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Le Hezbollah ne laissera pas la règle d'engagement s'inverser

Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah libanais. ©Al-Manar

A peine 24 heures après la riposte éclair du Hezbollah aux premières frappes aériennes contre le Sud Liban depuis 2006, riposte qui a laissé l'entité sioniste totalement pantoise, le secrétaire général du Hezbollah a pris la parole : une vingtaine de roquettes qui ont été tirées vendredi en plein jour contre la haute Galilée et le Golan occupé portaient le message suivant : la règle d'engagement imposée par la Résistance dans le ciel du Liban comme quoi le moindre agissement israélien contre le Liban recevrait une riposte décisive est irréversible. La frappe du vendredi qui a pris de court l'appareil de renseignement sioniste comme en son temps l’Épée de Qods a été au demeurant revendiquée par le Hezbollah, signe qu’après le front sud et le front du golfe Persique, deux autres fronts anti-Israël viennent de s'ouvrir celui du Sud Liban et celui du sud de la Syrie. 

Seyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah libanais, a examiné les dimensions de la guerre des 33 jours ce samedi soir, à l'occasion de son 15e anniversaire. Au début de son discours, Nasrallah a présenté ses condoléances à l’occasion de la mort en martyr d’un combattant du Hezbollah, Ali Shibli.

« L'axe de la Résistance a perdu Abu Jihad Ahmad Jibril, le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine. La guerre des 33 jours a apporté de nombreux acquis et le devoir le plus important de tout un chacun est de préserver les acquis de cette guerre », a souligné Nasrallah.

Le secrétaire général du Hezbollah a souligné que cette guerre a conduit à davantage de guerres contre le régime sioniste, dont le dernier exemple est « l’Épée de Qods », ajoutant que l'une des réalisations les plus importantes de cette guerre a été la sécurité pour le Liban.

Selon ce dernier, aucune frappe aérienne sur le Liban n'a atteint sa cible au cours des 15 dernières années. « L’acquis le plus important de la guerre des 33 jours est l'établissement d'une équation dissuasive dont l’objectif est de soutenir le Liban », a-t-il indiqué.

Avant la guerre des 33 jours, le ciel libanais était un intarissable terrain de jeu pour Israël. Rien ne l'empêchait à mener ses frappes la seule chose qui y a mis un terme et qui perdure jusqu'à nos jours c'est la crainte d'Israël de se voir engagé dans une guerre totale face à la Résistance au Liban.  

Aujourd'hui Israël est plus que jamais craintif pour sa survie . C'est un ennemi sous protection des grandes puissances et de leurs alliés régionaux et pourtant cet ennemi a peur de la guerre contre le Hezbollah et surtout de ses impacts sur le front intérieur. Cette crainte est celle que suscite l'arme du Hezbollah et qui n'a pas quitté Israël depuis 2006. Or certaines parties libanaises sciemment ou inconsciemment appuient Israël dans le sens d'un désarmement du Hezbollah.  

"Jeudi des missiles inconnus ont été tirés (contre Israël).  Le Hezbollah n'a pas réagi pour laisser le temps à l'armée. Mais en pleine nuit Israël a frappé le sud du Liban une première en 15 ans. L'ennemi a publié un communiqué comme quoi il avait frappé une zone non habitée.  Il croyait que l'affaire allait être classée sans suite . Mais aucune agression ne peut rester sans réponse. Le temps jouait contre nous car il était important de répondre à l''incident de jeudi à temps. Puisque l'ennemi a frappé des terrains vagues, notre réplique a été à  l'identique. Le Hezbollah a choisi un terrain vague dans les fermes de Chebaa .Nous avons catégorisé les réponses pour en intensifier le degré si nécessaire. Mais au contraire d'Israël, nous avons attaqué en plein jour pour ne pas provoquer de panique, puis nous l'avons revendiqué. Notre attaque et notre communiqué ont été complémentaires. La riposte a été donnée en plein jour et son message était clair: Israël a frappé un terrain vague, il a été frappé de même .Certains évoquant une nouvelle règle d'engagement et bien non c'est toujours la même.  Il s'agissait de la consolider", a souligné le secrétaire général du Hezbollah libanais. 

"A toute attaque nous répondrons de façon adéquate. Nous n’avons pas d’armée de l’air mais nous avons des missiles. Notre objectif est de protéger notre pays des agressions de l’ennemi. Nous agirons indépendamment de la situation interne du pays. Ne misez donc pas sur les divisions internes, ni sur les crises que traverse le pays pour nous pousser à ne pas riposter. Il n’y a jamais eu une unanimité interne autour de la résistance. Notre environnement est avec nous et nous demandait de bombarder chacun à partir de sa localité. La riposte n’est pas limitée aux fermes de Chebaa. Nous choisirons le lieu en conséquence au Golan par exemple… Nous ne voulons pas la guerre mais nous ne la craignons pas. Ce qui s’est passé après la riposte a fait plaisir à l’ennemi et a attristé l’ami."

Plus loin dans ses propos, le secrétaire général du Hezbollah a évoqué la double explosion de Beyrouth le 4 août 2020 : "Depuis le premier instant, nous avons considéré qu’il s’agissait d’une tragédie terrible. La priorité était de panser les blessures et de découvrir la vérité. Mais depuis le début, et alors que les gens étaient sous le choc, certains ont lancé des accusations contre le Hezbollah de garder des dépôts d’armes au port qui ont explosé. L’exploitation politique payée par les Américains et les Saoudiens et pour faire plaisir aux Israéliens a commencé. Cette thèse n’étant pas vérifiée, ceux-là ont déclaré que c’est «Israël» qui a bombardé en riposte aux dépôts d’armes du Hezbollah. Cette idée non plus n’a pas été vérifiée puisqu’il est clair qu’il n’y a pas eu de missiles. Ils ont alors sorti l’idée d’accuser le Hezbollah d’avoir amené le nitrate et de l’avoir conservé dans le hangar numéro 12. Là aussi, il n’y a aucun indice, mais cela leur importe peu. Y a-t-il plus ridicule que ces théories ? Le Hezbollah n’a donc pas les armes les plus sophistiquées pour se contenter de nitrate et il n’a pas non plus de lieux pour le déposer et pour le transporter il doit donc faire appel à un chauffeur de camion inconnu…Le régime syrien n’a pas non plus de ports pour être obligé d’amener le nitrate par le port de Beyrouth…'

Et de poursuivre: " Ceux qui avaient besoin du nitrate, ce sont les groupes de l’opposition syrienne. Nous pourrions les accuser comme les autres le font avec nous. Mais parce que nous avons de l’honneur et nous avons à cœur les sentiments des gens des proches des victimes, parce que nous sommes soucieux du pays, nous ne l’avons pas fait. Un après la tragédie, vous devez savoir qui veut votre intérêt et qui nuit à cette cause, en cherchant à l’exploiter politiquement en déviant l’enquête et en transformant la catastrophe en une affaire islamo-chrétienne et une affaire politique. Nous n’avons pas peur de la justice. Nous avons peur que la vérité soit perdue dans cette tragique affaire. Pourquoi le juge ne révèle-t-il pas les résultats de l’enquête technique qui est terminée ? Le juge d’instruction doit adopter des critères unifiés : pourquoi veut-il engager des poursuites contre un Premier ministre actuel et un ancien ministre des Transports ? Cette façon de faire est politisée et arbitraire. Nous ne voulons pas que la vérité soit perdue et nous n’acceptons pas le fait de lancer des accusations politiques. J’appelle les Libanais à ramener le processus dans le bon chemin, dans le chemin normal". À suivre...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV