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Coalition maritime militaire Iran-Venezuela-Cuba : le canal de Panama sera un détroit d'Hormuz bis?

Vidéo : premières images de Sahand dans l'océan Atlantique, publiées le 10 juin 2021(Tasnim)

Cette « furtivité » d’enfer qui a fait des missiles balistiques tactiques et des drones de la Résistance le plus grand énigme qui soit pour l’industrie militaire US/Israël avec les impacts dévastateurs au Yémen, en Irak, à Gaza, voire en Syrie où les radars les plus puissants US/Israël qu’ils appartiennent au Patriot, au THAAD, à C-RAM ou encore au Dôme de fer de ses « couches supérieurs », est-il sur le point de s’étendre peu à peu aux portes des Etats-Unis ? A lire le dernier article The Drive, un troisième à avoir été consacré au mystérieux périple de la 77e flotte de la marine iranienne en Atlantique, on le croirait. Le 10 juin, le contre-amiral Sayyari, ex-commandant en chef de la marine iranienne et actuel coordinateur de cette force, a officiellement annoncé, image vidéo à l’appui, l’entrée en haute mer du méga navire de renseignement iranien Makran et de « l’inclassable » destroyer Sahand.

Ce fut un choc et pas des moindres : en effet depuis le 28 mai où "Maxar Technologies", société satellite espion a réussi de tourner les dernières images  avant le départ de Bandar Abbas, son port d’attache, de Makran avec ses sept frégates rapides de type Zofaghar embarqué sur le pont, vedettes rapides, qui ne cessent d’alimenter les hypothèses les plus saugrenues sur les intentions de l’Iran aux Caraïbes, jusqu’à l’annonce officielle iranienne, aucun « traqueur-espion » n’a pu localiser ce duo Makran-Sahand ou ce qui revient à dire, le duo a appareillé en toute furtivité. La confusion est si grande que The Drive, finit par le reconnaître dans un troisième article consacré à ce premier péril de la force navale iranienne dans le pré carré US :

"Des informations sont apparues pour la première fois en mai selon lesquelles les deux navires de guerre semblaient se diriger vers l'Atlantique via le cap de Bonne-Espérance, qu'ils auraient contourné le 4 juin. Des articles sur les réseaux sociaux avaient suggéré que Makran et Sahand pourraient avoir besoin de retourner en Iran et ce, après que le navire de ravitaillement de la marine iranienne Kharg a coulé dans le golfe d'Oman après avoir subi un incendie majeur le 2 juin. Cette hypothèse s'est clairement avérée fausse. Les circonstances entourant ce qui est arrivé au Kharg restent obscures, bien qu'il y ait déjà des spéculations importantes, sinon confirmées, selon lesquelles il aurait pu être la dernière cible d'une campagne de sabotage israélienne contre les navires commerciaux et navals iraniens."

Le Kharg, deuxième navire logistique iranien accidenté le 2 juin puis coulé au bout de 20 heures de lutte acharnés contre le feu, « l’a-t-il été »  pousser Sahand-Makran à rebrousser le chemin et à renoncer à leur mission ? Possible ; surtout que la  nature de cette mission reste « totalement furtive », et rend confus jusqu’au secrétaire à la Défense. A la question s’il est inquiet à l’idée de voir « le régime Maduro » se faire livrer des vedettes rapides Zolfaghar au terme d’un contrat signé avec l’Iran en 2020, LIyod Austin répond : « Evidemment que je suis très préoccupé par la prolifération des armements, toutes sortes d’armements, dans notre région. Je partage donc votre inquiétude. Mais je préfère de donner toute indication sur la nature de l’armement à bord des navires iraniens, à huis clos. 

Mais est-ce les armements à bord qui inquiètent réellement les Américains ? Un premier niveau d’analyse pourrait effectivement expliquer cette panique par un possible remake des « incidents  US Navy/Marine iranienne » aux Caraïbes suivant un schéma parfaitement réussi dans le détroit d’Hormuz. En effet le canal de Panama demeure un outil au service des intérêts géostratégiques et économiques US, en claire contraste avec ceux des Etats indépendants de la région et on pense effectivement au Venezuela et à Cuba. Le trafic maritime y est dominé en volume par les flux pétroliers et minéraux du Venezuela, de Jamaïque, de Surinam de Guyane nourrissant l’industrie US. Imaginons que la marine vénézuélienne se met à créer un corps naval asymétrique, à l’image de ce qui lui a permis en 2020 de faire échec à la tentative d’invasion US et que ce corps soit doté par Iran interposé de vedettes rapides iraniennes « Zolfghar ». Zolfaghar est une frégate de patrouille et de combat de 17 mètre de long avec une vitesse de 92 nœuds et d’une portée opérationnelle de 600 km.

Doté de "Kowasr", missile antinavires iranien de 25 kilomètres de portée et capable de prendre pour cible navires, destroyers, sous-marins ou tout autre bâtiment circulant sur ou sous la mer, une nuée de Zolfaghar pourra bien donner du grain à moudre aux patrouilleurs US qui se sont payé le luxe en 2020 comme le reconnait sans honte The Drive de saisir quatre pétroliers vénézuéliens.

Vidéo: le porte-hélicoptères iranien Makran

Surtout que le "Kowsar" présente une SER faible (Surface Équivalente Radar) qui permettra d’échapper à un radar adverse et ce, d’autant plus qu’il est aussi doté d’un système antiradar, d’un système de guidage par infrarouge, d’un système de ciblage électro-optique, d’un radar aux ondes courtes et d’une certaine d’autres caractéristiques qui leur donnent une puissance de feu notoire. Puis "Kowsar" a aussi des versions air-mer et le Venezuela qui dispose déjà d’une usine de fabrication de drones Mohajer-6 pourrait l’utilise à des fin de défense anti-US Air Force, anti-US Navy. L’inquiétude d’Austin est donc bien fondé.

Seulement, la livraison d’armements made in Iran qui toute raison garder semble faire une nette percée là où il y a des pays anti-Empire, y compris l’hémisphère occidentale,  aurait pu se faire de façon moins coûteuse, plus directe surtout que l’Iran dispose d’une liaison aérienne avec le Venezuela, empruntée à raison de plusieurs vols par semaine par le fameux Mahan Air.

A quoi joue donc l’Iran ?

En 2020, le commandant en chef de la marine iranienne se félicitait de ce que Sahand, navire de guerre ultra performant iranien, conçu dans la pure tradition asymétrique à savoir respectueux du double principe « furtivité/précision » « jouisse d’un ensemble de caractéristiques et de spécifiés qu’ignore totalement l’ennemi » et qu’il soit « équipé d’armements » qui « prive le camp d’en face de toute capacité d’analyse ».

Et bien c’est ce qui est sur le point de se produire. The Drive qui rechigne à reconnaître l’incapacité des satellites US/Occident à « tracer le trajet de Sahand depuis au moins 2 mois écrit : "Il semble très probable que la vidéo récemment publiée de Sahand, vue ci-dessous, qui n'est pas datée, a été prise par quelqu'un sur le pont du Makran. Aucun autre navire n'est visible et il n'y a pas de marqueurs géographiques évidents pour aider à déterminer l'emplacement exact où la vidéo a été tournée… Un nouveau présenté par les médias iraniens et , concernant l'arrivée de Makran et de Sahand dans l'Atlantique Sud, représente un officier de la marine iranienne montrant diverses routes maritimes sur une carte. Un certain nombre de ces routes ressemblent aux routes empruntées par les navires de la marine iranienne lors de déploiements à long terme à l'étranger, y compris le voyage de Kharg en 2013 en Chine. »

Vidéo: l'itinéraire de la 77e flotte iranienne que les Américains ignorent et sur quoi ils spéculent (PressTV) 

Et la revue d’ajouter : « Curieusement, la ligne qui semble représenter l'itinéraire prévu pour la présente mission de la 77e flotte iranienne dans l'Atlantique coupe un chemin droit entre l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique du Sud, puis se dirige vers l'est autour de l'Afrique du Nord-Ouest avant de tendre vers l'Europe, plutôt que de se tourner vers l'ouest soit vers les Caraïbes ! »

La "furtivité" est totale et la confusion US, complète : Selon des sources militaires iraniennes, le navire Sahand est conçu ( un peu comme les drones et les missiles balistiques made in Iran, NDLR) d’une matière "composite" propre à distraire la vigilance radar. Sahand est de surcroît doté d’une capacité de guerre électronique, de leurre, de brouillage, de pulsion, capacités que l’Iran aimerait bien tester en Atlantique, en mettant à l’épreuve les radars et les satellites US... Sayyari qui s’est félicité d'ailleurs le 12 juin et pour la seconde fois en 2 jours des résultats de ce périple très énigmatique de Sahand qui semble être chargé bien plus que de livrer des armes à Cuba ou au Venezuela puisque le contre-amiral a parlé "d'une extension de la profondeur stratégique iranienne". 

Pour le reste le Sahand, baptisé du nom du destroyer iranien coulé en 88 par l’US Navy attend la « riposte US » avec l’un des systèmes de DCA les plus originaux du monde, Kamand, capable de détruire n'importe quelle cible à une distance de deux kilomètres en faisant entre 4 000 et 7 000 tirs par minute. Doté d’un double dispositif radar et d'un système optique, Kamand surveille le missile de croisière du navire et dès qu'il le détecte, 4 000 balles de 30 mm sont tirées sur le navire ennemi. Kamand se connaît en guerre électronique car il possède un dispositif très avancé qui jouit de très haute fréquence pour surveiller une gamme de bande allant de la plus basse à la bande la plus élevée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV