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Au Sénégal, les médias mainstream n’en croient toujours pas leurs yeux avec l’exploit de Dakar quant à la sécurisation de la Casamance...
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Sénégal: le dossier de la Casamance est classé !
Au Sénégal, les médias mainstream n’en croient toujours pas leurs yeux avec l’exploit de Dakar quant à la sécurisation de la Casamance.
Plusieurs médias mainstream ont tenté de remettre en doute les opérations de sécurisation réussies de l’armée nationale sénégalaise en Casamance, en affirmant que des accrochages auraient eu lieu entre des militaires et des individus armés.
L’armée sénégalaise n’a eu aucun accrochage avec des individus armés dans le ‘’front sud’’ de la Casamance (sud), a soutenu mardi le colonel Souleymane Kandé, le commandant de la zone militaire 5, qui dément une information publiée par plusieurs médias.
"Il n’y a jamais eu de présence d’éléments armés, encore moins de confrontation. C’est totalement faux", a-t-il argué dans un entretien.
Le chef militaire soutient qu'aucun villageois n’a jamais vu un seul élément armé dans la zone".
"J’ai vu des articles dans certains médias qui parlent même de morts. Ce sont des élucubrations intellectuelles. Le Boutoupa Camaracounda est totalement sécurisé, avec la mise en place de plusieurs postes militaires avancés jusque sur la ligne frontalière avec la Guinée-Bissau", a insisté le commandant de la zone militaire 5.
"En ma qualité d’expert en opération constamment sur le terrain, a poursuivi Souleymane Kandé, aucune exaction sur les populations ne peut survenir dans cette zone. C’est (…) impossible. Il n’existe plus dans la zone aucune trace des bases du MFDC", le Mouvement des forces démocratiques de Casamance, a-t-il martelé.
Le responsable militaire affirme que "toutes les bases du MFDC conquises par l’armée nationale ont été transformées en postes avancés".
"Tout au long de la frontière, nous avons mis des postes avancés. Comment des individus armés osent-ils s’y aventurer, de surcroît en plein jour ?", s’est-il interrogé.
"Les bandes armées qui sèment la terreur dans cette zone-là, c’est fini. La zone est totalement sous contrôle militaire", a assuré le commandant de la zone militaire 5.
Au début de l’année, l’armée sénégalaise avait mené des opérations de sécurisation dans plusieurs parties de la Casamance, où les indépendantistes du MFDC avaient élu domicile.
Les opérations ont permis aux populations déplacées de regagner leur zone d’habitation. Elles ont également permis à l’armée de "neutraliser" les bandes armées et de mettre fin à divers trafics illicites.
Le 9 janvier, l’armée sénégalaise a déclaré avoir pris possession des quatre dernières bases des rebelles, dans le "front sud", à la frontière avec la Guinée-Bissau, après une dizaine de jours d’intervention.
Ce qui fait qu’il n’y a plus aucune façon de manœuvrer sur la déstabilisation du Sénégal en utilisant les séparatistes en Casamance.
Avec ses positions en faveur du droit des Palestiniens, les nombreuses manifestations anti-France et surtout, les dernières manœuvres politiques pour s’éloigner des rapaces occidentaux, notamment en rejoignant l’axe anti-sanction US, il est clair que la France et les États-Unis ont cherché à tout prix à renverser le gouvernement de Macky Sall pour placer, évidemment un nouveau arrivant afin de renforcer la sphère d’influence occidentale qui planait sur le pays. Comme avec l’Éthiopie ou encore le Cameroun, il est clair que le dossier des séparatistes en Casamance était placé au-dessus de la pile sur la table de l’Élysée. Mais ce fut un échec complet. L’Élysée, avec l’aide de Washington, a également tenté de faire un remake du Nigéria en s’appuyant sur la population, mais ce fut également un échec. Vu que les médias mainstream continuent de laisser entendre que le conflit n’est pas terminé, cela donne l’impression que Paris cherche une nouvelle stratégie, pour relancer, d’une certaine manière, le conflit en Casamance. Pour le moment, l’armée nationale a bien sécurisé la région, et le message du responsable militaire sénégalais était on ne peut plus clair, il serait donc très difficile pour les organes occidentaux de réarmer les séparatistes et de les relancer.
2. La Grande-Bretagne demande l’aide du Gabon et non l’inverse !
Vue de l’extérieur, l’adhésion du Gabon au Commonwealth peut apparaître comme étant une opportunité de développement, mais qu'en est-il réellement ?
Le Gabon, candidat au Commonwealth. Naturellement, cette initiative soulève des questions. Pour mieux en mesurer la pertinence, l’opinion cherche à en saisir les avantages et inconvénients. Tout le monde veut en saisir la portée géopolitique ou en soupeser l’intérêt économique. Pourquoi rejoindre la sphère d’influence britannique ? Est-ce une manière de répudier la France de la mettre en concurrence ? Est-ce un message envoyé à la France et au monde francophone ?
Il est clair que depuis le lancement du processus du Brexit, la Grande-Bretagne a cherché à trouver les fonds dont elle a besoin du côté de l’Afrique. Nous avons pu le constater avec la tournée africaine de l’ancienne Première ministre britannique Theresa May fin août 2018.
Perçu comme une transfiguration de l’Empire colonial britannique, le Commonwealth se définirait en théorie comme un « réseau de coopération et de promotion du développement » qui ne sert, évidemment, les intérêts britanniques. À cette fin, des critères d’adhésion ont été définis, notamment l’effectivité d’un «lien constitutionnel historique avec un État membre», un engagement en faveur des «processus démocratiques, y compris des élections libres et équitables, l’indépendance du pouvoir judiciaire, la transparence dans les comptes publics, la protection des droits de l’homme», «l’utilisation de la langue anglaise dans les relations intercommunautaires», la «promotion de la société civile» et la «reconnaissance de la reine Elizabeth II comme chef du Commonwealth».
Selon le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), la politique étrangère du Gabon repose sur deux piliers : économique et sécuritaire. Affirmant vouloir capitaliser les relations bilatérales et les processus d’intégration, le pays veut une «diversification des partenariats économiques» pour repousser la France et diminuer sa sphère d’influence.
Vue de l’extérieur, l’adhésion au Commonwealth peut apparaître comme une opportunité. Mais vu de l’intérieur, cela reviendrait à servir le pays sur un plateau d’argent aux Anglo-saxons. Dans les médias mainstream, cette information passe comme étant une demande d’aide de la part de Libreville. Mais en réalité, c’est le contraire. Le Brexit a porté un énorme coup à la Grande-Bretagne, surtout au niveau économique. Londres a besoin de l’Afrique pour ne pas sombrer entièrement, surtout que le Brexit est également intervenu au moment de la pandémie de Covid-19. C’est pourquoi on voit de plus en plus la présence britannique sur le continent africain, comme dernièrement au Cameroun.
Cette adhésion du Gabon au Commonwealth est une manière de faire passer un message à la France et de tourner le dos à l’ancien colon. Car le Gabon a d’abord assuré ses arrières en nouant non seulement avec la Chine mais également en rejoignant l’axe anti-sanction américain. Ce qui fait qu’il n’y reste plus vraiment de place pour que la Grande-Bretagne s’empare entièrement du Gabon. Par contre, cette initiative pourrait encore faire reculer la France dans son précarré. On pourrait donc s’attendre à une offensive française comme on le voit tous les jours en Centrafrique.
De plus, la Grande-Bretagne ne peut refuser une telle opportunité qui s’offre à elle. Avec les frictions économiques qu’il y a en ce moment entre Londres et Paris, il est clair que certains pays d’Afrique utilisent ce moyen pour bien montrer ce qu’ils pensent réellement de la France et qu’ils attendent juste une petite opportunité pour couper entièrement le cordon avec l’Élysée. Cette opportunité est bien sûr présente, et les États africains n’hésitent pas à la saisir.
3. RCA: le mercenariat français continue de miser sur la déstabilisation
Un mercenaire français a été récemment arrêté à Bangui, la capitale centrafricaine, en possession d’un fort important arsenal d’armes et de munitions. Cette arrestation intervient au moment même d’une stabilisation à succès en cours dans ce pays malgré des tentatives extérieures évidentes à maintenir la déstabilisation.
Un certain Juan Rémy Quignolot, citoyen français, a été arrêté, le 10 mai dernier, dans la capitale centrafricaine avec une impressionnante quantité d’armes, ainsi que de munitions. L’arrestation en question a suscité un vif intérêt au sein de l’opinion publique aussi bien centrafricaine, que plus généralement au niveau du continent africain. De nombreux experts s’interrogent sur les motivations possibles pour un citoyen étranger, se trouvant dans un pays souverain et n’ayant aucune autorisation à disposer d’un tel arsenal d’armements.
Pour beaucoup d’Africains, un véritable sentiment de colère se faisait clairement ressentir, à l’heure où certaines puissances au passé colonial ont toujours du mal à accepter la pleine souveraineté de leurs anciennes colonies et le fait que ces dernières souhaiteraient choisir librement leur politique de développement dans des secteurs divers, ainsi que leurs partenaires extérieurs.
Du côté des autorités françaises, on déplore « une instrumentalisation ». Interrogé sur cette prétendue instrumentalisation, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement centrafricain, Ange-Maxime Kazagui n’a pas manqué de réagir : « Nous prenons bonne note de cette publication, je ne l’ai pas lu d’ailleurs. Maintenant, instrumentalisation pour instrumentalisation, je pense qu’au moment où nous parlons, les faits d’armes, ou les faits qui sont évoqués concernant nos forces de sécurité sont bien souvent instrumentalisés, je vous l’accorde, non pas par les autorités françaises, mais par beaucoup de médias occidentaux. Deuxièmement, pour ce qui concerne ce monsieur [Juan Rémy Quignolot], nous n’avons rien instrumentalisé, nous avons publié le fait qu’une personne a été arrêtée de telle manière, et dans tel contexte ».
Le représentant des autorités centrafricaines a en effet insisté que les soupçons d’instrumentalisation sont surtout une interprétation des médias français : « Vous parlez d’instrumentalisation. Alors, est-ce que nous allons lancer un débat ? Qu’est-ce qui vous fait penser que cela est instrumentalisé ? Cette personne existe-t-elle ou bien est-elle virtuelle ? Oui, elle existe. Est-ce qu’elle a été arrêtée avec des équipements de guerre ? Oui ! Cela a été le cas. Est-il un citoyen français ? Oui, c’est le cas. Que faisait-elle avec des armes ? Alors, en quoi cela peut-il être instrumentalisé ? Voilà, vous comprenez donc pourquoi je pense qu’il faut laisser à la justice l’opportunité de faire son travail et ensuite nous verrons bien ».
Maintenant et pour parler plus précisément du détenu français dont il est question. Le procureur général auprès de la Cour d’appel de Bangui, Eric Didier Tambo, a affirmé qu’il n’y a aucun doute que ce ressortissant français soit impliqué dans la déstabilisation de la Centrafrique : « Ce monsieur est à Bangui depuis 2013. C’est un militaire français qui serait à la retraite. Il faisait partie du groupe de Bernard Cousin et Christophe Raineteau (voir notre article d’octobre 2019 sur le sujet) et en 2013, c’était lui qui était chargé de former les rebelles de la Seleka (groupe rebelle ayant opéré en RCA, ndlr) pour le compte du groupe Raineteau. En 2019, c’était ce Raineteau qui activait les extrémistes du Km5 (un quartier à Bangui). Nous sommes en train de mener des investigations en respectant ses droits ». En ajoutant que « le détenu Quignolot se présente comme consultant et journaliste mais après tous les effets que nous avons trouvé chez lui, nous n’avons rien trouvé en lien avec la presse ».
La description donnée en dit long sur le passé de Juan Rémy Quignolot, caractérisé par de nombreux observateurs comme un véritable mercenaire et barbouze. Mais l’autre question très importante à se poser c’est de connaitre les motivations dudit personnage, ainsi que des éventuels commanditaires, notamment en lien avec l’arsenal d’armes trouvé dans sa villa de la capitale centrafricaine. À cet effet plusieurs thèses sont possibles.
Parmi ces thèses – celle d’une utilisation de cet armement pour des cellules dormantes appartenant aux groupes rebelles et terroristes. Le tout au moment où la situation sécuritaire a été récemment largement inversée en faveur des autorités centrafricaines et de leurs alliés. Une réalité accueillie avec grand enthousiasme par la large partie des citoyens de la RCA mais vraisemblablement alarmante pour les représentants des bandits de grand chemin, ainsi que pour leurs parrains.
L’autre thèse – d’ailleurs pas moins révoltante – serait celle d’une préparation d’assassinats ciblés de responsables centrafricains. Une option qui peut d’ailleurs être qualifiée non seulement criminelle, mais dont l’objectif serait certainement de tenter de semer de nouveau le chaos dans ce pays africain stratégique. Ou comme une punition des représentants étatiques centrafricains d’avoir misé sur la pleine souveraineté pour leur pays, le panafricanisme et le libre choix des partenaires extérieurs.
Quoi qu’il en soit : le pire a été jusqu’à maintenant évité. Au-delà de la sécurisation du territoire national, les services de sécurité de la RCA auront démontré toute leur compétence dans la gestion des risques terroristes et de déstabilisation émanant de ressortissants dont la présence sur le sol centrafricain aurait pu paraitre innocente. Quant à la question que posent certains représentants de l’establishment politique et médiatique occidental – à savoir que cet événement serait une nouvelle page d’une confrontation entre la France et la Russie en République centrafricaine – il aurait été certainement plus juste de reformuler ladite question. Il serait en effet plus légitime de parler d’une vive opposition entre les patriotes, souverainistes africains, ayant misé sur les valeurs du panafricanisme, face aux prédateurs souhaitant voler des droits légitimes aux peuples d’Afrique.
Mikhail Gamandiy-Egorov