La Grande-Bretagne a intensifié, au cours des deux derniers jours, ses actions diplomatiques avec les responsables saoudiens et d'autres membres du gouvernement du président yéménite démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, pour faire face aux répercussions de l'escalade populaire contre la présence de ses forces dans la province yéménite de Mahra.
« Un jour après que le « Comité de sit-in pacifique d'al-Mahhra » ait accusé la Grande-Bretagne d'admettre des officiers israéliens à l'aéroport d'al-Ghaydah le mois dernier, et de recruter des agents et des cellules pour ses intérêts, l'ambassadeur britannique au Yémen, Richard Oppenheim, s'est réuni hier à Riyad avec l’adjoint de Hadi, Ali Mohsen al-Ahmar, qui est considéré comme responsable des dossiers des gouvernorats de l'Est, qui comprend al-Mahra, Hadhramaut et Shabwa », a rapporté le journal Al-Akhbar.
Le même jour, Oppenheim a rencontré le chef du gouvernement de Hadi, Maeen Abdul Malik, en tant qu'architecte de la rétrocession d'al-Mahra aux forces saoudiennes, ainsi que son ministre de l'Intérieur, Ibrahim Haidan.
L'ambassadeur britannique avait également rencontré l'ambassadeur saoudien au Yémen, Muhammad Al Jaber, qui représente le dirigeant civil saoudien dans les gouvernorats du sud et de l'est, dont Mahra.
Selon Al-Akhbar, le diplomate britannique a également averti que les agissements des tribus de Mahra augmentent le taux de risques pour les unités spéciales britanniques dans la province.
Ces mesures britanniques font suite à l'accusation du chef du « Comité de sit-in pacifique d'al-Mahhra », Cheikh Ali Salem Al-Huraizi, lors d'une conférence de presse tenue dans la ville d'Al-Ghaydah. En effet, il a accusé mercredi, la Grande-Bretagne, de faire venir trois officiers israéliens à l'aéroport de la ville, sans manquer d'inviter les tribus de Mahra à la mobilisation générale en vue de chasser les forces d’occupation. « Les nouvelles manifestations ne prendront fin que si les forces d'occupation quittent la province », a-t-il dit.
Al-Huraizi a parlé de « mesures britanniques pour militariser Mahra en recrutant des espions et des cellules pour semer le chaos, après que l'Arabie saoudite n'a pas réussi à recruter des tribus », notant que « l'entrée des forces britanniques dans Mahra sous prétexte de poursuivre ceux qu'elle a décrits comme lanceurs de drones sur le pétrolier israélien Mercer Street le mois dernier, sont basés sur une demande saoudienne », a-t-il ajouté.
Il a souligné que « la stabilité de la situation dans la province est liée au départ des forces étrangères », qu'il a accusées d'« alimenter les combats, le chaos et le terrorisme afin de consolider leur présence à l'avenir ».
De son côté, le cheikh des cheikhs de Socotra qui se trouve à al-Mahra, Issa bin Yaqut, a souligné qu'« il y a des forces israéliennes à l'aéroport d'al-Ghaydah, qui sert de base militaire aux forces étrangères ».
Il a ajouté : « La présence des forces britanniques et israéliennes dans les deux gouvernorats est facilitée par les forces saoudiennes et émiraties, profitant de la dépendance du gouvernement de Hadi vis-à-vis du contrôle des zones stratégiques yéménites pour ainsi étendre la sphère d'influence israélienne dans la région arabe. »
Dans le même temps, Al-Akhbar a rapporté que l'Arabie saoudite avait convoqué en urgence le gouverneur de l'archipel de Socotra, fidèle à Hadi, Saleh Ali Saad al-Saqtri, à Riyad, apparemment pour tenter de remédier au danger de mouvements populaires qui s'étendent de Mahra à l'archipel, par crainte de propagation dans d'autres gouvernorats du sud.