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Une délégation palestinienne a invité, jeudi, à Dakar, les leaders politiques et de la société civile du Sénégal à ‘’faire bloc derrière’’ les dirigeants d’Afrique pour invalider une éventuelle admission d’Israël au sein de l’Union africaine. Un colonisateur ne peut pas avoir de place en Afrique !
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Ouganda: la France prise la main dans le sac !
Nous savons que les multinationales en Afrique ne sont pas au service des États occidentaux, mais c’est bien l’inverse, ce sont les États occidentaux qui sont au service des multinationales. Dans cet ordre, on peut comprendre la manœuvre qui avait été mise en place au Mozambique et dans d’autres pays d’Afrique d’ailleurs. Ces multinationales occidentales qui se croient au-dessus des lois, surtout en Afrique sont prises la main dans le sac et surtout les États occidentaux qui sont derrières. Dernièrement, en Ouganda, un rapport qui fait état des exactions des multinationales est paru.
L'État français met "tous ses moyens au service de Total" pour son gigantesque projet pétrolier controversé en Ouganda, "en totale contradiction avec les discours en faveur des droits humains et du climat" de Paris, accusent jeudi plusieurs associations.
Dans leur rapport, ces associations rappellent "les impacts dévastateurs sur les droits humains et l'environnement des projets Tilenga (extraction pétrolière) et EACOP (oléoduc géant) de Total en Ouganda et Tanzanie".
Or, accusent-elles, "il n'y a pas que la major pétrolière qui ne tient aucunement compte des nombreuses alertes de la société civile et des scientifiques".
"En effet, l'Etat français, en totale contradiction avec ses discours en faveur des droits humains et du climat, met tous ses moyens au service de Total pour que ces projets néfastes aboutissent", ajoutent-elles.
Ces projets "font l'objet d'une vive résistance de la part des populations locales" et "ont été dénoncés par quatre rapporteurs spéciaux de l'ONU", notent-elles.
"Des institutions publiques comme l’Élysée, le ministère des Affaires étrangères, l’ambassade de France en Ouganda, BpiFrance, Agence française de développement, Caisse des dépôts et consignations, Agence des participations de l'Etat, armée, censées représenter et défendre l'intérêt général, sont dévoyées au profit du pétrole et des intérêts privés d’une multinationale", écrivent les associations.
"En mai 2021, Emmanuel Macron a écrit au président Yoweri Museveni pour le féliciter de sa réélection et affirmer son souhait que les projets pétroliers de Total, et notamment l'oléoduc EACOP, voient rapidement le jour", dénonce le rapport.
Le rapport dénonce aussi "la proximité" de l'ambassadeur de France à Kampala Jules-Armand Aniambossou, en poste depuis 2019, avec le groupe pétrolier, et "l'omniprésence" de Total au sein de la communauté française en Ouganda.
Total "débauche d’anciens hauts fonctionnaires et responsables politiques, ou bien au contraire encourage ses cadres à retourner dans la fonction publique, avec pour résultat d’entretenir la confusion entre les intérêts de Total et de ses actionnaires et ceux de la France", critique dans le communiqué l’une de ces associations.
Le rapport fustige une "machinerie des portes tournantes", dénonçant "des allers-retours de hauts fonctionnaires entre Total et différents ministères et institutions-clés" et cite les noms de plusieurs personnes.
Un porte-parole de TotalEnergies a indiqué que le groupe prendra "tout le temps nécessaire pour étudier ce rapport" et qu'il se réservait "le droit d'y répondre par le moyen le plus approprié".
"TotalEnergies rejette l'idée selon laquelle il existe une +confusion entre les intérêts publics et ceux de l'entreprise+ et "rappelle" qu'il est "à la fois normal et légitime d'attirer les meilleurs talents, d'où qu'ils viennent", a ajouté le porte-parole.
"TotalEnergies rappelle qu'il considère le dialogue avec ses parties prenantes comme une dimension essentielle de la conduite responsable de ses activités", a poursuivi le porte-parole.
Le ministère français des Affaires étrangères a réagi en indiquant que la France était "très attentive au respect des normes fondamentales en matière d'impact climatique, de protection de l'environnement et de respect des droits humains des projets portés par les industriels français comme par nos partenaires internationaux".
La France "entretient un dialogue permanent, notamment au travers de son réseau diplomatique, avec les entreprises françaises actives à l’international, dans le cadre de sa diplomatie économique (...)", a ajouté le Quai d'Orsay.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel constat a été établi. Mais le silence de la Communauté internationale reste toutefois surprenant. Nous gardons toutefois un regard perplexe quant à la publication de ce rapport par ces associations occidentales, mais d’un autre côté, nous savons également qu’aucune mesure ne sera prise contre les multinationales et les États occidentaux, car dans ce monde, ils sont bien les seules à s’accorder le droit de violer les droits humains et causer des problèmes à l’environnement en toute impunité. Le continent africain se bat pour sa liberté, sa souveraineté, comme beaucoup de pays à travers le monde, mais également contre ce deux poids deux mesures, cette partialité et cette impunité que semble bénéficier les occidentaux.
2. UA/Israël: le non aux colonisateurs se multiplie !
Israël ne mérite pas un statut d'observateur au sein de l'Union Africaine !
Une délégation palestinienne a invité, jeudi, à Dakar, les leaders politiques et de la société civile du Sénégal à ‘’faire bloc derrière’’ les dirigeants d’Afrique pour invalider une éventuelle admission d’Israël au sein de l’Union africaine.
Ses membres déclarent avoir effectué une tournée de dix-huit jours en Éthiopie, au Ghana, au Nigeria, en Gambie, avant le Sénégal, au nom de la commission chargée des relations extérieures du Fatah, l’un des partis politiques les plus représentatifs du Parlement palestinien.
Le but de la mission est d’empêcher Israël d’être admis comme membre observateur à l’Union africaine, a déclaré Davis Uriel Hyman, le chef de la délégation.
‘’Il faut que les peuples africains qui soutiennent la cause palestinienne fassent bloc derrière les chefs d’État pour qu’ils refusent l’admission d’Israël au sein de l’Union africaine en qualité de membre observateur’’, a-t-il soutenu lors d’une conférence de presse à Dakar, la dernière étape de la tournée.
Hyman a fustigé la ‘’pression exercée sur les chefs d’État’’ du continent par Tel-Aviv, qu’il accuse d’exercer un ‘’chantage matériel, économique et médiatique’’ sur l’organisation panafricaine.
Kifah Abdalqader, membre de la commission chargée des relations extérieures du Fatah, a dit espérer que le Sénégal, en ce qui le concerne, s’opposera au statut de membre observateur d’Israël au sein de l’Union africaine. ‘’Nous sommes confiants que le Sénégal et beaucoup de pays africains ne seront pas d’accord que l’on divise l’Afrique sur la cause palestinienne, à cause d’Israël’’, espère-t-elle.
‘’Si jamais Israël est admis comme membre observateur de l’Union africaine, nous allons miser, dans un avenir proche’’, sur la présidence sénégalaise de l’UA en 2022-2023 pour invalider la décision, a prévenu Mme Abdalqader.
Le président sénégalais, Macky Sall, a été désigné par ses pairs du continent pour assurer la présidence tournante de l’institution panafricaine, à partir de janvier prochain.
Selon Mame Makhtar Guèye, le vice-président de Jamra, une organisation musulmane sénégalaise, la tournée des responsables palestiniens en Afrique est consécutive à une ‘’décision unilatérale du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, d’offrir sur un plateau d’argent le statut d’observateur de l’UA au régime israélien, qui est colonialiste et qui représente une force d’occupation’’.
‘’C’est donc à ce colonisateur’’ que pourrait être ‘’fait ce grand privilège, le statut de membre observateur’’ de l’Union africaine, a ajouté M. Guèye lors de la conférence de presse de la délégation palestinienne.
C’est ‘’une décision unilatérale parce qu’il n’y a pas eu de débat. Le président de la Commission de l’Union africaine, de manière autoritaire, a décidé d’octroyer le statut de membre observateur à Israël’’, a-t-il soutenu.
Il est impensable que certains États membres de l’UA – qui sont eux-mêmes issus d’histoires douloureuses de colonialisme et d’occupation – soutiennent ouvertement la présence d’une puissance coloniale moderne comme Israël en leur sein
L’Afrique « est un symbole de l’avenir, et l’Afrique est à nos côtés », déclara Yasser Arafat, alors président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), lors d’une réunion de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en juillet 1975 dans la capitale ougandaise, Kampala.
L’UA n’a pas failli au peuple palestinien et a été l’un des plus importants et loyaux alliés de la Palestine au cours de ces dix-neuf dernières années.
La colonisation, l’occupation illégale de la Palestine par Israël et l’oppression du peuple palestinien ont figuré en bonne place lors des sommets de l’UA. L’UA a toujours condamné l’utilisation par Israël de la force meurtrière et illégale contre les civils palestiniens, ses violations du droit international et l’annexion des terres palestiniennes.
Soutenus par les membres de l’UA et par ses dirigeants, les États africains ont considéré la lutte palestinienne comme une question africaine. Cela reflète les liens profondément ancrés existant entre les luttes de libération et anticoloniales de l’Afrique et celles du peuple palestinien.
C’est donc dans ce contexte que la décision du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, d’accepter unilatéralement les lettres de créance de l’ambassadeur d’Israël en Éthiopie est d’autant plus choquante. Cette décision sape les valeurs anticoloniales qui sous-tendent l’UA.
Moussa Faki Mahamat a déclaré que les relations diplomatiques d’Israël avec les États membres de l’UA justifiaient sa décision d’accorder à ce pays le statut d’observateur auprès de l’UA. Au-delà de l’existence ou non de missions diplomatiques israéliennes dans les pays africains, cette décision est problématique dans la mesure où elle équivaut à une reconnaissance politique et diplomatique – autrement dit, une normalisation – du colonialisme de la part d’une institution qui a un rôle de phare anticolonial.
En obtenant le statut d’observateur, Israël entre en effet dans une relation formelle avec l’UA. C’est un privilège qu’Israël – une puissance occupante violente dont les actions violent l’esprit, les objectifs et les principes de l’UA – ne mérite tout simplement pas.
Pendant des décennies, l’UA s’est prononcée contre les politiques de colonisation et d’apartheid d’Israël dans un langage clair et sans tabou. Au cours des dix-neuf dernières années, les membres de l’UA ont traduit ces paroles en actions concrètes en refusant d’accueillir Israël au sein de l’organisation. Aujourd’hui, cependant, l’UA risque de suivre l’exemple de l’inaction d’une grande partie de la communauté internationale face aux exactions d’Israël.
L’occupation israélienne de la Palestine est entrée dans sa 54e année, tandis que le déplacement violent et continu des Palestiniens pour faire place à la création et à l’expansion d’Israël en est à sa 73e année. Cela représente 73 ans de politiques coloniales israéliennes qui se manifestent aujourd’hui par un siège paralysant, le vol de terres et une violence systémique dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Israël n’a pu maintenir cette situation illégale que grâce à l’inaction de la communauté internationale.
Tant que la communauté internationale – y compris maintenant, de manière choquante, l’UA – continuera à accueillir Israël en lui offrant privilèges et distinctions, elle donnera effectivement à nos colonisateurs israéliens la permission de poursuivre l’occupation. Les paroles non suivies d’actions sont un non-sens.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est collectivement opposée à la décision du président de la Commission de l’UA d’accorder à Israël le statut d’observateur. La position de la SADC est conforme aux positions de la Mauritanie, de l’Égypte, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, des Comores et de Djibouti, qui ont également déposé des objections formelles auprès de l’UA. Ces pays servent de modèle aux autres nations africaines pour développer une solidarité significative avec la Palestine en allant au-delà des mots et en recalibrant leurs relations avec Israël.
Il est également inspirant de voir l’effusion de soutien de dizaines de groupes politiques et de la société civile, de syndicats, de réseaux d’étudiants et de formations religieuses dans toute l’Afrique. Rassemblés au sein du Réseau panafricain de solidarité avec la Palestine, ils ont collectivement rejeté la décision de M. Mahamat. Ces groupes montrent à leurs gouvernements ce qu’est une véritable solidarité et rappellent que le peuple en Afrique est toujours aux côtés de la Palestine dans notre lutte pour la libération.
En 1975, l’OUA, l’UA actuelle, a déclaré : « […] le régime raciste [israélien] de la Palestine occupée et le régime raciste du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud ont une origine impérialiste commune, ils forment un tout, ayant la même structure raciste, et ils sont organiquement liés dans leur politique visant à réprimer la dignité et l’intégrité de l’être humain. »
Au cours des 46 années qui ont suivi cette déclaration, les régimes de la Rhodésie d’alors et de l’Afrique du Sud de l’apartheid ont été démantelés par une résistance interne soutenue par une campagne internationale intensive de boycott, de désinvestissement et de sanctions.
Aucun des deux régimes n’a été accueilli au sein de l’OUA tant qu’il n’a pas mis fin à ses pratiques d’apartheid et de colonisation. Comment, dès lors, le régime d’apartheid qui occupe la Palestine peut-il être rétribué avec le statut d’observateur à l’UA alors qu’il poursuit son anarchie et ses violations ?
Tant qu’il ne mettra pas fin à son occupation, à sa colonisation et à son apartheid contre le peuple palestinien, Israël ne doit pas avoir sa place à l’Union africaine.
3. RCA: de quoi à peur l'Occident ?
Selon le média de diffamation Corbeau News, le gouvernement centrafricain, dans une correspondance adressée au chef de mission économique russe à Bangui, vient de lui signifier la fin de la mission d’assistance technique auprès des différents postes de la Douane centrafricaine le 10 octobre prochain.
Quel est la raison de la panique occidentale, quant à une présence simultanée russe en RCA et au Mali. Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.