200 soldats saoudiens et mercenaires soudanais dont 80 officiers tués, 150 kilomètres carrés des territoires du sud de l'Arabie dans le port stratégique de Jizan « annexé » et le ministre de la Défense saoudien, Ben Salmane qui s'en fiche et continue à passer ses vacances aux Maldives. C'est en ces termes que l'opinion saoudienne commente la tonitruante offensive éclair d'Ansarallah contre Jizan, à peine trois jours après l'accalmie du front Israël-Gaza : « Mais il est passé où notre prince? N'a-t-il pas honte de voir les images de ces centaines de soldats saoudiens en débandade qui ne savent où se cacher, pris pour cible des supers snipers d'Ansarallah qui au lieu de les chasser à coup de fusils de précision, le font à l'aide des lance-roquettes? Et jusqu'où ira cette humiliation? Et dire que le porte-parole de la coalition apparaît trois fois par jour à l'écran pour prétendre avoir intercepté les drones d'Ansarallah. » De quoi parlent les internautes saoudiens?
Cette semaine, les forces de la Résistance yéménites ont porté un coup fatal aux agresseurs saoudiens à Jizan, en amputant le royaume d'une partie de son territoire. C'est de loin la première fois que la Résistance yéménite s'empare de plusieurs localités sensibles en territoires saoudiens dont la population les accueille à bras ouverts. Est-ce un début de démembrement ? L'opération à grande échelle des forces de résistance yéménites contre les agresseurs saoudiens a été menée sur l'axe al-Khuba-Wadi Jara et à partir de trois des routes principales. Dans le cadre de cette opération, les positions et les bases de l'armée saoudienne à Tabab al-Fakhida, al-Tabah al-Bayda, al-Qambura, al-Amoud, Tuwilaq et Qaem Sayyab ont été prises. De même, les forces yéménites ont pris le contrôle de dizaines de centres et de positions appartenant aux mercenaires pro-Riyad, infligeant de lourds dégâts matériels aux agresseurs.
Des images inouïes sur cette opération spectaculaires ne tarissent pas.
Et elles montrent une opération-surprise avec en toile de fond des désertions en masse, des débandades des centaines de militaires saoudiens qui abandonnant armes et munitions prennent la fuite en direction des profondeurs de l'Arabie saoudite. Puis les images mettent en scène la destruction de l'équipement militaire de l'armée saoudienne, les corps de militaires gisant par terre.
La grande opération yéménite à Jizan n'a laissé aux Saoudiens d'autre choix que de camoufler les dégâts qu’ils ont subis pour dissimuler leur défaite, ce qui a suscité la réaction immédiate de Mohammed-Ali al-Houthi, président du Comité révolutionnaire yéménite. « Nous voulons annoncer aux Saoudiens que nous sommes tout à fait prêts à échanger les corps des agresseurs tués lors de la grande opération à Jizan », a-t-il déclaré.
Ce qui s'est passé à Jizan est un « grand acquis militaire et sécuritaire » et il est porteur de nombreux messages.
Le premier message des Yéménites à travers l'opération à grande échelle à Jizan est que « malgré la poursuite de l'agression militaire et le siège économique du pays, la Résistance yéménite dispose d'un grand potentiel militaire, d’importantes capacités de sécurité et de renseignements propres à mettre au pas l'armée saoudienne au domicile, et ce d'autant plus qu'on sait que les officiers britanniques appuient l'armée saoudienne à Jizan.
Un autre message est de consolider l'équation « attaque contre attaque ». En fait, après avoir tué ou blessé plus de 80 agresseurs et capturé des dizaines d'autres, la Résistance yéménite a communiqué ce message aux Saoudiens : « les Yéménites continueront de répondre à l'agression saoudienne tant que l'agression militaire se poursuivra ».
En outre, la Résistance yéménite a envoyé un autre message aux dirigeants de l'Arabie saoudite, selon lequel, tout en étant attaché à l'effort pour établir la paix, le Yémen ne croit pas que la poursuite des opérations terrestres et aériennes contre l'Arabie saoudite soit en contradiction avec cet engagement. Et puis Jizan appartenait au Yémen il y a quarante ans. Son retour au giron de la mère patrie est un droit. Ce qui devrait faire bien oublier aux Saoudiens tout comme aux Émiratis toute illusion d'un démembrement du Yémen. Le retour de 150 km2 des territoires occupés par Riyad de Jizan est pour le reste une démarche destinée à imposer une nouvelle démarcation frontalière. Les glas sonnent pour les agresseurs.