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Une voie de transit propre à briser les accords d'Abraham

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le détroit d'Hormuz (illustration)

Ayant récemment accueilli le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Téhéran devra bientôt recevoir une délégation de haut rang des Émirats arabes unis. La synthèse d’informations officielles ou officieuses à propos de ces navettes diplomatiques laisse conclure que les trois pays vont créer un nouveau corridor de transit régional.

 Au lendemain de la visite du ministre turc des Affaires étrangères à Téhéran, des médias arabes ont fait part de la visite imminente en Iran d’une délégation émiratie de haut rang. Ils ont annoncé que cette délégation aura pour but l’apaisement des tensions entre l’Iran et les pays arabes. Côté turc, le renforcement de la coopération bilatérale en contournant les sanctions imposées à l’Iran et les efforts conjoints dans le cadre de la lutte contre le terrorisme étaient cités comme centre des entretiens de Mevlüt Çavuşoglu à Téhéran.

Cependant, mises à part les annonces officielles, les navettes diplomaties entre Téhéran d’une part, et Ankara et Abou Dhabi de l’autre, pourraient suivre une autre importante visée passée jusqu’ici presque inaperçue par les médias et qui concerne la création d’un nouveau corridor de transit tripartite.

Outre les avantages économiques et politiques que ce projet pourra apporter à la République islamique d’Iran, la nouvelle en elle devient plus importante dès qu’on se rappelle qu’un important projet de transit énergétique entre Israël et les EAU a été gelé en juillet.

Le nouveau projet EAU-Iran-Turquie servira-t-il, en quelque sorte, d’alternative terrestre à l’axe de la Résistance pour transiter des marchandises et du combustible en contournant les itinéraires maritimes souvent plus coûteux et convoités par les ennemis ? Un article publié par le site d’information et d’analyse politique Mashregh News nous en dit plus.

L’un des objectifs les plus importants de la visite du conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis à Téhéran ainsi que la rencontre de Mohammad ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, avec le président turc Recep Tayyip Erdogan est de discuter à propos de l’exploitation du projet de transit Sharjah- Mersin.

Ce projet de transit vise à livrer des marchandises émiraties au port de Mersin en Turquie depuis le port de Sharjah aux Émirats arabes unis via l’Iran.

Des responsables iraniens ont fait état, le 11 novembre, du transit de la première expédition commerciale des Émirats arabes unis via l’Iran vers la Turquie, déclarant que le nouveau couloir de transit accélérerait le transfert de la cargaison émiratie de 12 à 14 jours.

Auparavant, les Émirats arabes unis devraient utiliser la voie de navigation du détroit de Bab al-Mandeb/canal de Suez/mer Rouge pour transporter leurs expéditions commerciales vers le port turc de Marsin, ce qui prenait en moyenne 20 jours.

Les Émirats arabes unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Iran. Selon Ruhollah Latifi, porte-parole de la douane iranienne, au cours des cinq premiers mois de cette année, par rapport à l’année dernière, le volume et la valeur des échanges commerciaux entre l’Iran et les Émirats arabes unis ont connu respectivement une croissance de 54 % et 24 %.

Pendant ce temps, les Émirats arabes unis pourraient transporter leurs cargaisons de pétrole à travers de ce nouveau couloir de transit Sharjah- Mersin au lieu du canal de Suez

Actuellement, 27 % du trafic actuel du canal de Suez sont représentés par la circulation de pétroliers qui transportent du pétrole et des dérivés pétroliers du Moyen-Orient, plus précisément de la région du golfe Persique, vers l’Europe et les États-Unis.

À part du passage de transit Sharjah-Marsin, plusieurs plans alternatifs ont été proposés par les pays de la région et d’autres pays, dont la Russie, pour contourner le canal de Suez et son trafic maritime, y compris le projet de gazoduc Eilat-Ashkelon et celui de chemin de fer Eilat-Asdoud qui n’ont pas encore été mis en service.

Outre le fait que l’exploitation du passage de transit Sharjah-Marsin accroît l’importance de la situation stratégique de l’Iran, il pourrait fournir au pays une source importante de revenus.

D'ailleurs, l’Iran pourrait tirer parti de ce passage de transit pour contourner les sanctions internationales. Alors que suite aux sanctions américaines, les comptes de devise de l’Iran à l’étranger sont fermés, par le biais de la conclusion des accords de troc avec les Émirats arabes unis et la Turquie, l’Iran pourrait bien contourner les sanctions américaines.

Le rôle stratégique de l’Iran ouvrant la voie aux échanges commerciaux entre les Émirats arabes unis et la Turquie par voie terrestre ainsi que les intérêts économiques communs des trois pays pourraient devenir un élément accélérateur au service de la croissance économique de l’Iran.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV