La guerre de Gaza a mené à l’échec les accords de normalisation conclus ces derniers mois entre certains États arabes et Israël, ce dernier ayant contrecarré tous ses efforts pour améliorer son image, a écrit le journal britannique The Independent dans un article signé Borzou Daragahi.
Lundi 17 mai, moins d’un an après les accords sur la normalisation des relations entre le Maroc et le régime sioniste, une réunion virtuelle entre les Chambres de commerce marocaine et israélienne pour discuter des opportunités de commerce et d’investissement dans les territoires occupés a été reportée.
Le Maroc a également annulé la visite des responsables sionistes prévue ce mois-ci pour discuter des vols directs entre les deux parties, les politiciens proches du parti marocain au pouvoir se sont également joints au peuple pour protester en faveur de l’appel à l’interdiction de la normalisation avec Israël.
De plus, les vols entre Tel-Aviv et les villes des Émirats arabes unis ont été suspendus en raison de problèmes de sécurité. Par ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, qui avant le début du conflit dans la bande de Gaza, avait parlé implicitement de l’accord imminent entre Riyad et Tel-Aviv, s’est vu obligé de condamner les crimes israéliens à l’encontre des civils palestiniens.
Pour The Independent, les agressions des sionistes contre la bande de Gaza et la Cisjordanie sapent les efforts visant à améliorer les relations entre Israël et les États arabes. Ces derniers qui, à l’instigation de l’ex-président américain Donald Trump et son gendre Jared Kushner, ont fait des compromis avec Israël, se trouvent maintenant dans une passe délicate pour calmer l’opinion publique.
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Le journal britannique a pris l’exemple du Soudan où se déroulent des rassemblements pro-palestiniens alors que le pays a rejoint l’accord de normalisation avec Israël en janvier, sous réserve de la levée des sanctions américaines. Le président du Conseil souverain, Abdel Fattah al-Burhan, qui avait précédemment décrit l’accord avec Israël comme une victoire pour la paix mondiale, est maintenant dans une position défensive. Il essaie de suggérer qu’il veut s’assurer que la décision de son gouvernement ne nuise pas à la cause palestinienne.
Selon The Independent, le conflit israélo-palestinien a provoqué la colère du peuple soudanais qui soutient fermement la cause palestinienne, d’où l’existence d’un grand écart entre les partis soudanais et le Conseil souverain.
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Les images de civils palestiniens massacrés lors des frappes aériennes israéliennes ont même mis sous pression les régimes arabes qui ont amélioré officieusement leurs relations avec Israël ces dernières années. Le Qatar, qui n’a pourtant jamais signé un accord de paix avec Israël, continue à soutenir le peuple palestinien de diverses manières tandis que son peuple brandit le drapeau palestinien lors de manifestations sans précédent à Doha. De même, à Oman, qui entretient des relations étroites, mais secrètes, avec Israël, les gens ont commencé à protester contre les crimes du régime sioniste.
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Les analystes estiment que si les dirigeants des régimes arabes subissent une pression publique généralisée, ils peuvent facilement justifier que l’accord avec Israël n’est que sur papier. Mais, le cas des Émirats arabes unis est différent, car les responsables émirats sont allés trop loin dans la normalisation des relations avec Tel-Aviv. Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, ne permet pas que les conflits Israélo-palestiniens entravent la poursuite des relations entre Abu Dhabi et Tel-Aviv.