Décidement et à tous les niveaux, il y a un problème d'interconnexion au coeur du système occidental. Alors même qu'en Israël, quintessence du complexe militario industriel US/OTAN, on assiste à l'effondrement d’une machine de guerre, un vrai faux épouvantail, à l'aide de quoi les puissances ont détourné de grès et de force et pendant des décennies les richesses de la région, une curieuse affaire vient de montrer qu'aux États-Unis non plus, l'Occident est loin d'être à la hauteur en termes sécuritaires.
Au fait, la presse sioniste regorge en ce moment de reproche à l'adresse d'un appareil de renseignement israélien qui n'a rien vu venir, ni de l’émergence d'une puissance balistique comme celle de Gaza, ni de celle d'un système militaire parfaitement synchrone qui amplifie son action par palier. Idem aux États-unis où le plus gros pipeline Est-ouest a été cyberattaqué, quitte à déclencher l'état d'urgence énergétique dans 17 États. Les cyberattaques contre SolarWinds en 2020 et Colonial Pipeline en 2021 poussent les parlementaires américains à demander un renforcement des protections des infrastructures énergétiques américaines essentielles contre les piratages informatiques. Le principal opérateur américain d'oléoducs, Colonial Pipeline, et les autorités américaines ont mis des jours à tenter de remettre sans succès le réseau d'approvisionnement de carburant pétrolier de la côte Est après avoir été victime d'une cyberattaque de grande envergure vendredi 7 mai. Au fait, les USA ont payé le rançon. Et si cette méthode devenait par elle même une manière de contourner les sanctions US?
On sait que la Russie a été accusés par les USA d'en avoir été l'auteur, accusation contre quoi, elle s'est défendue. On sait aussi que certains milieux pointent de doigt la Chine qui la réfute aussi. N'empêche que l'attaque du 7 mai a impliqué un « ransomware » ou rançongiciel, un code qui exploite des failles de sécurité pour encrypter les systèmes informatiques et exiger une rançon pour les débloquer. Colonial Pipeline l'a payé de sa poche, cherchant à éviter que la pénurie prenne de l'ampleur. Le cyber-système US dépassé par les plus forts que lui?
Or ces piratages informatiques sont la preuve de la vulnérabilité de la défense américaine. Selon CNBC, l'ampleur, la nouveauté et l'agressivité de l'attaque de l'année dernière contre SolarWinds poussent à la réflexion. Et la chaine ne croit pas si bien dire : Le président de Microsoft, Brad Smith, a déclaré que la cyberattaque a utilisé la société de logiciels SolarWinds comme base arrière pour infiltrer les agences gouvernementales américaines et qu’elle est « la cyberattaque la plus grande et la plus complexe que le monde ait jamais connue ». Une certaine pénétrabilité à travers les couches de cyberdéfense, mal connectées?
La cyberattaque contre Colonial Pipeline soulève une question, celle des modalités de paiement de la rançon. Selon plusieurs médias américains, dont Bloomberg, ABC, et le Wall Street Journal, Colonial Pipeline aurait versé une rançon de 5 millions de dollars aux pirates informatiques qui avaient contraint la société à fermer le plus grand oléoduc de produits raffinés du pays. Le paiement aurait permis à la compagnie d'obtenir les outils de déchiffrage lui permettant de déverrouiller ses systèmes informatiques. Ultime humiliation pour le pays de Bill Gates!
Le réseau d'oléoducs de 8 .800 kilomètres de Colonial Pipeline dessert toute la côte est américaine . Il transporte 45 % de l'essence, du diesel et du kérosène américains depuis les raffineries du golfe du Mexique vers New York. Colonial Pipeline n'est pas le seul oléoduc à alimenter l'est américain en carburants, mais c'est le plus important. Son concurrent Plantation Pipeline s'arrête à Baltimore et a une capacité d'environ un tiers de celle de Colonial. Le groupe a annoncé mercredi 12 mai avoir « amorcé » le redémarrage des opérations de son oléoduc. Il y a décidément de plus en plus de moyens contre l'Empire non seulement pour la faire saigner mais pour le faire payer l'argent volé.