L'accueil bien chaleureux du président palestinien Mahmoud Abbas lors de sa récente visite dans la capitale, Alger, lesté de l'annonce par le président algérien Abdelmadjid Tebboune d'accorder une subvention de 100 millions de dollars à l'Autorité palestinienne et d'accueillir un dialogue global pour toutes les factions de la Résistance palestinienne, y compris les mouvements « Hamas » et « Jihad islamique »! Nette évolution pour serrer les rangs palestiniens et se concentrer sur le soutien à la première cause musulmane, après qu'elle ait été absente du monde arabe pendant près de trois décennies à savoir depuis l'accord d'Oslo
Le soutien de l'Algérie à la cause palestinienne n'est pas nouveau, et il a atteint son apogée à l'époque du président Houari Boumediene, qui a participé activement à toutes les guerres arabes contre l'occupation israélienne. À l'époque, il avait même publié son célèbre dicton : « Nous sommes avec la Palestine, qu'elle soit injuste ou opprimée. »
L' accueil somptueux du président Abbas dans la capitale algérienne alors même qu'il était boudé par ses habituels interlocuteurs pourrait ne pas être directement lié à la crise des relations algéro-marocaines due à l'accord d'Abraham. Ceci étant dit, en ne mettant pas Rabat sur la carte de sa tournée actuelle en Afrique du Nord, Abbas semble basculer du côté algérien. De toute évidence quelque chose d'inouï est sur le point de se passer:
L'Algérie cherche à restaurer son rôle et sa position au Proche Orient et le Maghreb arabe et musulman, mais encore sur le continent africain, rôle qu'elle avait perdu au cours des deux dernières décennies. Or c'est par la porte palestinienne que ce retour en force a lieu.
Il y a à vrai dire des similitudes qui frappent :
Tout comme les dirigeants israéliens qui ont commis en 2018 l'erreur fatale d'avoir poussé l'ancien président américain Donald Trump par l'intermédiaire de son gendre Jared Kushner à se retirer de l'accord nucléaire iranien offrant à l'Iran l'occasion historique de devenir un État nucléaire, de la même façon Israël répète la même erreur fatale en impliquant le Maroc dans un accord fort douteux qui mettra à rude épreuve ses relations avec son voisin algérien, quitte à déclencher une escalade des tensions voire une guerre qu'Israël appelle évidemment de ses voeux sans réaliser comment il pousse l'Algérie, une puissance régionale, jusqu'ici un sympathisant de l'axe de la Résistance, à en devenir membre. Au fait qui aurait cru il y a encore quelques mois de voir un jour le Hamas le Jihad islamique fraîchement sortis d'une méga bataille balistique contre l'entité se réunir à Alger aux côtés d'Abbas?
La réalité est que l'Algérie est devenue très proche géographiquement, politiquement de la Palestine, à la faveur d'un Israël qui a raccourci la distance, devenu lui-même et à son corps défendant voisin, de l'une des meilleures armées du monde. Et Dieu sait comment l'entité compte s'en sortir, elle qui a failli disparaître sous une pluie de 4000 missiles et roquettes en mai.
L'Algérie n'a déclenchée aucune guerre pendant près de deux cents ans et elle n'en a pas non plus gagné aucune, puisque le peuple algérien est un peuple qui n'accepte jamais la défaite. À preuve sa lutte contre le colonialisme français pendant 130 ans qui reste de loins la plus longue guerre de résistance de toute l'histoire. Et ce ne sera pas Israël qui pourra vaincre l'Algérie.
Une entité vaincue qui depuis « l'Epée de Qods » ne fait que compter le nombre de « fronts » qui s'ouvrent contre elle, celui des missiles iraniens, des Houthis, du «Hezbollah» et de la Résistance irakienne, et la Syrie évidemment. Bienvenue donc à l'Algérie au sein de l'axe de la Résistance. À son retour salutaire à sa position et a son rôle historique au sein du monde arabe et musulman. Et dire que ce net retournent de la tendance qui brosse une perspective terrifiante pour l'entité au Maghreb désormais la prolongation naturelle de l'Orient antisioniste c'est Tel-Aviv qui l'a déclenché.