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"Amman trahit Israël et veut un pipeline chiite" (Begin-Sadat)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le pipeline envisagé par le projet Nouveau Levant. ©SNN/Illustration

Presque trois mois après une attaque au missile depuis la Syrie sur un endroit près des installations nucléaires de Dimona, et deux mois après une attaque au drone contre la colonie de Beit Shéan, toutes les deux en utilisant le ciel jordanien, voici qu’un célèbre observatoire d’idées israélien tire la sonnette d’alarme sur un rapprochement entre la Jordanie et l’Iran. En outre, le roi Abdallah II de Jordanie a été le premier dirigeant arabe à être reçu à la Maison-Blanche par le président américain Joe Biden. Promesse de grosses aides financières et de transfert de bases militaires, et accueil chaleureux pour, probablement, faire oublier au roi le souvenir d’une récente tentative de coup d’État qui profitait de l’appui américain. À quoi riment les amadouements américains et les avertissements des analystes israéliens ?

Le 27 juin 2021, le roi jordanien Abdallah II a rencontré le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à Bagdad. Les dirigeants des trois pays ont annoncé avoir signé un accord de coopération connu sous le nom du projet de « Nouveau Levant » pour le transfert du pétrole irakien via la Jordanie vers l’Égypte.

Le « Nouveau Levant » est le titre de l’Initiative irakienne dont l’objectif supposé est de stimuler le commerce et la sécurité entre l’Irak, l’Égypte et la Jordanie de travailler à une intégration économique progressive entre les trois pays. En cas de la mise en œuvre de ce projet, un oléoduc sera relié le port de Bassora dans le sud de l’Irak au port d’Al-Aqaba en Jordanie puis en Égypte. De cette façon, l’Égypte et la Jordanie bénéficieront du pétrole irakien avec une remise de 16 dollars le baril. Le projet visera à construire un oléoduc reliant le port de Bassora dans le sud de l’Irak au port d’Al-Aqaba en Jordanie.

Le lendemain de l’annonce de la signature du projet, les médias d’État jordaniens ont commencé à promouvoir la coopération avec l’Iran.

Réagissant à la mesure du le roi de Jordanie pour le rapprochement de la Jordanie avec l’Iran, l’ancien officier du Mossad, Eddy Cohen, dans un rapport publié par le think tank sioniste « Begin-Sadat », a écrit : « Officiellement, la Jordanie est désormais un allié de la République islamique d’Iran ».

L’observatoire d’idées israélien fait allusion au projet « Nouveau Levant », censé faciliter le transfert du pétrole irakien vers l’Europe via la Jordanie, un projet qui s’avérerait en faveur de l’Iran, voisin oriental de l’Irak.

Cohen prétend que le choc de cette nouvelle pour la société jordanienne était aussi violent que le choc de la paix de l’ancien président égyptien Anouar Sadate avec Israël pour le peuple égyptien.

À cet égard, Zayed Nabuls, nouveau membre du conseil consultatif du roi Abdallah II a déclaré aux médias que le tourisme iranien revitaliserait la Jordanie.

Les médias jordaniens ont fait état de la forte possibilité de la présence d’environ un million de touristes iraniens dans ce pays pour visiter le mausolée de Ja'far ibn Abu Talib (frère du premier Imam des chiites) dans la ville de Karak, situé à 120 km au sud d’Amman, capitale de la Jordanie.

À leur tour, les médias des pays arabes ont commencé à spéculer sur la proposition des Iraniens de construire un aéroport à Karak.

Le royaume hachémite se montre de plus en plus ouvert envers les chiites. Le roi Abdallah II a lui-même effectué une visite au mausolée de Ja’far ibn Abi Talib, frère du premier Imam des chiites (Ali, béni soit-il), un lieu sacré pour les chiites situé en Jordanie, et qui reste souvent fermé.

« Quatre-vingts pour cent des chiites libanais sont originaires de la ville de Karak », a déclaré Mohaddin, un journaliste jordanien bien connu proche de la famille royale hachémite, deux jours après la visite du roi Abdallah au sanctuaire de Ja'far ibn Abu Talib.

Les médias jordaniens ont évoqué à plusieurs reprises les affirmations selon lesquelles l’Iran aurait l’intention de construire un aéroport à Karak et de fournir du pétrole à la Jordanie pendant 30 ans. Ils ont également indiqué qu'ils ne voyaient aucun problème à recevoir des touristes iraniens sur le territoire jordanien. Toujours est-il que la décision d’attirer le tourisme religieux en provenance d’Iran a été prise malgré l’opposition de certains, rappelle le think tank israélien.

À cause de la pandémie de coronavirus et d’un manque de ressources naturelles telles que l’eau, la Jordanie souffre de graves difficultés financières. Le roi Abdallah II pense qu’en entamant le dialogue avec le gouvernement chiite en Iran, son pays sera sauvé de nombreuses crises.

Dans le but de déstabiliser la situation et de semer le trouble dans le processus de l’amélioration des relations bilatérales Iran-Jordanie, Cohen a déclaré : « Dans un futur assez proche, la Jordanie comme le Liban, la Syrie, l’Irak et le Yémen sera plongée dans les ténèbres ».

Il a averti qu’Israël devait avoir peur du front oriental contrôlé par les chiites, « qui envoie constamment des drones ou creuse des tunnels en direction de territoires occupés ».

Il convient de noter que la Jordanie, après des décennies de bonnes relations avec Israël, n’a fait aucun progrès sur le plan économique ou sécuritaire et aujourd’hui, malgré sa petite population, elle a connu des taux de chômage les plus élevés d’Asie de l’Ouest.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV