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Pour Israël, l'Irak est définitivement perdu depuis l'attaque contre le QG secret du Mossad le 10 avril.

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Base Aïn al-Asad à l'ouest irakien, subit des attaques balistiques du CGRI, le 8 janvier 2020.©AFP

Depuis le 10 avril, date à laquelle le QG ultra secret du Mossad a été pris pour cible d'une opértaion "complexe" et " éclair" et ce, au cœur de ce "havre de paix pro-Israël" que fut Erbil, l'axe US/Israël n'a qu'un seul souci, sauver des milliards de dollars d'investissements en plus de 16 ans de présence continue au Kurdistan irakien qui ne semble plus être ce qu'il croyait. La frappe contre le Mossad a bien prouvé que les "kurdes", jugés " amis infaillibles des Etats -Unis et d'Israël" ne sont pas non plus dignes de confiance et qu'en termes de guerre anti-impérialistes, il y a des moments où il faut bien les craindre.  Mais aussi bien pour les Etats-Unis que pour Israël, la tache d'une récupération des sentiers perdus en Irak relève du quasi-impossible. Comment faire pour que les failles en renseignement et sécuritaires qui ont conduit à la mort de 10 officiers du Mossad le 10 avril soient colmatées? 

Ce dimanche, trois roquettes sont tombées près de l’aéroport international irakien à Bagdad où se situe la base américaine de Victoria. « Trois roquettes de calibre 107 mm se sont abattues sur la base militaire américaine de Victoria, dont l'une a touché un point de contrôle affilié à la société britannique 4GS à l'extérieur de la base militaire de Victoria », a-t-on appris de la chaîne d’information arabophone iranienne, Al-Alam.

Des sources irakiennes affirment qu'au moins cinq roquettes ont été tirées sur la base militaire de Victoria et que des systèmes de défense aérienne US les ont comme toujours ratées. Au rythme où vont les événements marqués par quelques 20 attaques visant les convois logistiques US depuis début de l'année, ou encore par cette apparition-surprise des drones irakiens visant le plus allègrement du monde les bases américaines, Israël peut-il espérer un retour de l'état de grâce en Irak en général et à Erbil en particulier?  Un des plans B consiste évidemment à appeler la Turquie atlantiste au secours et c'est ce qui explique les agissements militaires turcs dans le nord de l'Irak. Après tout le Sultan a prouvé en Syrie à quel point il sait se montrer protecteur quand Israël en a besoin . 

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Aussi, dimanche soir, le Premier ministre irakien et commandant en chef des forces armées, Mustafa Al-Kazemi, a émis plusieurs directives aux forces de sécurité. Il leur a ordonné de revivifier les efforts de renseignement et de sécurité et de renforcer des opérations préventives pour faire face aux agissements des cellules dormantes du groupe terroriste Daech, tarir leurs sources financières et détruire leurs bastions, où? à Kirkuk. 

Cela s'est produit pendant qu'Al-Kazemi présidait une réunion élargie sur la sécurité à laquelle participaient des dirigeants des services de sécurité fédéraux et des Peshmergas, ainsi que les ministres de l'Intérieur, de la Défense et des Finances. Au cours de la réunion, ils ont discuté de l’évolution des événements de sécurité en Irak au cours des derniers jours. Ils ont également abordé des plans de sécurité pour faire face aux terroristes et réduire les violations et étendre la sécurité et la stabilité dans tout le pays.

Les différentes forces de sécurité fédérales et les Peshmergas se sont également engagés à coordonner leurs décisions en particulier dans les zones à responsabilité conjointe. Le but de la manœuvre? Faire en sorte que les peshmergahs que le clan Barzani a incité à attaquer dès le 11 avril, soit quelques heures après la première frappe au drone contre la base US, Harir, à pilonner les QG des Hachd, remplacent ces derniers, l'axe US./Israël croyant pouvoir s'offrir une marge de protection si la Résistance soit éliminé du nord irakien. 

Mais ce coup va-t-il sauver l'axe CIA/Mossad, désormais si largement exposé aux opérations de contre espionnage et militaire de la Résistance? 

Le site web de la chaîne d'information libanaise, al-Mayadeen, a abordé dans une note rédigée par "Abbas Al-Zain", les dimensions des objectifs de la concentration du régime sioniste sur l'Irak, et ses tentatives pour l'affaiblir et le démembrer puis ses échecs qui culminent avec l'attaque anti Mossad du 10 avril. 

"En dépit des milliards de dollars d'investissement, ces dernières années, l'Irak est devenu une nouvelle menace contre «l’entité sioniste». Cela était clairement évident dans le rapport de l'Institut israélien de la sécurité nationale à la fin de l'année dernière, considérant que lors de la prochaine guerre, «  le front intérieur sera attaqué avec des milliers de roquettes et de missiles, dont des dizaines de missiles de précision et de drones et depuis plusieurs arènes en parallèle: le Liban, la Syrie, l'ouest de l'Irak et peut-être Gaza.

Dans une simulation de guerre, l'Institut israélien de sécurité nationale a également présenté, au début de cette année, un scénario indiquant que «la guerre commencera par le tir de 6 missiles depuis l'ouest de l'Irak vers Tel-Aviv». Dans ce sens, il apparaît que l'Irak est une source de préoccupation majeure pour l'entité sioniste, à la lumière des événements survenus sur la scène irakienne ces dernières années et de la formation des Unités de mobilisation populaire, Hachd al-Chaabi, qui ont engagé la plupart de ses factions au sein de la stratégie de l'axe de Résistance dans l'interdépendance des fronts.

Par conséquent, les manœuvres militaires conjointes américano-israéliennes en février dernier viennent étayer ces préoccupations, car les scénarios des manœuvres simulaient cette fois le lancement de missiles de croisière, de missiles sol-sol et de drones kamikazes depuis l'ouest de l'Irak et du Yémen. Cela a été pris en compte, "selon les médias israéliens, après que les manœuvres se sont limitées à simuler des attaques de missiles depuis le Liban, la Syrie et l'Iran.

Tout cela a précédé les avertissements émis par l’Institut des «études de sécurité nationale israélienne» en juin de l’année dernière sur le danger du retrait des États-Unis d’Irak, considérant que cela représenterait une menace directe pour les intérêts stratégiques israéliens.

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L'entité sioniste considère l'Irak comme une "occasion manquée", d'autant plus que les Américains ont échoué sous le gouvernement post-Saddam Hussein à amener Bagdad sur la voie de la normalisation, en raison du poids populaire des groupes politiques qui s’y opposent. La transformation de l'Irak en une avant-garde face à l'hégémonie américaine à travers les factions de la Résistance irakienne a placé «Israël» dans le cercle du ciblage sur 3 axes: Israël est traité comme une partie des USA et donc une cible à abattre. L'opération du 10 avril en porte la preuve puisque en dépit de tous les efforts Israël est exposé. La deuxième consiste au lien des forces de Résistance irakiennes avec la cause palestinienne, et la troisième est la coordination entre les groupes de la Résistance irakienne d'une part, et l'axe de la Résistance dans son ensemble de l'autre, au cours des dernières années.

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Cette troisième voie a été réalisée grâce aux efforts du numéro deux des Hachd al-Chaabi, le défunt Abou Mahdi al-Mohandes, qui jouissait d’un haut niveau de conscience politique et sécuritaire. Parce qu'il s'est rendu compte que les défis de la lutte contre le terrorisme en Irak ne pouvaient être séparés des autres fronts, en particulier de la Syrie, tout comme ces défis ne pouvaient pas être séparés des coalitions régionales. En Irak, Israël a perdu". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV