Récemment, les États-Unis ont activement redistribué leur puissance financière et militaire en les transférant du Moyen-Orient à la région Asie-Pacifique, recentrant toutes leurs forces contre la Chine. Washington considère ce pays comme son principal concurrent et rival dans sa lutte future pour assurer un leadership mondial sans restriction.
Pour cette raison, et sur fond de protestation accrue au Moyen-Orient contre la présence des troupes américaines, Washington a été contraint de se retirer entièrement d'Afghanistan fin août. Les prochaines étapes de ce retrait régional seront d’abord l’Irak, ensuite la Syrie.
Washington a annoncé le retrait des troupes américaines d'Irak après que le président américain Joe Biden a rencontré le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi le 26 juillet 2021.
D’ici le 31 décembre, Washington a promis de mettre fin à toutes les opérations de combat dans ce pays, après près de 20 ans d'intervention armée en Irak comme en Afghanistan. Mais en même temps, Washington a déclaré que la coopération militaire ne prendrait pas fin en Irak bien que Bagdad ait affirmé précédemment que le pays n’avait pas besoin d'une présence étrangère.
Dans ce contexte, rappelons que des bases militaires américaines sont maintenues dans les monarchies arabes du littoral sud du golfe Persique. La marine américaine et d’autres marines de l’OTAN, ainsi que des porte-avions, patrouillent constamment dans les eaux de la mer Méditerranée et du golfe Persique. Ainsi, le territoire de l’Irak reste sous une surveillance américaine « fiable », même après le retrait prévu de 2500 soldats américains.
En outre, certains d'entre eux sont susceptibles de rester après le retrait sous prétexte de conseiller et former les soldats et officiers irakiens et participer à l'échange de renseignements.
Le retrait des forces étrangères d’Irak a déjà commencé dans la première quinzaine d’août 2021. Il est prévu que les troupes des États-Unis et de leurs alliés occidentaux seront remplacées par des Casques bleus de l’ONU pour assurer la sécurité sur le territoire irakien.
Le retrait des troupes américaines d’Irak est récemment devenu l’un des sujets les plus discutés après la question afghane. L’une des raisons qui ont poussé le président Biden à mettre fin à cette campagne peut certainement être la mort de son fils aîné, Beau, qui a servi en Irak au grade de major. Les médecins pensent que sa maladie mortelle a été déclenchée par l’exposition à des toxines qui ont pénétré dans l’atmosphère lorsque les officiers ont brûlé des déchets militaires.
Cependant, l’histoire américano-irakienne n’a pas commencé en 2003, mais plus tôt, étant essentiellement l’histoire d'une bataille pour le pétrole. Après la Première Guerre mondiale, l’Irak, qui faisait partie de l’Empire ottoman vaincu, a été occupé par la Grande-Bretagne. Toutes les richesses pétrolières du pays étaient réparties entre l’Angleterre, la France et les États-Unis. Mais bien des années plus tard, dans les années 1970, la nationalisation du pétrole irakien a provoqué l’intervention armée des Etats-Unis et de l'Occident contre ce pays au début des années 1990.
De nos jours, même l’élite politique américaine est convaincue que la guerre d’Irak était une erreur. Le spectacle de Washington au Conseil de sécurité de l’ONU avec la fiole d’anthrax de Colin Powell, lorsque quelques années après l’invasion, les États-Unis ont admis qu’aucune arme biologique n’avait été trouvée en Irak, a coûté au monde et aux États-Unis eux-mêmes d’énormes cataclysmes et victimes. Mille milliards de dollars ont été dépensés pour cette guerre, avec d’énormes pertes en vies humaines et des sacrifices injustifiables. Parmi eux, 8000 soldats américains, plus de 50000 policiers irakiens et près de 200000 civils. La perte totale est de près d’un tiers de million, et c’est la population d’une ville entière.
Les auteurs de ces dommages doivent donc être tenus responsables devant la loi, et contribuer en réparation à la reconstruction de l’Irak.
Signe de cette marche arrière probable des États-Unis, les déclarations du porte-parole de la Coalition internationale en Irak, qui annonce l’incapacité de Daech à prendre quelque zone que ce soit en Irak.
Mardi 7 septembre, la Coalition internationale a annoncé que les terroristes de Daech ne pouvaient occuper aucune terre en Irak, tout en notant qu’elle n’avait remarqué aucun indice du retour de ces terroristes.
Le porte-parole de la Coalition internationale, le colonel Wayne Marto, a déclaré à l’agence de presse irakienne, INA que « comme al-Qaïda en 2010, Daech est devenu trop faible et se contente d’attaques sporadiques quand il en a l’occasion ».
Il a ajouté que les forces de sécurité irakiennes et la Coalition internationale travaillent de manière préventive pour identifier, localiser et détruire les cellules dormantes, les cachettes, les emplacements, les camps temporaires et les ressources financières de Daech.
Le colonel Marto a souligné que la Coalition continuera à soutenir les forces de sécurité irakiennes, et que « si le Premier ministre irakien demande la couverture aérienne de la Coalition, nous le soutiendrons ».
Il a poursuivi : « Daech a été vaincu au niveau régional, et son leadership, son réseau et ses ressources se sont considérablement détériorés ». Il a ajouté que « Daech n’est plus en mesure d’occuper durablement des terres en Irak et en Syrie ».
Il a déclaré : « Tant que ces gangs continueront de représenter un danger pour la sécurité de l’Irak et du nord-est de la Syrie, la Coalition continuera de les frapper. »
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Mardi 7 septembre, le commandement des opérations dans la province irakienne d’al-Anbar a confirmé le contrôle du désert d’al-Anbar par l’armée irakienne.
Le général Nasser al-Ghannam a déclaré à l’agence INA que « le désert d’al-Anbar était le théâtre d’opérations de groupes terroristes qui y possèdent des camps d’entraînement. À partir de là, ils réalisent leurs plans pour attaquer des villes, que ce soit dans la province d’al-Anbar ou des provinces voisines ».
Al-Ghannam a souligné que « cette zone est devenue le champ d’activités des unités militaires irakiennes qui parcourent le désert jusqu’aux zones proches des frontières syrienne, jordanienne et saoudienne pour se battre contre les terroristes ».