Cité par l’agence Fars, le président du parlement algérien, Salah Goudjil a vivement fustigé ce jeudi 25 novembre, la visite du ministre israélien des Affaires militaires, Banny Gantz au Maghreb, rapporte l’APS (Algérie Presse Service).
Contrairement au Maroc qui a normalisé ses relations avec Tel-Aviv, l'Algérie a, elle, montré à maintes reprises son soutien à la cause palestinienne en criant que l'occupation sioniste doit cesser.
« Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l'Algérie », a souligné M. Goudjil à l'issue de l'adoption de la loi de finances 2022 par le Conseil de la nation, précisant qu' « aujourd'hui, tout est claire avec la visite du ministre de la Guerre de l'entité sioniste au Maroc, après celle effectuée par le ministre des Affaires étrangères de cette entité dans ce même pays voisin. »
« Ce dernier [le ministre israélien des Affaires militaires] a même menacé l'Algérie depuis le Maroc et pour autant, nous n’avons eu à la suite de ses propos, aucune réaction [excuse] du gouvernement marocain », a rappelé le très haut parlementaire algérien.
«Si cette visite avait été celle du ministre du Tourisme ou de l'Économie de l'entité sioniste, on aurait pu l’interpréter tel un voyage qui se fait dans le cadre des relations déjà mises en place : relations disons-le, bien que dissimulées par ailleurs, entre ce pays (le Maroc) et l'entité sioniste. Mais dès lors qu'il s'agit de la visite du ministre de la Défense de cette entité au Maroc, c'est bien l'Algérie qui est dans le viseur», a-t-il martelé.
Le président du Conseil algérien de la nation s’attardant sur la question du « Sahara occidental » a souligné : « Notre position sur le Sahara occidental n'a pas changé car il s'agit de déterminer le sort de la nation [d'un pays]. L'Algérie soutient aussi et toujours la détermination du peuple », « Le peuple du Sahara occidental doit décider de son propre destin ».
« Nous avons vécu des années de colonisation où était « clamée » « l'Algérie française ». Aujourd'hui il est question du Sahara marocain! », a ajouté M. Goudjil, réaffirmant la position constante de l'Algérie à l'égard de la question sahraouie
« Le Sahara occidental n'est pas marocain, comme en témoignent les organismes internationaux et notamment à leur tête, l'ONU ! », a-t-il fait remarquer devant les représentants.
Saluant les relations de son pays avec l'extérieur et relativement aux questions d’ordre international, il a précisé que «l'Algérie a fait entendre sa voix concernant les questions palestinienne, sahraouie, malienne et libyenne, outre les autres problèmes qui prévalent dans le continent africain».
Au Sahara occidental, cependant, il existe des divergences profondes opposant le Maghreb et le Front Polisario. Le Front a été créé en tant qu'une organisation politico-militaire en 1973, s’imposant comme un groupe de résistance contre la domination coloniale espagnole de l’époque dans la région et dans le but d'obtenir donc l'indépendance. Après le retrait espagnol en 1976, le Polisario a établi la République arabe sahraouie démocratique dans l'ancienne colonie espagnole, s'opposant aux velléités de Madrid de diviser le Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie.
La Mauritanie et le Polisario ont fait la paix en 1979, restituant la partie sud de la République du Sahara (connue sous le nom de Wadi al-Dhahab), mais le royaume du Maghreb a occupé toute la partie nord du Sahara occidental, connue sous le nom d'Al-Saqiyah al-Hamra. Le Front Polisario est depuis opposé au Maroc pour le contrôle de la région et il se concentre sur la résistance contre le pays.
Rabat qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire désertique, au sous-sol riche et bordant des eaux poissonneuses, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté et sans partition. Le Polisario, lui, réclame un référendum d'auto-détermination sous l'égide de l'ONU qui avait été prévu lors de la signature d'un cessez-le feu.
Une délégation militaire dirigée par ministre israélien des Affaires militaires, Benny Gantz, en visité à Rabat, a signé un accord controversé de collaboration militaire avec le Maroc, le premier du genre avec un pays arabe. La signature arrive en pleine crise entre le Maroc et l’Algérie, pour qui le régime usurpateur sioniste reste un point noir.