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Peut-on faire confiance à MBS? Le piège tendu par Riyad à l'armée libanaise?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo d'archives)

L’ambassadeur de l’Arabie saoudite à Beyrouth a demandé au commandant en chef de l’armée libanaise de prendre ses distances avec le Hezbollah. 

Des sources d’information libanaises ont fait part d’une rencontre secrète entre Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, et Waleed al-Bukhari, ambassadeur de l’Arabie saoudite à Beyrouth. 

Selon le quotidien Al-Akhbar, « lors de cette réunion, à laquelle ont participé un grand nombre d’attachés militaires et ambassadeurs des pays arabes et étrangers, a été évoqué et traité le sujet d’une "aide des pays frères et amis" à l’armée libanaise ».

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« L’ambassadeur de l’Arabie saoudite a fait part à Joseph Aoun d’une condition posée par Riyad pour octroyer ses aides à l’armée libanaise », a indiqué Al-Akhbar

Et de continuer : « L’ambassadeur saoudien a prétendu que les forces liées au Hezbollah s’ingéreraient dans les affaires de l’armée contrairement aux instructions, mais le commandant libanais lui a répondu que le Hezbollah n’avait aucune force à l’intérieur de l’armée et qu’il ne pouvait pas s’ingérer dans les affaires de l’armée et de ses organisations ». 


Joseph Aoun a également ajouté qu’il ne fallait pas prendre en compte les commentaires des parties tierces dont les Occidentaux pour juger de cette affaire. « Lorsque certaines parties parlent des forces du Hezbollah à l’intérieur de l’armée, elles parlent en effet des officiers et des militaires qui ont des liens de parenté avec les forces du Hezbollah », a déclaré Aoun cité par le journal. 

Selon Al-Akhbar, « les propos d’al-Bukhari s’inscrivent dans le cadre des diktats des États-Unis quant à l’octroi de toute aide à l’armée libanaise ». 

Huit mois se sont écoulés depuis la signature d’un accord de compromis entre Israël d’une part et les Émirats arabes unis et Bahreïn de l’autre et les coopérations entre ces trois régimes sont montées d’un cran. 

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La compagnie israélienne Delek Drilling a annoncé, lundi 26 avril, avoir signé un accord pour vendre ses parts dans le gisement de gaz naturel Tamar en Méditerranée orientale à Mubadala Petroleum, filiale du fonds souverain d’Abou Dhabi, pour 1,1 milliard de dollars.  

S’il est finalisé, l’accord serait l’un des développements les plus importants depuis que le régime israélien et les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations l’année dernière, sous les auspices de Donald Trump. 


Le champ gazier Tamar, dont l'exploitation a commencé en mars 2013, est situé à 90 km des côtes des territoires palestiniens occupés par le régime sioniste et au large de Haïfa. Tamar se trouve près des frontières du Liban qui s’engage dans des contentieux frontaliers avec le régime sioniste. Là, Beyrouth a accepté de prendre part à des négociations indirectes avec les Israéliens pour la délimitation de ses frontières maritimes pour ainsi pouvoir finalement régler ses problèmes et lancer une opération de forage et d’exploitation en Méditerranée.

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Mais le tout récent accord signé entre Tel-Aviv et Abou Dhabi concernant le champ gazier de Tamar prouve que la partie israélienne cherche à compliquer les choses en faisant impliquer une partie tierce dans ce conflit avec les Libanais. 

En effet, le régime sioniste et le Liban peuvent tous les deux exploiter leurs côtes au large de la Méditerranée afin de subvenir à leurs besoins en hydrocarbure, mais le caractère agressif et possessif des Israéliens les pousse à mettre la main sur les ressources maritimes qui appartiennent au Liban. 


Début 2020, le président libanais Michel Aoun a annoncé l’arrivée d’un navire de forage, pour la première fois, dans l’espace maritime du Liban avec pour mission d’explorer le premier puits du bloc 4. 

Michel Aoun a participé à une cérémonie officielle sur le navire de forage qui a jeté l'ancre à environ 30 km au large des côtes libanaises, au nord de Beyrouth et a déclaré : « C'est un jour heureux (...) pour tous les Libanais et un jour historique ». 

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Plus d’un an après, toujours rien! La raison s’annonce bien claire : les compagnies comme le Total français continuent de traîner dans les affaires d’exploitation et de forage sous l’ordre des Américains et des Israéliens, ce qui a poussé Beyrouth à penser à un nouveau partenariat avec les pays amis pour qu’il puisse finalement exploiter ses ressources en vue de régler une importante partie de ses problèmes financiers. 

Les Libanais semblent avoir réalisé que les Américains et les Israéliens n'allaient jamais reconnaître leurs droits. Le Hezbollah a déjà prouvé, lors des guerres en 2000 et en 2006, que la seule voie à opter pour les Libanais est de combattre les tendances maximalistes du régime israélien. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV