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Sa Majesté pourra-t-elle espionner les câbles sous-marins yéménites ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La GB espionne les télécommunications yéménites. (Illustration)

Moins d’un mois après l’arrivée des troupes britanniques au Yémen, leur mission secrète dans la province d’al-Mahra (est) a été révélée. Il a été déterminé que la tâche de ces forces ne se limitait pas à soutenir l’armée saoudienne ou à fournir une assistance logistique, mais aussi à mener des activités d’espionnage dans les réseaux de télécommunication du pays.

La divulgation des informations sur le but principal de la mission des forces britanniques au Yémen intervient alors que la coalition saoudienne et le gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi, malgré tous leurs efforts au cours des dernières années n’ont pas été en mesure d’utiliser les télécommunications yéménites pour traquer des commandos houthis.

Quelques semaines après l’arrivée des forces britanniques dans la province d’al-Mahra sous prétexte de poursuivre les auteurs de l’attaque du 29 juillet contre le navire israélien Mercer Street visé au large des côtes d’Oman, elles ont procédé à effectuer une série d’actions conduisant à la fermeture d’un certain nombre de ports d’al-Mahra, mais il a été révélé que ces forces cherchaient à mener des activités d’espionnage au Yémen.

Des sources locales ont rapporté : « Ces dernières semaines et sans présenter aucune justification, les forces britanniques n’ont pas autorisé les pêcheurs de la province d’al-Mahra à travailler dans les eaux intérieures et les zones côtières de Nastoun, Qashn et Sihout. Cette récente mesure britannique a suscité la colère des habitants et a renforcé la position du Comité du sit-in d’al-Mahra, qui a récemment organisé des manifestations contre la présence de la Grande-Bretagne et de l’Arabie saoudite. »

Ali Salem al-Harizi, chef de ce comité a souligné que les forces britanniques offraient des formations d’espionnage à certains habitants d’al-Mahra.

Il a annoncé lors d’une conférence de presse dans la ville d’al-Ghaydah que la Grande-Bretagne avait fait entrer des officiers sionistes à l’aéroport de la ville en les présentant comme touristes.

Selon des sources proches du mouvement yéménite Ansarallah, les forces britanniques ont établi une base d’espionnage à l’aéroport de la ville d’al-Ghaydah d’où elles surveillent les réseaux de télécommunication.

« Les Britanniques agissent illégalement pour rendre service aux plans de la coalition saoudo-émirienne », a ajouté la source.  

La nouvelle est tombée quelques jours seulement après qu’Abdelmalek al-Ajri, membre de l’équipe des négociateurs de Sanaa, a écrit sur son compte Twitter que la Grande-Bretagne espionnait les réseaux de télécommunication yéménites et certains câbles de télécommunication sous-marins.

Suite à la demande de la coalition saoudienne et le gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le réseau se charge aussi de l’écoute des réseaux de télécommunication par une unité des services de renseignement militaires britannique, spécialisée dans la surveillance des communications.

Les services Internet ont été coupés dans un certain nombre des provinces yéménites à quatre reprises en moins de deux semaines à la fin du mois dernier. Les succursales de l’Organisation des télécommunications yéménites dans plusieurs villes (Mahra, Hadramawt, Shabwa et Maarib) n’ont pas annoncé les raisons de l’interruption.

Cependant, des sources bien informées ont fortement suggéré que cette panne était due à l’acte de sabotage dans des câbles à fibres optiques sur les rives des districts de Qishn et Sayhut qui sont sous le contrôle de l’Arabie saoudite.

Contrairement à la routine habituelle, les réseaux de télécommunication yéménites n’ont pas annoncé le calendrier de résolution du problème dans aucune des provinces contrôlées par l’Arabie saoudite, en particulier dans les provinces d’al-Mahra et d’Hadramaout, ce qui a soulevé des doutes de nombreux observateurs et techniciens.

Une source à al-Mahra a pour sa part révélé qu’un navire britannique avait fait escale pendant plusieurs jours au début de ce mois, près du câble maritime d’Internet à 20 milles de la plage du district de Qishn.

« Dans un message au département de sécurité de la province d’al-Mahra sachant que le navire britannique s’était arrêté à un endroit où aucun navire n’avait ancré auparavant, le département de sécurité du district de Qishn a demandé des explications sur la mission de ce bateau britannique », a ajouté la source.

Des militants contre la présence des forces étrangères dans la province d’al-Mahra ont accusé les forces saoudiennes et britanniques d’être impliquées dans des interruptions d’Internet.

Ils sont mis en garde contre le rôle d’espionnage de Londres dans les réseaux de télécommunication yéménites visant à traquer les déplacements des leaders du mouvement populaire à al-Mahra.

Le secteur des télécommunications du Yémen représente environ 7 % du PIB du pays. Les dommages initiaux à ce secteur ont atteint plus de 4,1 milliards de dollars au cours des dernières années avec la destruction de 248 tours de télécommunication,1652 stations de communication, 46 installations centrales et 1458 équipements aux relais communautaires et 32 ​​cabines téléphoniques.

D’autre part, les actions offensives de l’Arabie saoudite au cours de ces dernières années ont causé de graves dommages à l’infrastructure des télécommunications du Yémen, y compris la saisie de 300 millions de dollars de revenus des télécommunications yéménites, le blocage de services pour développement les performances du secteur des télécommunications, la confiscation des câbles Internet marins et la démolition de câbles à fibre optique à Haradh, Alab et al-Baqa.

L’Arabie saoudite a désactivé la station de communication d’al-Wadiyah près de la frontière saoudienne, ainsi que de réseaux câblés de communication en fibre optique dans la région orientale yéménite en tant que seul fournisseur de services de communication dans l’ouest du Yémen via le câble Falcon en passant par la province d’al-Mahra.

À cet égard, Mohammed Abdul Salam, porte-parole du mouvement yéménite Ansarallah, a souligné que l’armée yéménite s’oppose à la présence de forces étrangères sur le sol du pays et que le Yémen se réservait le droit à les attaquer. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV