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Vers une "syrisation" du Tchad?

Le dialogue national du Tchad se tenait hors du pays ? Objectifs ?

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Actualité en Afrique :

  • Nigeria : 15 millions USD débloqués pour construire l’aéroport de Wachakal dans l’État de Yobe ;
  • Interconnexion Cameroun-Congo : la fin des travaux de la transfrontalière Sangmélima-Ouesso en décembre 2021 se précise ;
  • Zambie : les compagnies minières veulent collaborer avec le nouveau président pour augmenter la production de cuivre ;
  • L’Angola signe un protocole d’accord avec une zone industrielle sino-africaine au Hunan (Chine) ;

Analyses de la rédaction :

1. Vers une « syrisation » du Tchad ?

C’est par étape que le processus de destruction de la souveraineté du Tchad semble avancer.

Après tout, le modus operandi ressemble fort à celui de cette opposition syrienne, qui il y a près de 10 ans a suivi les mêmes étapes.

Il y a quelques semaines, la junte au pouvoir au Tchad refusait de dialoguer avec les rebelles d’origine libyenne qu’on croit volontairement y avoir été infiltrés après la guerre libyo-libyenne de 2020, une guerre non pas autour du pétrole, mais bien pour installer les bases de l’OTAN près des frontières algériennes et s’opposer à tout dialogue avec les rebelles notamment ceux des combattants du Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT).

Mais le 11 août et par miracle, Deby fils, s’est dit disposé à amorcer le dialogue en annonçant un comité d’organisation de dialogue national inclusif avec quelque 70 membres avec la rébellion.

Mais voici ce que certains membres de ce comité déclaraient il y a encore quelques jours :

On parle du cas de Wakit Tama, un opposant notoire du feu Idriss Déby :

« Je crois qu’il y a un engagement du comité militaire de transition de conduire le Tchad aux élections dans une transition de 18 mois. J’ai toujours dit qu’il y aura 18 mois et pas un jour de plus. Et lorsqu’aujourd’hui certains parlent d’un glissement probable, je dis non !... »

Et cette figure de l’opposition tchadienne d’ajouter :

« La totalité du processus doit être remise à plat et Wakit Tama, en tant que tel, s’est prononcé très clairement. Nous ne sommes pas partie prenante de ce dialogue qui n’en est pas un. On nous parle d’un dialogue, alors qu’il n’y a même pas de termes de référence simples pour dessiner les contours de ce dialogue. Et on veut nous forcer à y arriver en dépit de ce que des contradictions immenses résident dans les différents textes qu’ils nous ont présentés à cette date. Wakit Tama a très clairement demandé l’annulation, sinon la révision de la charte nationale, ce qui correspond aussi à la vision de l’Union africaine. Nous avons demandé que les deux décrets instituant le Comité préparatoire du dialogue soient annulés et en même temps que le décret instituant le CNT aussi soit annulé. Il n’en est pas question. Aujourd’hui, on vous présente un arrêté qui accorde quatre places au CNT qui n’existe pas encore. Mais c’est de la supercherie ! »

Comme on pourrait bien voir, le gouvernement de transition au lieu de réunir les différentes fractions tchadiennes autour d’un ordre de débat national, a plutôt opté pour la désunion de la scène politique du pays et de préparer le terrain à ce qui ressemble fort à un ordre de jour tchadien décidé à l’extérieur.

Voici ce qu’en dit ce 21 août DW qui de concert avec RFI et d’autres médias mainstream suggérant désormais à ce que l’avenir politique du Tchad soit décidé à l’extérieur.

« Le député Salibou Garba, président du parti Alliance nationale pour la démocratie et le développement, propose que le dialogue national se déroule par exemple au Togo ou au Nigeria. Selon lui, si la rencontre se tient au Tchad, aucun chef rebelle n’acceptera d’y participer, vu la situation actuelle, et ce, quelles que soient les garanties offertes. »

Cette atomisation de la vie politique et de la scène politique tchadienne intervient alors qu’on apprend l’arrivée massive des réfugiés camerounais au Tchad.

« Près de 11 000 réfugiés du Cameroun sont arrivés au Tchad dans la localité d’Oundouma. Des affrontements entre communautés qui ont débuté la semaine dernière dans l’extrême nord-est du Cameroun ont poussé de nombreux civils à fuir », lisait-on sur RFI.

Voici un processus parfaitement similaire à ce qui s’est passé en Syrie.

La formation d’une rébellion multinationale avec une principale charge : attaques et opérations contre l’état et l’armée tchadienne.

C’est intéressant qu’on voie que la mort de Déby a débouché tour à tour sur l’information d’une rébellion de masse, une rébellion qui est prête à en découdre sur le déplacement d’un ordre de débat national hors des frontières et enfin sur la multinationalisation d’une rébellion qui a été au moins tchadienne, sous l’ex-président et donc plus contrôlable.

Cela s’appelle l’acte II du coup d’État que la France a commis au Tchad, avec l’assassinat parfaitement prémédité de l’ex-président.

 

2. RCA : jeu au chat et à la souris occidental !

Dans notre émission d’hier nous avons évoqué l’accusation portée par une ONG américaine, contre la société Sucaf, filiale du groupe français Castel d’avoir apporté son soutien financier à des groupes armés pendant plusieurs années en échange de la sécurisation de ses activités.

De par ces révélations, on comprend mieux comment les multinationales étrangères arrivent toujours à continuer leur travail sans être entravées par la situation sécuritaire. Mais surtout, on comprend mieux pourquoi les groupes terroristes comme Daech ou Al-Qaïda ou encore les groupes rebelles ne s’attaquent jamais à ces entreprises, ni aux ONG et encore moins aux positions militaires occidentales dans les pays d’Afrique.

Mais aujourd’hui, il conviendrait d’apporter de nouveaux éclaircissements sur le pourquoi d’une dénonciation américaine à l’encontre des Français ?

Il est quand même assez bizarre de voir qu’une ONG américaine, normalement alliée des Français accuse ces derniers de coopérations avec des rebelles, mais la question n’est pas aussi simple.

Cela entre dans le cadre d’une stratégie de divisons visant l’état et l’armée centrafricaine qui, sous la direction de Touadéra ont surmonté les divisons, réussi a créer un état uni et une armée unie en incluant les ex-rebelles.

En effet en RCA, la France et ses amis américano-otaniens ont tout fait pour pouvoir déstabiliser le président Touadéra et casser la dynamique de réconciliation nationale et transformer les ex-rebelles reconvertis en politiciens à des parias armés.

La France a même tenté de reprendre Bangui, mais à chaque fois, il n’a subi que des échecs. 

L’armée centrafricaine a d’ailleurs réussi récemment à contrer une grande offensive contre la capitale.

Depuis plusieurs mois, une centaine de rebelles ont été neutralisés par les forces armées centrafricaines (FACA) dans l’ouest du pays.

La stratégie américaine est désormais de créer une France américanisée, un plan qui consiste à dénoncer la françafrique et ses crimes pour créer une division entre l’armée et les ex rebelles qui sont devenus désormais partie intégrante de l’armée nationale.

En effet, les avancées de l’armée nationale et le succès du président Touadéra à réunir toutes les parties y compris les opposants autour de la table de négociations n’ont pas été faciles à avaler pour l’axe occidental.

Opposition, confession religieuse, pouvoir public, société civile se trouvent tous autour d’une table, mettant ainsi en péril toutes les tentatives de l’axe US-OTAN visant à empêcher le déroulement du dialogue national dans ce pays.

Embourbée au Sahel, mais aussi en RCA, au Cameroun et même en Afrique de l’Ouest, la dernière solution pour cet axe néo-colonialiste semble être une tentative de semer la zizanie entre les partenaires commerciaux et militaires de la RCA, mais ceci ne marchera pas non plus, surtout que la RCA a montré à plusieurs reprises qu’elle est et restera le maître de son terrain.

 

3. Haïti : quand on veut à tout prix pousser le pays dans le chaos

En suivant l’actualité en Haïti, plusieurs points nous semblent étranges et nous mènent à analyser de plus près ce qui se passe dans ce pays depuis plusieurs mois : l’assassinat ciblé du président, un séisme que certains mettraient sur le compte, un peu comme le cas des incendies en Kabylie, d’une arme météorologique américaine, dénommée "Haarp" et maintenant, on apprend comme par hasard le déploiement des troupes US-France dans ce pays, sous prétexte d’assistance dans le cadre du tremblement de terre qui a secoué le pays.

Ces dix dernières années, Haïti a connu un séisme d’une magnitude 7 ayant fait entre 250 000 et 300 000 morts, puis les ouragans Sandy et Matthew, le premier ayant détruit en grande partie les récoltes du pays tandis que le second raya notamment de la carte la ville de Jérémie, la capitale du département de Grand’Anse.

« Les États-Unis ont répondu à la demande d’assistance lancée par Port-au-Prince. Ainsi, et après une phase de reconnaissance pour évaluer les besoins du pays, l’US Navy a envoyé sur place le navire d’assaut amphibie USS Arlington [classe San Antonio], avec un contingent de Marines, deux hélicoptères MH-60 Sea Hawk et de l’aide humanitaire à son bord. Il devrait être rejoint par l’USNS Burlington, un navire de transport rapide », lit-on sur Opex.360.

La France ne s’attarde pas non plus pour apporter son soi-disant aide à ce pays :

« Lors des précédentes catastrophes ayant ravagé Haïti, la France avait envoyé des moyens de la sécurité civile ainsi que de l’aide humanitaire. Et ce sera encore le cas cette fois-ci.

“En effet, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé que la frégate de surveillance Germinal venait d’appareiller de Fort-de-France pour rejoindre Haïti, avec un détachement de 25 marsouins du 33e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], un hélicoptère Panther et 70 tonnes de fret humanitaire [eau, nourriture, matériel]. Il faudra deux jours à la frégate Germinal pour rejoindre Haïti. Une fois arrivée sur place, sa cargaison humanitaire sera confiée à la Croix-Rouge, qui se chargera de la distribuer aux sinistrés”, poursuit Opex.360.

Qui dit opération de reconnaissance, dit opération d’espionnage et qui dit acheminement d’aide humanitaire, dit envoie d’armes et tout ce qu’il faut pour déstabiliser le pays.

En effet, tout commence par l’opposition du président haïtien aux vaccins contre le Covid-19.

D’ailleurs, les présidents de trois nations différentes, dont le Haïti, la Tanzanie et le Burundi sont morts peu après avoir refusé la distribution du vaccin contre le COVID-19.

Jovenel Moïse (Haïti), John Magufuli (Tanzanie) et Pierre Nkurunziza (Burundi), sont tous trois décédés au cours de l’année écoulée. 

Une campagne dénonçant ces assassinats ciblés a d’ailleurs été lancée sur les réseaux sociaux accusant les mafias productrices des vaccins d’avoir procédé à ces assassinats :

Selon ces publications, Pierre Nkurunziza “était contre la dictature sanitaire et les faux chiffres de l’OMS”, John Magufuli “a démontré l’arnaque des tests PCR” et Jovenel Moïse “a refusé de vacciner son peuple”. Tous trois ont été “lâchement assassinés”, assène l’auteur de ce message, qui attribue le décès des trois chefs d’État aux “satanistes mondialistes chantres du nouvel ordre mondial”.

Il est important de rappeler que le territoire haïtien a été littéralement occupé par les États-Unis par le biais des marines pendant deux décennies, entre 1914 et 1934, avec l’objectif, non dissimulé par le président Woodrow Wilson (président 1913-1921), de protéger les intérêts économiques nord-américains.

Ces tremblements de terre pourraient donc ne pas être sans lien avec les objectifs de l’axe USA-OTAN dans ce pays.

 La France et les États-Unis se sont alliés pour lancer non seulement des bombardements des populations en Afrique, des massacres de masse à travers les groupes terroristes à leur solde, mais également des assassinats de représentant des gouvernements et des chefs d’État. Certains experts appellent même ça un génocide à grande échelle qui est en train de se produire dans le monde.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV