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Task Force 59 de l'US Navy a-t-elle une chance de voir le jour?... pas vraiment

Le CGRI frappe la réunion du Parti démocratique du Kurdistan. ©Mashregh News

Jeudi, 9 septembre, à peine quelques heures après l’aveu-choc du commandement de la Ve flotte US à Bahreïn comme quoi des sous-marins, des navires de guerre, des porte-avions US-Cie, avec ou sans leur flotte d’avions de 5e génération F-22 ou F-35 embarqués, même quand cette flotte se fasse accompagner de B-1 ou  B-52, ne saurait sauver un « Mercer Street » en plein mer d’Oman, un « Hyperion Ray » en océan Indien, ou un « Helios Ray » dans le golfe Persique, si une nuée de « drones à sens unique » de la Résistance, à peine composée de deux ou de trois appareils, décidait de les viser, et que de ce fait, il est inutile de s’obstiner et qu’au lieu d’avoir sur place des milliers de marines parfaitement exposés aux missiles et aux drones « ennemis », il vaut mieux de les retirer en catimini, de les faire remplacer, eux et leurs installations, par des unités aériennes, de surface et de sub-surface « non habités » et tout ceci, sous le joli nom de « Task Force 59 », un paravent verbal pour déguiser la désormais soumission totale de l’US Navy aux rapports de force « asymétriques » tels que définis par la marine du CGRI, une tonitruante frappe secouait le nord de l’Irak… Choman, Seyyedeh Kan et Haji Omran, trois localités du Kurdistan irakien venaient d’être pris pour cible des flots intermittents de drones et de missiles sol-sol iraniens. La frappe a durée plusieurs heurs sur une zone de plusieurs dizaines de kilomètres à partir des sites balistiques irakiens situés à Piranchar, dans l’ouest iranien.

Officiellement il s’agissait de raser comme l’avait mis en garde deux jours plutôt le commandant en chef de la force terrestre du CGRI, le général Pakpour, le « nid des séparatistes kurdes » qui multiplient ces derniers temps des infiltrations terroristes en territoire iranien et qui, ce jeudi, tenaient effectivement une réunion de guerre dans leur camp d'entraînement en prévision d’une « amplification » de leur action. Mais personne n’a douté que cette salve de 7 missiles sol-sol, peut être une version plus light du dernier né de la famille Fateh-110, « Fateh Mobin », missile balistique tactique à combustible solide, d’une portée de 500 km, doté d’une ogive de 450 à 650 kg et d’une vitesse de Mach 5, avec une marge d’erreur de moins de 5 mètres,, furtif, anti suppression, avait à vrai dire en ligne de mire « Harir », cette super base aérienne US-Israël plantée depuis des années à Erbil à l’effet d’espionner l’Iran et d’en déstabiliser le flanc ouest.

Cette Harir que la Résistance irakienne a déverrouillé dès le mois d’avril en la prenant pour cible de ses drones Ababil-3 et, en y faisant éclater en mille morceau non seulement des hangars des drones de reconnaissance Global Hawk mais encore le QG de renseignement de la CIA et du Mossad. Et bien ce jeudi 9 septembre, les drones « iraniens » étaient eux aussi de la partie et suivant les sources bien informées, l’opération à missiles a été précédée d’une opération fort complexe, par drones de reconnaissance et kamikaze « intelligents », un peu comme ce qui s’est passé le 29 juillet en mer d’Oman. Choman aurait ainsi été ciblée, juste avant la frappe balistique d’une nuée de drones agissant en réseau, et échangeant les données pré enregistrés entre eux d’une part et avec le C2 (contre et commande terrestre) de l’autre, un peu à l’image  de l’exercice « Grand prophète-15 » tenu en décembre dernier où les forces armées iraniennes avaient activé un groupe de 10 drones de 40 à 400 km de portée et d’un poids « ogivier » de 5 à 15 kg, et opérant selon un algorithme de navigation à base IA parfaitement inouïe.

Vidéo: missile Fateh Mobin/YJC

À l’époque, un drone plus gros au sein de ce même essaim, commandait les drones plus petits, acquitté qu’il était du rôle de contrôleur principal. Puis de cette nouvelle configuration d’exercice de drones en Irak, les experts ont dit qu’elle préfigure des combats drone-drone. Puisqu’un essaim réseauté pourrait se faire accompagner par un nombre plus importants de petits drones dont une partie aurait la tâche de s’attaquer aux cibles aériennes.

Le CGRI a-t-il testé ce 9 septembre dans le nord de l’Irak que l’axe US-Israël tente de transformer en une base arrière d’actes terroristes contre les frontières ouest de l’Iran, son premier combat aérien d’envergure contre de potentiels drones ennemis à venir ? Rappelons que le schéma des séparatistes kurdes de PEJAK qui agissent en paravent aux unités de la CIA et du Mossad est sur le point de se reproduire en Afghanistan qui partage avec l’Iran quelque 900 km de frontière commune. Disons que l’histoire d’un Daech-K (Khorassan) contre qui le chef d’état-major US dit vouloir coopérer militairement avec les Taliban ou qui pourrait, comme l’a affirmé le ministre british de la Guerre, justifier les frappes aux drones britanniques contre l’Afghanistan, n’échappe guère aux Iraniens. Et en Iran, on n’est pas du genre à rester les bras croisés à attendre que l’ennemi frappe.

Vidéo: l'attaque du 9 septembre/Twitter 

La tonitruante opération de Choman où le CGRI a tenu à faire comprendre qu’en termes de la sécurité iranienne, le « Préventif est en vigueur », a d’ailleurs coïncidé avec deux autres attaques anti US, l’une en Irak l’autre en Syrie : jeudi s’est déroulée non loin de Bagdad, à Taramiyah, un vaste ratissage par les unités des Hachd al-Chaabi qui ont mis la main sur les cellules secrets Daech-CIA, à l’origine après des mois de déboires US d’une opération terroriste bien violente, ayant laissé 13 morts dans les rangs des effectifs armés irakiens. La seconde opération s’est déroulée contre Shaddadi, base d’hélicoptère US à Hassaka à l’est de la Syrie que deux missiles ont visé superbement.

48 heures après l’attaque du 9 septembre, les commentaires ne cessent de se multiplier sur les réseaux kurdes pro US : « Cette opération de plusieurs heures a prouvé encore une fois que les missiles balistiques de courte portée iranienne sont redoutablement précis. C’est une révolution en termes de portées et de précision. Les installations de PEJAK ont été pulvérisées sans faire de pertes et les Iraniens n’ont liquidé que ceux des effectifs qui projetaient de lancer une vaste opération. Et ce fut là l’œuvre de leurs drones », reconnaît Rudaw.

Côté médias US-Israël, c’est motus bouche cousue… et c’est normal… car la Task Force de drones US, numéro 59 qui veut remplacer l’armée de l’air défaite US dans la région, n’aura aucune chance à sortir vainqueur d’une telle opération. À propos, et alors même que le commandant en chef de la Ve flotte US l’affirmait il y a deux jours, « les drones américains, une fois déployés dans le golfe Persique, ne comptent pas opérer en connexion avec la flotte aérienne US… Des exercices ont été menés en ce sens entre 2019-2020 et ils ont été infructueux… » … Problème de réseautage, de synchronisation décidément.

Dans le camp de « l’Iran et de ses mandataires » c’est le chemin inverse qui se poursuit et la Résistance est sur le point de franchir l’étape de drone pure pour aller vers drones-avions. Ainsi le chasseur de fabrication iranienne Kowasr, un modèle ultra optimisé de F-5 avec une véritable révolution dans sa partie avionique pourrait être le premier avion de la Résistance à être mis en réseau avec des drones comme l’ont été avant lui, les Sukhoi-22 de l’armée iranienne. Les drones aideront évidemment à connaître la situation sur le champ de bataille dans une zone beaucoup plus vaste et, bien sûr, à surveiller les menaces et, si nécessaire, à se sacrifier à tire de plate-forme sans pilote pour conserver l'oiseau piloté, il y a les drones qui « creuseront » et les avions qui « liquideront ». C’est sans doute en suivant de près l’opération du 9 septembre que le commandant en chef de la Ve flotte a tenu à affirmer ce samedi 11 septembre, une date bien fatidique ceci : « Cette Task Force 59 n’a aucun rapport avec les menaces que nous font courir les Iraniens et leurs alliés… Il s’agit d'expérimenter à l’effet de fabriquer des drones à base IA… cela élargira notre capacité de dissuasion et ce sera une nouvelle méthode de combat. »…

Reste à savoir oui ou non où en sera la Résistance en termes de capacités asymétriques aériennes, quand la Task Force 59 naîtra…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV