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Il est curieux de voir que le schéma américain en Afghanistan, c'est-à-dire la façon dont ses forces ont subi des défaites et dégâts importants causés par des années d'occupation étrangère, se reproduit de la même façon pour la France au Mali!
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Sahel : adieu Barkhane !
Il est curieux de voir que le schéma américain en Afghanistan, c'est-à-dire la façon dont ses forces ont subi des défaites et des dégâts importants causés par des années d'occupation étrangère, se reproduit de la même façon pour la France au Mali !
Alors que le vendredi 9 juillet, les pays du G5 Sahel se sont réunis en visioconférence, beaucoup de choses ont été révélées à travers ce « sommet » qui, on peut dire clairement, n’est qu’une ombre de ce que la France et ses alibis espéraient avoir à sa création il y a quelques années de cela.
La première chose qui a sauté aux yeux lors du sommet était cet aveu d’impuissance que la France a présenté sous prétexte de « la reconfiguration du dispositif français au Sahel ».
« Les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, seront fermées d’ici à la fin de l’année. L’idée étant de poursuivre le « recentrage » de l’action militaire française dans la zone des Trois frontières, Mali-Burkina-Niger. À terme, il n’y aura plus que « 2 500 à 3 000 » soldats français dans la région, contre un peu plus de 5 000 actuellement pour la force Barkhane, c’est presque moitié moins », lit-on sur RFI à ce sujet.
Les bases citées ont été les bases les plus importantes de la force Barkhane au Mali, des bases au travers desquels, cette même force Barkhane tentait depuis des années de mettre en œuvre le plan de démembrement du grand Mali, le plan d’affaiblissement des forces armées nationales et enfin, la dissolution du noyau de cette résistance populaire qui s’est soulevée contre l’occupation.
Ce retrait, bien que la France veuille la pomponner, est un grand signe de défaite face à la puissance d’une armée nationale, qui malgré toutes les tergiversations et des bâtons mis dans ses roues durant toutes ces dernières années, a réussi à aplanir le terrain à un retour de ses effectifs dans ces régions stratégiques. Ce retrait est également un aveu d’impuissance face à cette résistance populaire, qui, malgré les coups des Mirage 2000, les attaques via des terroristes interposés, etc.… n’a pas reculé d’un iota et a su reproduire le schéma de ses confrères moyen-orientaux.
Mais ce n’est pas tout : la France a annoncé avoir l’intention de « concentrer ses efforts vers le sud, car selon Emmanuel Macron les groupes terroristes « ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace plus seulement à l’échelle du Sahel, mais à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest ».
Le sud du Mali, c’est le Burkina qui a déjà fait comprendre à la force néo-colonialiste que ce soit par attaques terroristes ou pression diplomatiques, il ne se laissera pas faire et qu'il avance droit dans le chemin tracé par son président en comptant sur le soutien de son armée et des forces populaires volontaires ainsi que de son peuple, mais le sud du Mali c’est également le Bénin, la guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal… des pays qui, en ayant des relations très fortes, plaident de plus en plus pour une coalition interafricaine indépendante.
Tout comme les USA qui après leurs défaites honteuses en Afghanistan ont décidé de se disperser dans les autres pays de la région, la France décide donc de s’implanter dans les pays du sud du Mali. Mais ce plan est également perdu d’avance quand on connaît les ambitions de tous les pays qui se trouvent dans la région concernée.
Le dernier point important et frappant de ce sommet reste la réaction du président nigérien qui se trouvait à l’Élysée en compagnie d’Emmanuel Macron.
«Je ne conçois pas que c'est la vocation de la France (...) de venir faire la guerre à notre place. Je voudrais que les Africains comptent d'abord sur leurs armées (...) Cinq mille soldats français sur le territoire du Mali ne vont pas régler les problèmes du Niger, du Burkina, de Côte d'Ivoire et d'ailleurs, c'est très clair », a-t-il martelé lors de ce sommet.
Le ton est lancé : les pays sahéliens et les pays de la côte s’apprêtent à ouvrir un nouveau chapitre dans leur histoire, ce chapitre est intitulé : l’Afrique forte, unie et souveraine, les portes sont désormais fermées face à toutes forces occupantes !
2. Côte d'Ivoire : l'axe US-OTAN met en œuvre son plan B
Il est clair que cette défaite écrasante de la force Barkhane au Mali est un grand embarras pour cette France qui a dépensé des milliards d’euros et sacrifié la vie de ses soldats, pour au final, rien !
Depuis quelques semaines, on voyait venir le nouveau scénario de déstabilisation de cette force néo-colonialiste.
Le Monde a publié ce samedi 10 juillet un article intitulé « La menace djihadiste s’enracine en Côte d’Ivoire ».
Le Message est clair : la France s’apprête à de nouvelles vagues de manipulations en Côte d’Ivoire où Alassane Ouattara tente tant bien que mal de résister face aux diktats occidentaux. D’où la rencontre, ce 10 juillet ; avec Henri Konan Bédié dans sa résidence de Daoukro. Les deux leaders de l’opposition ivoirienne et anciens présidents de la République entendent donner un nouvel élan au processus de réconciliation nationale alors que leurs partis respectifs se sont combattus pendant la crise de 2010-2011.
Cette rencontre qui a les couleurs d’une réconciliation et donc un retour au calme et à la sérénité après des années de désaccords entre les deux parties n’est pas du tout au goût de cette force colonialiste.
En effet, pour les fidèles de Laurent Gbagbo, cette rencontre sera l'occasion de « retrouvailles fraternelles entre les deux leaders » et une nouvelle étape du « projet commun de réconciliation nationale » entre le FPI et le PDCI.
Au fait cela fait à peu près six mois que les services secrets occidentaux ont déclaré la guerre à la Côte, l’ont menacé d’une extension du terrorisme depuis le Sahel, mais que malgré plusieurs tentatives ils n’y sont pas parvenus.
Ni les troubles post électoraux dans ce pays, ni même cette affaire de retour de Gbagbo que la France a tout fait pour qu’ils soient une source d’atomisation de la Côte d’Ivoire et ni cette affaire d’ivoirité n’ont réussi à plonger la Côte dans la violence.
3. Soudan du Sud : 10 ans d'indépendance
Qu’est-ce qui dérange l’axe US-OTAN au Soudan du Sud pour que ce dernier qualifie ce pays de meurtri ?
Visiblement le Soudan du Sud n’a pas exaucé les vœux de cet axe et c’est via un article ou plutôt un roman que RFI tente de donner une image terne, faible et désespérée de ce pays.
Comme à son habitude, c’est à travers un personnage sans identité réelle, cette fois-ci une certaine Tireza Sima que RFI commence le récit du pays qu’il qualifie de ravagé :
« Une croix autour du coup, foulard vert et noir sur la tête, Tireza Sima promène son regard triste à travers la fenêtre de l’hôpital militaire de Juba. Le 10 mai dernier, en pleine nuit, sa maison a été attaquée aux environs de Wonduruba, dans l’État de l’Equatoria Central. Une balle a atteint son pied droit, une autre son fils de 9 ans. D’abord conduite dans le centre de santé local, dépourvu de personnel formé et de médicaments, elle est restée plus de 8 jours sans soins appropriés, avant d’être prise en charge par le Comité International de la Croix-Rouge (CICIR). Seuls 40% des structures de soins sont opérationnelles dans ce pays, jeune, mais déjà meurtri par une longue guerre civile, et où, malgré la signature d’un nouvel accord de paix en 2018, l’ONU qualifie encore le degré d’insécurité de « stupéfiant ».
En effet, le Soudan du Sud a tenté malgré tout, de résister face aux tentatives de déstabilisations des forces occupantes, et ce, en élargissant ses relations notamment en terme énergétique non pas avec les firmes multinationales, mais avec ses pays voisins, dont le Soudan.
De plus, le Soudan du Sud montre de plus en plus d’ambitions quand à un rapprochement avec l’axe de l’Est notamment la Chine.
Le président chinois Xi Jinping et son homologue sud-soudanais Salva Kiir ont échangé vendredi des messages de félicitations à l'occasion du 10e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Dans son message, M. Xi a dit qu'au cours de ces dix dernières années, les relations bilatérales ont connu un développement sain et stable, avec des résultats fructueux dans leur coopération dans divers domaines.
Notant que les deux parties se sont soutenues constamment et fermement sur des questions concernant leurs intérêts fondamentaux et leurs préoccupations majeures, le président chinois a indiqué que depuis l'émergence de la pandémie de nouveau coronavirus, les deux pays ont collaboré pour l'affronter, illustrant leur fraternité profonde.
En tant que jeune pays qui a été créé il y a à peine dix ans, Juba a reçu une aide substantielle de Beijing pour son développement économique et social, son processus de paix domestique et sa lutte contre la pandémie, a indiqué le président sud-soudanais, tout en exprimant sa gratitude pour ce soutien.
De plus, dans l’affaire de Tigré, où Tel-Aviv souhaitait utiliser le Soudan du Sud pour approvisionner les groupes rebelles en armes, Juba n’a jamais montré d’intérêt envers ce plan et a même tenté à maintes reprises de régler les différends dans l’affaire du barrage de la Renaissance afin d’éviter toute manipulation occidentale via cette affaire.
En effet, le Soudan du Sud qui a le couteau sous la gorge à cause des groupes armés à la solde d’Israël résiste et persiste.