Au sommaire :
1- Tchad: une grève suivie à Exxon Mobil donne un coup de frein à la production pétrolière
Ce qui est extraordinaire avec les multinationales pilleuses des richesses africaines c'est qu'elles se voient un peu comme du temps de l’esclavagisme en droit de disposer du destin de leurs employés africains. Le coup du Tchad concocté par l'axe US/France/OTAN et qui a visé à éliminer un Déby devenu encombrante en est un exemple rien que par cet honteux échange qui est sur le point de se produire entre Exxon Mobil et son pair britannique: lisons comment les yankee venus des milliers de kilomètres au Tchad et qui comme la France nourrissent le terrorisme au lac Tchad traite le Tchadien lambada qui est le vrai propriétaire de ce pétrole. RFI dit :"
Au Tchad, le personnel de ExxonMobil qui exploite depuis 2003 le bassin pétrolier de Doba est en grève. Conséquence, un tiers de la production pétrolière est suspendu depuis ce vendredi suite à l’échec des discussions entre le personnel et la direction du major américain qui compte quitter le Tchad en vendant ses actifs à la jeune entreprise britannique Savannah Energy.
Depuis hier les opérateurs tchadiens de la salle contrôle ont arrêté leurs machines sur la plateforme de Komé 5 et se sont retirés dans leurs cabines. Le personnel tchadien d’Exxon Mobil respecte le mot d’ordre de grève lancé suite au refus de négociations du major américain sur les conditions de sa séparation avec ses employés.
Les employés tchadiens ne sont pas rassurés sur l’avenir au regard du profil de la toute jeune entreprise britannique qui cherche à racheter les actifs d’ExxonMobil dans le bassin de Doba. Ils souhaitent percevoir leurs droits sociaux avant le rachat.
« Nous avons exprimé nos revendications en six points, que nous avons transmis à la direction. Mais malgré la médiation de deux membres du gouvernement et de l’inspection du travail, nous n’avons essuyé que du mépris et avons décidé d’agir », expliquent les employés grévistes.
Ce débrayage ne va pas impacter les actions en bourse d’ExxonMobil mais la production journalière du Tchad estimée à 120 000 barils jours sera réduite d’un tiers. Sur le plan local, le départ de la compagnie américaine qui refuse de verser leurs indemnités aux salariés va léser des centaines de familles qui sont employés pour certains depuis bientôt vingt ans.
2- Le marché mondial du cajou se redessine au profit de l’Afrique de l’Ouest
Le marché mondial du cajou est en pleine croissance. Sur les cinq dernières années, la consommation mondiale d’amandes de cajou a grimpé de près de 20%. Ce sont presque un million de tonnes supplémentaires de cet oléagineux consommé par les Américains et les Européens - près de 45% du marché - mais aussi les Chinois et les pays du Moyen-Orient. Et bien sur l’Inde, premier consommateur mondial mais aussi pays producteur.
Cet appétit grandissant pour les amandes de cajou redessine le marché. L’Afrique de l’Ouest en sort grandie avec une forte progression de sa production de noix de cajou brute mais aussi d’amandes de cajou. Toutefois, la montée en puissance de l’Asie du Sud-Est pourrait rebattre les cartes, le Vietnam souhaitant diminuer sa dépendance en noix brutes en provenance d’Afrique.
Une production africaine dopée, mais celle du sud-est asiatique monte
L’Afrique de l’Ouest est le premier fournisseur de noix de cajou avec une production qui a grimpé entre 2016 et 2020 de près de 500 000 tonnes, soit le montant de la production actuelle du Vietnam, pour atteindre 2,046 Mt, selon les chiffres compilés par le spécialiste n’kalô. Le premier producteur africain, la Côte d’Ivoire, performe pour atteindre 910 000 tonnes en 2020, en hausse de 24%, mais plusieurs pays enregistrent, sur des volumes moins importants, des résultats remarquables. C’est le cas par exemple du Bénin (+84% entre 2016 et 2020), du Ghana (+87%), du Nigeria (+65%) ou encore du Togo ou du Mali. En revanche en Afrique de l’Est, la production est au mieux stagnante voir plutôt baissière.
Une production ouest-africaine dont le principal débouché est le Vietnam et dans une moindre mesure l’Inde. Si la production de noix de cajou stagne en Inde ces cinq dernières années ce n’est pas le cas de celle du Vietnam, qui est passée de 425 000 tonnes en 2016 à 500 000 tonnes en 2020. Mais surtout celle du Cambodge qui a été multiplié par près de 3. Mais à 230 000 tonnes, on est encore loin des niveaux africains. « Pour l'approvisionnement en noix brutes du Vietnam, le Cambodge est clairement un pays qui amoindri la dépendance du Vietnam à la noix de cajou brute africaine » souligne Pierre Ricau, senior market research analyst chez Nitidae.
Suprématie du Vietnam pour la transformation, mais montée de l’Afrique de l’Ouest
Le Vietnam demeure de loin le premier transformateur mondial de noix de cajou en amandes et est en constante progression avec un volume de 2,150 Mt d’amandes en 2020 contre 1,5 Mt en 2016. L’Inde occupe la deuxième place mais ne progresse guère avec 1,5 Mt en 2020 et exporte beaucoup moins que le Vietnam.
Quant à l’Afrique de l’Ouest, elle gagne modestement année après année des places dans la transformation. Sa proximité avec le marché européen est un atout surtout au moment où l’on cherche à réduire les chaînes d’approvisionnement. Sur ces cinq dernières années, la transformation en Afrique de l’Ouest est passée de 76 000 tonnes en 2016 à 186 500 tonnes en 2020. Juste entre 2019 et 2020, la production d’amande a grimpé de 49%. Et le mouvement semble se poursuivre sur 2021 (Lire : Amande de cajou : la Côte d’Ivoire supplante le Brésil et prend la place 3ème transformateur mondial).
La Côte d’Ivoire est en tête et a multiplié par plus de deux sa production d’amandes pour atteindre 85 000 tonnes en 2020. Mais, la encore, plusieurs pays ouest-africains montent en puissance. C’est le cas du Nigeria avec une multiplication par plus de 5 sa production à 55 000 tonnes. Mais aussi le Burkina Faso, dont la production d’amandes à plus que doublée à 13 000 tonnes.
3- La mission médicale chinoise aide le Cameroun à lutter contre la COVID-19, estime un expert camerounais (INTERVIEW)
La vigilance et l'expertise des médecins chinois ont aidé le Cameroun à effectivement barrer la route à la pandémie de nouveau coronavirus, a estimé Charles Nsom Mba, directeur général adjoint de l'Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY), dans une interview récemment accordée à Xinhua.
Ce pays d'Afrique centrale a signalé son premier cas d'infection en mars 2020, devenant à l'époque l'un des premiers pays d'Afrique subsaharienne frappés par ce fléau.
"Bien avant même que la pandémie n'arrive ici, nous avons travaillé avec la partie chinoise pour sensibiliser et préparer le personnel médical à y faire face", a-t-il rappelé.
L'HGOPY, un établissement offert sans contrepartie au Cameroun par le gouvernement chinois, bénéficie depuis de longues années de l'appui d'une mission médicale chinoise.
Grâce à la vigilance et l'expertise des médecins chinois, qui ont partagé dans les moments critiques leurs équipements de protection individuelle avec les collègues camerounais, l'HGOPY n'a enregistré aucun cas grave de COVID-19 parmi ses personnels, s'est félicité Charles Nsom Mba.
"L'appui, la contribution, la performance de la mission médicale chinoise ont été remarquables. Depuis le début de la pandémie jusqu'à aujourd'hui, nous sentons leur présence à côté de nous pour effectivement barrer la route à cette pandémie", a-t-il salué.
Le 11 avril, un lot de doses de vaccin du laboratoire chinois Sinopharm, offert par la Chine, est arrivé au Cameroun, le premier de son genre. Dès le lendemain, la campagne nationale de vaccination débutait.
"On a reçu d'autres vaccins, mais les gens préfèrent beaucoup plus le vaccin Sinopharm que pratiquement tout le monde prend ici à l'HGOPY", a indiqué le médecin camerounais. "Je choisis le vaccin Sinopharm parce qu'il a été prouvé sûr et efficace. Sans toutefois remettre en question l'efficacité des autres vaccins, moi je préfère celui-là."
Alors que se poursuit la vaccination, le Cameroun devrait déjà commencer à repenser à son système de santé dans la période post-COVID à venir, et ce en profitant de la coopération médicale avec la Chine, a estimé Charles Nsom Mba.
"L'expérience que nous avons eue dans la lutte contre la COVID-19 nous montre que nous devons être prêts à tout moment à faire face à d'autres épidémies éventuelles", a-t-il dit, soulignant que la riposte en Chine était très efficace et devrait servir d'exemple.
"Qui dit épidémie, dit riposte appropriée. Là-bas, l'épidémie est pratiquement enrayée", a indiqué l'expert de santé. "Notre pays pourrait être bénéficiaire de l'expérience de la Chine en la traduisant en actes concrets."
Pour le directeur général adjoint de l'HGOPY, "fleuron de la coopération médicale sino-camerounaise", le soutien de la Chine à la lutte contre le nouveau coronavirus au Cameroun s'inscrit dans la mise en oeuvre d'une communauté de santé sino-africaine au profit du peuple africain.
"Cette initiative est très belle. Nous comptons la maintenir et la poursuivre, car elle apporte beaucoup de bons résultats", a-t-il affirmé.