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Cyberattaques : les États-Unis revoient leur système de sécurité informatique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De nombreuses stations-service de la côte est des États-Unis étaient en panne sèche, jeudi 14 mai 2021. REUTERS

Décidement et à tous les niveaux, il y a un problème d'interconnexion au coeur du système occidental. Alors même qu'en Israël, quintessence du complexe militario industriel  US/OTAN, on assiste à l'effondrement d’une machine de guerre, un vrai faux épouvantail, à l'aide de quoi les puissances ont détourné de grès et de force et pendant des décennies les richesses de la région, une curieuse affaire vient de montrer qu'aux États-Unis non plus, l'Occident est loin d'être à la hauteur en termes sécuritaires.

Au fait, la presse sioniste regorge en ce moment de reproche à l'adresse d'un appareil de renseignement israélien qui n'a rien vu venir, ni de l’émergence d'une puissance balistique comme celle de Gaza, ni de celle d'un système militaire parfaitement synchrone qui amplifie son action par palier. Idem aux États-unis où le plus gros pipeline Est-ouest a été cyberattaqué, quitte à déclencher l'état d'urgence énergétique dans 17 États. Les cyberattaques contre SolarWinds en 2020 et Colonial Pipeline en 2021 poussent les parlementaires américains à demander un renforcement des protections des infrastructures énergétiques américaines essentielles contre les piratages informatiques. Le principal opérateur américain d'oléoducs, Colonial Pipeline, et les autorités américaines ont mis des jours à tenter de remettre sans succès le réseau d'approvisionnement de carburant pétrolier de la côte Est après avoir été victime d'une cyberattaque de grande envergure vendredi 7 mai. Au fait, les USA ont payé le rançon. Et si cette méthode devenait par elle même une manière de contourner les sanctions US? 

On sait que la Russie a été accusés par les USA d'en avoir été l'auteur, accusation contre quoi, elle s'est défendue. On sait aussi que certains milieux pointent de doigt la Chine qui la réfute aussi. N'empêche que l'attaque du 7 mai a impliqué un « ransomware » ou rançongiciel, un code qui exploite des failles de sécurité pour encrypter les systèmes informatiques et exiger une rançon pour les débloquer. Colonial Pipeline l'a payé de sa poche, cherchant à éviter que la pénurie prenne de l'ampleur. Le cyber-système US dépassé par les plus forts que lui? 

Peu de temps après avoir pris connaissance de l'attaque, Colonial a mis certains systèmes hors ligne par précaution pour contenir la menace. Ces actions ont temporairement interrompu toutes les opérations de pipeline et affecté certains des systèmes informatiques. La cyberattaque en 2020 contre SolarWinds (une société américaine qui développe des logiciels professionnels permettant la gestion centralisée des réseaux, des systèmes et de l'infrastructure informatique) a été considérée comme une des plus grandes cyberattaques de ce début de 21e siècle et a visé aussi l'interconnexion des réseaux: en introduisant une porte dérobée dans la mise à jour d'un logiciel de l'éditeur SolarWinds, les pirates ont réussi à infiltrer des dizaines de milliers de ses clients dans le monde entier.

Or ces piratages informatiques sont la preuve de la vulnérabilité de la défense américaine. Selon CNBC, l'ampleur, la nouveauté et l'agressivité de l'attaque de l'année dernière contre SolarWinds poussent à la réflexion. Et la chaine ne croit pas si bien dire :  Le président de Microsoft, Brad Smith, a déclaré que la cyberattaque a utilisé la société de logiciels SolarWinds comme base arrière pour infiltrer les agences gouvernementales américaines et qu’elle est « la cyberattaque la plus grande et la plus complexe que le monde ait jamais connue ». Une certaine pénétrabilité à travers les couches de cyberdéfense, mal connectées? 

 Biden est entré à la Maison Blanche après les attaques contre SolarWinds avec des plans pour augmenter le niveau de partage d'informations entre les entreprises et le gouvernement sur les cyberattaques. Le gouvernement Biden a proposé un plan pour travailler avec les principales infrastructures pour tester le nouveau système d'alerte rapide ; le plan a été cité par des groupes industriels comme un moyen de tester de nouveaux protocoles de préparation et de partage des informations. Le coup de Pipeline Colonial prouve que lui non plus n'est pas du genre à relever le défi. 

La cyberattaque contre Colonial Pipeline soulève une question, celle des modalités de paiement de la rançon. Selon plusieurs médias américains, dont Bloomberg, ABC, et le Wall Street Journal, Colonial Pipeline aurait versé une rançon de 5 millions de dollars aux pirates informatiques qui avaient contraint la société à fermer le plus grand oléoduc de produits raffinés du pays. Le paiement aurait permis à la compagnie d'obtenir les outils de déchiffrage lui permettant de déverrouiller ses systèmes informatiques. Ultime humiliation pour le pays de Bill Gates! 

Le réseau d'oléoducs de 8 .800 kilomètres de Colonial Pipeline dessert toute la côte est américaine . Il transporte 45 % de l'essence, du diesel et du kérosène américains depuis les raffineries du golfe du Mexique vers New York. Colonial Pipeline n'est pas le seul oléoduc à alimenter l'est américain en carburants, mais c'est le plus important. Son concurrent Plantation Pipeline s'arrête à Baltimore et a une capacité d'environ un tiers de celle de Colonial. Le groupe a annoncé mercredi 12 mai avoir « amorcé » le redémarrage des opérations de son oléoduc. Il y a décidément de plus en plus de moyens contre l'Empire non seulement pour la faire saigner mais pour le faire payer l'argent volé. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV