L’opération « Épée de Qods » a créé une situation particulière dans laquelle la Résistance palestinienne est la partie qui est capable d’imposer sa dissuasion à ses adversaires.
Pour la première fois, la Résistance a déclenché le combat contre le régime israélien pour défendre les habitants palestiniens de Qods. Israël est entré, pour la première fois, donc dans une guerre qu’il n’avait pas commencée et dont l’issue ne dépendait pas non plus de sa volonté, bien que Tel-Aviv ait demandé plusieurs fois aux médiateurs étrangers d’œuvrer pour instaurer le cessez-le-feu.
Nouveaux acquis de l’opération « Épée de Qods » :
L’opération « Épée de Qods » a changé la donne en offrant pour la première fois à la Résistance palestinienne d’imposer sa dissuasion au régime israélien. Le temps est donc révolu pour Israël qui menaçait ou attaquait le peuple de Gaza sans trop se soucier de la réaction des combattants de la Résistance. En effet, jusqu’à présent, Israël disposait du levier de la dissuasion, avec le soutien des États-Unis et des Occidentaux pour massacrer impunément les civils palestiniens.
Cette fois-ci, avec l’opération « Épée de Qods », la Résistance palestinienne a utilisé sa dissuasion balistique pour empêcher le massacre des Palestiniens à la mosquée Al-Aqsa, à Qods et en Cisjordanie, imposant ses performances militaires à l’ennemi sioniste. La Résistance a réussi surtout à empêcher Israël de mener des opérations terrestres contre les Palestiniens. Les dirigeants politiques et les commandants militaires du régime israélien ont essayé d’empêcher l'opinion publique de connaître ces grands acquis de la Résistance palestinienne dont les nouveaux missiles peuvent pénétrer à l’intérieur des abris souterrains. Dans cette situation inédite pour Israël, Tel-Aviv a dû supplier pour un cessez-le-feu en acceptant les conditions de la Résistance palestinienne dont les missiles ont touché des cibles dans les régions septentrionales de la Palestine occupée ou coupé les activités de l’aéroport international de Tel-Aviv-David Ben Gourion.
Les aveux d’un ministre israélien :
Yoaz Hendel, ministre des Communications du gouvernement de Naftali Bennett, a déclaré récemment qu’il se sentait particulièrement frustré par le fait que l’opération « Épée de Qods » change désormais la donne entre les deux parties israélienne et palestinienne, permettant à cette dernière d’avoir une force de dissuasion efficace face à la machine de guerre israélienne.
Yoaz Hendel a déclaré que l’opération « Épée de Qods » était porteur d’un message important pour les Israéliens : le Hamas a brisé la dissuasion israélienne et impose désormais la sienne à Tel-Aviv. Le ministre israélien des Communications a regretté qu’Israël ne puisse plus attaquer la bande de Gaza quand bon lui semble.
Il a déclaré : « Les tensions se poursuivent aux frontières de Gaza et la situation peut s’empirer. Nous ne voulons pas avoir un nouveau conflit contre Gaza, mais nous ne pouvons pas non plus permettre que Gaza brise l’invincibilité d’Israël. »
Le ministre israélien exprime ses regrets du fait que Tel-Aviv ne peut plus imposer sa dissuasion militaire au Hamas et aux combattants de la Résistance palestinienne, mais il évite soigneusement d’évoquer directement l’existence d’une véritable dissuasion palestinienne depuis l’opération « Épée de Qods ».
En effet, ce membre du cabinet de Naftali Bennett avoue officiellement qu’Israël reconnaît l’existence d’une force de dissuasion de la Résistance palestinienne basée à Gaza. Il souligne clairement que le régime sioniste n’apprécie pas du tout la situation de la bande de Gaza, mais qu’il est désormais impossible pour l’armée israélienne d’y intervenir comme avant. En d’autres termes, l’équilibre des forces a changé, les hauts responsables israéliens l’avouent et le regrettent, mais ils préfèrent encore ne pas nommer explicitement la dissuasion palestinienne.
Alors que les regards des Israéliens se tournent vers la bande de Gaza depuis l’opération « Épée de Qods », des voix s’élèvent parmi les Israéliens au sujet des événements en Cisjordanie qui rappelleraient la deuxième Intifada.
Avi Sakharov, journaliste du quotidien Maariv, qui entretient des relations étroites avec la classe politique israélienne, a écrit :
« Ce qui se passe aujourd’hui en Cisjordanie rappelle la deuxième Intifada. La Cisjordanie n’est plus calme comme avant et elle semble s’inspirer des événements de Gaza. Nous sommes encore loin d’une Intifada populaire dans les rues de la Cisjordanie, mais la perspective en est déjà visible. »
Il a ajouté que selon des sources bien informées à Tel-Aviv, le port d’armes est de plus en plus courant et il est possible de voir des dizaines de personnes armées dans la rue sans qu’elles se sentent obligées de se cacher le visage.
Il a rappelé que l’Autorité autonome du président Mahmoud Abbas a interdit le port d’arme dans les lieux publics, mais que les cas en sont de plus en plus nombreux en Cisjordanie. Selon des sources israéliennes, ce sont surtout des membres du mouvement Fatah qui portent des armes à feu dans les lieux publics.
« Ces personnes ne s'empressent pas encore pour utiliser leurs armes contre des cibles israéliennes, mais les cas de tirs sur les unités militaires israéliennes ou les agents de sécurité de l’Autorité palestinienne ont été observés ces derniers temps, ce qui est dû probablement à la dégradation de l’image de l’Autorité autonome de Mahmoud Abbas », souligne Avi Sakharov.