N'était-ce pas un peu prémédité, ce conflit vers quoi sont poussé le Maroc et l'Algérie? S'il est vrai qu'Alger a avalé bien des couleuvres avant d'agir, attendant que les preuves de culpabilité de Rabat se cumulent, qu'il outre passe à l'instigation de l'axe US-Tel-Aviv le Rubicon en s'en prenant d'abord à la Kabylie, puis à la sécurité nationale algérienne, il est aussi vrai que ce méga coup qui consiste à suspendre définitivement le gazoduc Algérie Maroc Europe n'aurait à regarder de plus près qu'un seul gagnant, Israël, Un Israël dont la normalisation avec les Golfiens a du plombe dans l'aile, menacé qu'elle est par les missiles de la Résistance prompts à s'abattre sur Tamar ou Léviathan, sur Ashkeon ou Ashdod, quand bon leur semble. Le Maroc n'est-ce pas ce client idéal que chercherait l'entité sur les ruines de ses rêves de devenir un exportateur méditerranéen du gaz? Rai al Youm y consacre un article.
Si l’on en croit le ministre de l’Énergie, le gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune entend par conséquent mettre un terme à la participation algérienne au gazoduc Maghreb-Europe, partant également d’Algérie, mais qui passe par le royaume avant de rallier Cordoue. Jusqu’à présent, les Marocains recevaient des Algériens un « droit de passage » sur ce gazoduc, payé en livraison de gaz naturel selon un accord trinational datant de 1991, et dont le renouvellement doit justement intervenir avant la fin d’octobre 2021.
Toujours selon l’expert de Rystad Energy, le Maroc produirait autour de 12 % de son électricité à partir du gaz algérien. Une proportion moindre qu’en 2017, quand elle était autour de 17 %, mais qui reste suffisamment importante pour mettre en danger la production électrique marocaine.
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Toutes ces évolutions interviennent alors qu'Israël est toujours à la recherche de nouveaux marchés pour le gaz extrait de ses champs au large de la Méditerranée, loin de ses marchés en Jordanie et en Egypte. Il n'est pas exclu que Tel-Aviv proposera à Rabat de signer un accord pour approvisionner cette dernière en gaz naturel pour répondre aux besoins de ses marchés, en remplacement du gaz algérien.
Le 10 décembre 2020, Israël et le Maroc ont annoncé la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, qui avaient été suspendues en 2000. Les relations énergétiques entre les deux parties pourraient s'étendre jusqu'au redémarrage du gazoduc maroco-espagnol, pour approvisionner également Madrid et les marchés voisins, en gaz israélien. Tel-Aviv n'attendra pas longtemps la construction du gazoduc de ses terres ou de l'Egypte vers le continent européen via Chypre, la Grèce et l'Italie, et pourrait trouver des marchés temporaires exploitant les relations croissantes avec Rabat.
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C'est sans doute dans ce sens que le MAE algérien a tenu à dénoncer Israël, ses plans, ses agressions et surtout ses coups bas contre l’Algérie, la Palestine et la Syrie.
A cet égard, le ministère algérien des Affaires étrangères a réaffirmé sa ferme position sur le soutien à la Palestine et son opposition à l'intervention étrangère en Syrie et en Libye.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que le MAE algérien, Ramtane Lamamra s'était rendu au Caire pour assister à une réunion régulière de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Le communiqué indique que l'Algérie souligne lors de la réunion qu'elle s'appuie sur une action arabe commune basée sur de nouveaux principes et dimensions qui répondent aux besoins actuels.
Il s’agit de la 156e session du Conseil de la Ligue arabe, présidé par le ministre koweïtien des Affaires étrangères Ahmed Nasser Al-Muhammad Al-Sabah.
Dans ce cadre, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a rencontré ce mercredi son homologue koweïtien pour discuter des questions internationales et régionales.