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Le non du président élu iranien à une rencontre avec Biden a changé tout

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président élu iranien, Ebrahim Raïssi. (Archives)

Ce bref  "non" du président Raïssi prononcé à la question du journaliste russe de Ruply qui lui a demandé mardi lors de son premier point de presse en présence des journalistes iraniens et étranger,  "Etes-vous prêt à avoir un tête-à-tête avec le président américain, si l'occasion s'en présentait?" a provoqué un onde de choc non seulement dans le camp d'en face qui avait perdu ces huit dernières années l'habitude d'entendre des "non catégoriques" depuis Téhéran mais aussi au sein du camp des amis de l'Est qui, soyons sans façon, craignaient à chaque round des négociations USA/Iran avec ou sans l'Europe un basculement vers l'Ouest.

Ce "non" est d'autant plus important pour l'Est que l'Iran n'est plus celui de 2015 et qu'en 2021, il fait partie d'un puissant axe dit de la Résistance, sans qui plus rien ne pourrait se jouer ni Moyen-Orient ni au Proche-Orient ni même dans la corne de l'Afrique et avec un peu de persévérance, on aurait d'ici peu à ajouter à la liste la région des Caraïbes. Depuis ce "non" de Raïssi, les message de sympathie et félicitation ont pris une autre tournure : Kim en personne s'est adressé au nouveau président iranien, affirmant qu'il avait une "grande mission", celle de satisfaire une nation iranienne qui a voté "Résistance".

Le message croisé du président nigérian et du secrétaire nigérian de l'OPEP, tous deux se félicitant que le peuple iranien, détenteur d'une grande civilisation, "ait choisi un élu de la Résistance", message qui ne pourrait ne pas avoir une portée "pétrolière" puisque le Nigeria est ce géant pétrolier de l'Afrique anglophone. Mais il y a aussi des vœux bien remarqués du côté de Maghreb, cette région stratégique et objet des convoitises de l'axe US/Israël qui voit désormais trop grand et veut déplacer le centre de sa guerre anti-Est, anti-Chine, anti- Russie, à la Méditerranée occidentale, au Sahara tant qu'on y est, sur fond des exercices militaires sans précédents qu'il organise à la fois en Europe "Europe Defender 2021" et au Maghreb " African Lion 2021" et ce, sous le même commandement US. 

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ainsi adressé ses voeux à un président iranien qui ne serait pas insensible à cette évolution majeure : la guerre que l'Amérique a perdu au Moyen-Orient face aux missiles et aux drones de la Résistance, elle l'est en train de la déplacer non pas tant parce qu'elle veut contrer la Chine et la Russie ailleurs, mais parce qu'elle est épuisée et elle n'en peut plus. À partir de là, le message de l'Algérien à l'Iranien prend un tout autre sens. Est-ce le début d'une coopération géostratégique, apte à sortir de l'ornière? Bien possible. Sinon comment comprendre ce coup de colère de la Maison Blanche à expliquer le "non" de Raïssi et surtout à faire en sorte comme si de rien n'était.  La porte-parole de la Maison Blanche a réagi à la courte réponse du président élu iranien lors de son premier point de presse devant les correspondants de plus de 200 médias locaux et internationaux. Interrogé sur un tête-à-tête direct avec son homologue américain en cas de la levée des sanctions, l'Ayatollah Raïssi a explicitement dit "non". 

La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a réagi au refus du président élu iranien, l'Ayatollah Seyyed Ebrahim Raïssi de rencontrer son homologue américain. En effet, le « non » de l’Ayatollah Raïssi à la question du journaliste de la chaîne russe Ruptly sur une éventuelle rencontre avec son homologue américain suite à la levée des sanctions anti-iraniennes était la réponse la plus courte du président élu lors de sa première conférence de presse. À en croire les experts, la brièveté de la réponse est riche de sens étant donné que le président élu a répondu en détail à toutes les autres questions ; le « non » révèle donc l’orientation de la politique étrangère du 13e gouvernement de la RII pour les quatre années à venir. La prise de position du président élu de la RII ayant irrité la Maison Blanche, Jen Psaki a tenté d’y répondre lundi soir : « Nous n'avons pas de relations diplomatiques avec l'Iran pour le moment et nous n’avons pas l'intention d’en avoir. Nous ne les rencontrons pas au niveau des dirigeants. »

La porte-parole du président Joe Biden a par ailleurs déclaré qu'il n'y avait pas de calendrier précis pour les pourparlers de Vienne pour s'entendre sur le programme nucléaire de l'Iran. Elle a ajouté que le calendrier sur la reprise du septième tour de pourparlers à Vienne n'avait pas encore été annoncé et que Washington attendait les évolutions à venir. Qu'il attende, ces évolutions ne seraient pas du tout favorable .... à Washington... 

Signe des temps, évoquant les divergences entre Washington et l’Iran sur le programme nucléaire iranien, Jen Psaki a prétendu : « L'Iran n'est pas un bon acteur dans diverses questions dans le monde ». Et bien ce n'est pas l'avis d'une bonne moitié de la planète! 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV