TV

Accord d'Abraham est mort ; des milliers de Marocains l'ont enterré

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
50 villes marocaines ne se désemplissent plus; le peuple marocain veut la fin de la normalisation. ©AFP

Avec tous les arts du monde, les médias "mainstream" dont Le Monde ne sauraient nous faire prendre la vessie pour la lanterne,  et convaincre  les peuples du Moyen-Orient qui viennent de vivre un tournant historique marqué par l'effondrement sous les coups assassins de 4300 missiles et ce, en à peine 11 jours de l'une des colonies occidentales les plus coriaces qui soit, colonies montées de toute pièce, ultra dopées, ultra armées,  à coup des centaines de milliards de pétrodollars et ce,  à l'effet de déstabilisateur ad vitam eternum la région, ses Etats nations, que ce qui domine en ce moment l'actualité marocaine serait la crise Rabat-Madrid, Rabat-Berlin : 

 "Le Maroc, écrit Le Monde, qui cherche à projeter à l’extérieur l’image d’une assurance diplomatique décomplexée, s’offre le luxe de braver deux Etats européens : l’Espagne et l’Allemagne. Une double fâcherie assumée, orchestrée même, qui illustre une fierté nationale dopée par les récentes percées sur le dossier du Sahara occidental tout autant que l’inquiétude que ces acquis butent sur des limites. Autant l’épreuve de force avec Madrid s’inscrit dans une relation déjà tourmentée – proximité géographique oblige –, autant la crise avec Berlin est inédite et donc hautement révélatrice des nouvelles postures de Rabat. L’épilogue que connaîtra cette double bouderie pèsera, au-delà de la relation bilatérale avec ces deux capitales, sur la relation entre le Maroc et l’Union européenne (UE)."

Car, n'en déplaise au journal "sionsié" jusqu'aux os avec ce ton bien méprisant qu'il adopte automatiquement dès qu'il s'agit de commenter les évolutions au Maghreb, l'affaire de l'hospitalisation du chef du Polisario  près de Saragosse occupent moins le peuple du Maroc que cette tonitruante victoire de Gaza sur Israël, laquelle a embrasé depuis à peu près le 11 mai la totalité du Maroc théâtre de manifs en soutien à la Palestine, de dénonciation des crimes israéliens.

Dans les rues de Rabat de Casablanca, de ... on ne voit que des drapeaux de la Palestine, on n'en que vive la Palestine mort à Israël. En septembre 2020, quand Trump a annoncé depuis la Maison Blanche et en tout irrespect envers le peuple de Maroc la normalisation du royaume avec l'entité sioniste, il n'aurait jamais cru qu'en plaçant le roi devant un fait accompli, en humiliant de la sorte les Marocains, leur souveraineté, leur indépendance, leur histoire même, il ne ferait qu’attiser leur rancune anti-sioniste, et que partant il desservirait la cause d’Israël.

Car avouons-le, qu'une cinquante villes marocaines ne se désemplissent pas du monde à J+3 d'une trêve unilatérale que l'entité sioniste a arraché à coup de supplication par Egypte et Qatar interposé et, alors même qu'elle en était au 11ème jour d'une paralysie totale de ses ports, de ses aéroports, de ses pipelines, de ses complexes hi-tech, de ses sites industriels, de ses usines d'armement, cela veut dire que la normalisation est morte. Cette normalisation que Haaretz prétendait remonter non pas à 2020 mais à des décennies et qu'il commentait sous le titre o combien perfide " coopération militaire, Israël-Maroc : un "circulez ! il n’y a rien à voir", pas si secret, allant même jusqu'à oser ces quelques lignes.

"Nombre d’Israéliens ou de Marocains pensent que les relations entre Israël et le Maroc trouvent leurs premières racines dans les accords d’Abraham signés en décembre dernier entre les deux pays. Mais en fait, Israël et le Maroc entretiennent depuis bien plus longtemps que ça, des relations étroites. Israël et le Maroc fructifient leur coopération dans les domaines de l’agriculture, du tourisme et de la sécurité. La plupart de la coopération en matière de sécurité entre le Maroc et Israël est menée secrètement. Les deux pays utilisent principalement l’échange d’informations de renseignement et un commerce d’armes plutôt sophistiqué comme ceux pour une guerre électronique, les communications et les systèmes de contrôle aurait indiqué un rapport britannique."

Or ce genre d'affabulation, et d'argutie à quatre sous s'effondre comme un château de carte quand on sait que l'ambassadeur sioniste en poste à Tel-Aviv, le dénommé David Govrin, a été forcé le 17 mai de quitter précipitamment le Maroc puisqu'il avait tout bonnement pour sa vie, et qu'il l'a fait sous ridicule prétexte d'avoir à " prendre soin de son papa hospitalisé. Ceci veut dire très clairement que le " bureau de liaison israélien à Rabat", que Govrin dirigait depuis les accords d'Abraham n'est plus en mesure d'accomplir sa tache à savoir étendre la présence politique et évidemment militaire de l'entité au Maroc et que surtout l'Etat marocain, non plus, n'est pas à même d'assurer à l’intéressé ou à tout autre israélien leur "sécurité".

Cela veut dire aussi que le peuple du Marc est prêt, tout comme la Résistance palestinienne, celle d'Irak, de Yémen, de Syrie, de Liban et l'Iran, à prendre des armes et à liquider les Sionistes où qu'ils se trouvent au Maroc, en Tunisie, en Algérie et pour quoi pas à Gaza lui-même. Car on le sait, les "colons sionistes" et Govrin en fait évidemment partie ne quitterait jamais un terrain conquis à moins qu'ils s'y sentent en danger. C'est le principe de décolonisation de la Palestine historique en cours.

Et dire que tout au long de ces derniers mois où Rabat a rompu, à l'instigation de l'axe US/Israël la trêve au Sahara occidental, a permis aux hordes d'officiers sionistes d'exécuter à coup de drones armés les saharouis, à offrir Dakhla aux rapaces US/Europe, il ne ramait que dans le vide, les Marocains eux, ayant des yeux tournés vers la Résistance, et attenant le moment propice pour se manifester et effacer comme un torrent salutaire toute  trace d'Israël de leur pays.

Les 4000 missiles et roquettes de Gaza qui ont mis au pas l'axe US/Israël ont prouvé pour le reste que le facteur déstabilisant du monde musulman, n'en déplaise à M. Bourita, qui chantait il y a encore deux semaines les louanges de l'entité infanticide et génocidaire sioniste devant AIPAC, quitte à accuser paradoxalement l'Iran de "convoiter l'intégrité territoriale marocaine", n'a pas pour nom Iran mais bien Israël. En Tunisie où les manifs pro-palestiniennes continuent à s'amplifier et où l'Etat a proposé au plus fort de la guerre une résolution pro-Palestine au Conseil de sécurité, les agences ont aperçu vaguement les portraits  du haut et éternel commandant en chef de l'axe de la Résistance, Soleimani, que le Hamas a sacré " Martyr de Qods". On parierait que plus d'un manifestant marocain aimerait en faire autant. Sauf que Rabat et là encore, sous pression du Mossad, honnit "l'Iran chiite" et se méfie comme de la peste du Hezbollah. C'est largement décalé qu'on voit comment le projet confessionnaliste signé CIA/Mossad a échoué en Palestine et comment les Marocains apprécient cet échec, un projet qui a tenté durant 10 ans à faire imploser la Syrie et l'Irak au nom d'une création américano-israélienne dit Daech.

Dans un tel contexte, le geste du roi Mohammad VI paraît largement insuffisant, la rue voulant bien plus que des aides matérielles envoyées à Gaza. Aujourd'hui la rue marocaine veut l'abrogation pure et nette des "accords d'Abraham",  l'annulation des contrats "sécuritaires", "militaires" et économiques avec l'entité, contrat que les Marocains savent être destinés à faire du Maroc une "base militaire grandeur nature US/Israël" au service des guerres impériales à venir. Aussi remonté contre les Saharouis "séparatistes" qu'il soit, aucun Marocain ne souhaitait voir qu'un musulman se faire assassiner, par un drone armé sioniste et suivant la pure tradition criminelle d’assassinat ciblé que prêche vaillamment ces jours-ci l'armée défaite d'Israël.. Quant au renforcement de l'armée royale marocaine, aucun Marocain non plus ne souhaiterait qu'il vise l'Algérie ou tout autre pays musulman, mais bien qu'il s'oriente contre l'entité sioniste. Après tout, le roi Mohamed VI fait partie des gardiens d'Al-Aqsa et Al-Aqsa se situe désormais à l'épicentre de la Grande guerre pour la libération de la Palestine.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV