO, d’autant plus qu’elle n’a pas été en mesure d’acquérir de nouvelles capacités pour pirater téléphone portable Apple ou Android ».
« Les hauts responsables de la sécurité israélienne craignent que les Américains ne se contentent pas de donner la fessée à NSO et ne visent pas tout le marché israélien de la cybertechnologie et qu’ils essaient d’exclure toutes les entreprises israéliennes du marché de la concurrence », a averti Haaretz.
La colère aux États-Unis s’est encore intensifiée quand, fin novembre, il a été révélé il y a environ deux semaines que le gouvernement ougandais est soupçonné d’utiliser Pegasus pour infiltrer les téléphones des diplomates américains travaillant dans le pays.
Haaretz a écrit que les institutions politiques et de sécurité israéliennes n’avaient pas explicitement identifié l’origine des mesures de l’administration Biden contre les sociétés israéliennes de cybersécurité, et avait également essayé de les lier aux désaccords entre l’administration Biden et Israël au sujet de l’Iran, au différend israélo-américain sur la colonisation israélienne dans les territoires occupés et aux difficultés auxquelles l’administration américaine est confrontée pour approuver 1 milliard de dollars d’aide à Israël.
Le journal a poursuivi : « En fait, il semble qu’il n’ait pas été compris en Israël qu’il y avait une nouvelle administration à Washington avec un nouvel agenda et moins de tolérance sur les questions des violations des droits humains ».
« Il existe actuellement 19 sociétés opérant en Israël dans le domaine de la cybertechnologie offensive. On ne sait pas à ce stade si les Américains les ont tous mis dans leur ligne de mire, par volonté d’éviter la concurrence étrangère dans le domaine, ou s’ils se contenteront de prendre des mesures contre les deux entreprises déjà inscrites sur la liste des sanctions », a noté le journal.
Le journal a annoncé : « Ces actions ont suscité des inquiétudes israéliennes selon lesquelles les employés des sociétés israéliennes de cybersécurité chercheraient un emploi auprès d’entreprises étrangères et profiteraient du savoir-faire qu’ils ont acquis pour mettre leurs services à la disposition d’autres clients. Les employés de NSO disent qu’au cours des dernières semaines, une atmosphère morose régnait et que beaucoup d’entre eux sont déjà à la recherche d’un autre emploi ».