Plus d'un analystes américain voit à travers l'élection de Raïssi, un président révolutionnaire foncièrement anti-impérialiste, président que la rhétorique médiatique occidentale qualifie grossièrement d'"obédience dure"" le vrai motif de ce bombage de torse auquel s'est livré Biden en frappant dans la nuit de 27 à 28 juin trois postes frontières de la Résistance irakienne sur la frontière syro-irakienne. Mais que risque Biden dont l'administration a juré ne lever aucune sanction à moins d'obtenir des concessions balistiques ou régionales à l'Iran?
Jeudi le Parlement iranien a refusé de proroger le délai de trois mois accordé à l’AIEA pour accéder aux vidéos enregistrées des installations nucléaires iraniennes. L'AIEA a perdu l’œil sur l'Iran.
Le président du Parlement iranien a annoncé: « J'ai déjà déclaré que les images enregistrées à l'intérieur des réacteurs du pays ne seraient jamais remises à l'Agence et que les vidéos resteraient pour toujours en Iran et cette loi est strictement appliquée », a affirmé le président du parlement, Mohammad Baqer Qalibaf.
Le directeur général de l'Agence de l'énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, a déclaré il y a quelque temps que si aucun accord n'était conclu avec l'Iran, l'AIEA ressemblerait à un aveugle sans canne. En effet, c'est désormais le cas et Grossi a perdu l'accès aux opérations enregistrées à l'intérieur des installations nucléaires du pays.
« En vertu du protocole additionnel de l'AIEA, celle ci a pu jusqu'ici accéder aux données et analyser des centaines de milliers d'images capturées quotidiennement par des caméras », rappelle The Guardian. Les Occidentaux y voyaient une opportunité pour "contrôler " l'Iran. Cette opportunité n'est plus . Pourquoi?
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"En effet permettre à l’AIEA d’avoir l'accès aux images enregistrées était un acte infructueux qui n’a eu d’autres résultats que de prouver le maximalisme et l'exigence croissante de l'ennemi. Toutes les preuves et les nouvelles provenant du Grand Hôtel où se déroulent les pourparlers, ont montré que les Américains n'ont non seulement aucune intention de lever les sanctions, mais ils insistent aussi sur la poursuite de la pression maximale sur l’Iran. Dans ce cas pourquoi ramer dans le vide, note un analyste qui ajoute:
En revanche, la décision courageuse du Parlement iranien de ne plus prolonger le délai de l’Agence constitue un message fort qui pourrait être interprété de diverses manières : l'Agence de l'énergie atomique n'est qu'un outil au service de la suprématie des États dotés d'armes nucléaires qu’ils ont transformées en un levier de pression sur des États aux politiques indépendantes. De même, la demande de l’Agence d’avoir l’accès à d'autres installations et sites nucléaires n'en finissent pas sans qu'il n'y ait aucune perspective d'une levée de sanctions qui soit vérifiable ". Pourquoi faut-il continuer à aller en ce sens?
A vrai dire, l'Iran a accepté de bonne foi la prolongation du délai mais la troïka européenne a continué à menacer Téhéran d'une nouvelle résolution, un retour à la case départ complètement insensé. En refusant de livrer des données à l'AIEA l'Iran compte lui faire comprendre qu'aucune démarche ne peut s'inscrire dans la durée de façon unilatérale. Désormais ni sanction ni résolution ne pourraient arrêter Téhéran, le seul langage avec l'Occident étant celui de la fermeté. Un uranium enrichit à 60 pour-cents cela veut dire beaucoup de choses.
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Alors que le gouvernement élu révolutionnaire prendra bientôt le pouvoir en Iran et que son équipe diplomatique sera bientôt à la tête du ministère des Affaires étrangères, une nouvelle ère va commencer celle du refus de tout compromis gratuit, celle de tirer les plans sur les comètes "
Avant les rounds précédents de pourparlers à Vienne, les États-Unis avaient refusé de fournir des assurances à l'Iran et avaient lié ses engagements envers l’accord nucléaire au comportement de la RII. Il semble que pour la partie occidentale, l’accord de Vienne n’a pas été dès le début un accord global et indépendant, mais plutôt un engagement initial pour imposer de nouvelles obligations à la RII au-delà du contenu de l’accord signé en 2015. Fin de la récrée pour les USA!