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Zoom Afrique du 25 avril 2021

Tchad: place au pillage du pétrole

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Actualité en Afrique :

  • Burkina : le ministre de la Défense encourage les unités militaires de la garnison de Pô
  • Au Mali, l’armée française déploie ses premiers robots-mules en opération extérieure
  • Gabon : Libreville veut arrêter le torchage du gaz
  • Brazzaville accueille les acteurs clés du numérique de l’Afrique centrale

Analyses de la rédaction :

1. Tchad : place au pillage du pétrole

Voilà l’un des objectifs de l’élimination physique d’Idriss Déby par ses alliés « les plus chers et les plus solides ». Un peu comme au delta du Niger, au Mozambique voir au Sénégal et encore en Syrie et en Irak, les rebelles tchadiens qui ont toutes les raisons du monde de croire qu’ils ont le soutien de la France, lorgnent les richesses nationales. Et devinez pour le compte de qui ? Évidemment des multinationales. 

D’ailleurs, à ce sujet, un article du think tank américain Atlantic Council publié le 20 avril disait : « L’incapacité de Déby à faire fructifier les milliards de dollars de recettes pétrolières accumulées depuis que le Tchad a commencé à exporter sa production est devenue un point particulièrement sensible pour tout Tchadien ne faisant pas partie de la tribu Zaghawa. Cette dernière a le plus bénéficié du système de favoritisme corrompu que la richesse pétrolière a créé. »

Ces rebelles ont visiblement la mission de détrôner à la Chine, la coopération pétrolière avec le Tchad, au profit de Total. En effet au Tchad, Total ne possède que de 3 dépôts carburants terrestres et aviation et d’un centre emplisseur de gaz butane. Elle en veut plus et fait tout son possible pour atteindre son objectif. À preuve : quelque mois avant l’assassinat de Déby et sous les pressions de la France, l’ancien ministre tchadien du Pétrole et de l’Énergie, Djerassem Le Bemadjiel, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 4 septembre 2020, pour corruption et détournement de fonds publics entre 2013 et 2016.

Pour son avocat, l’ancien ministre du Pétrole a été victime d’une « arrestation arbitraire ». Selon Maître Doumra Manace, « c’est le seul ministre tchadien qui a réussi à faire annuler un faux contrat de pétrole », faisant payer à la compagnie chinoise CNPC « plus de 400 millions de dollars américains » en renégociant le contrat.

À présent cette perspective de coopération avec la Chine est totalement mise en cause, et ce, par des rebelles qui ne sont en aucun cas des représentants de l’État.

Cette atomisation des richesses nationales profite évidemment à la France qui ne voit en Tchad qu’un réservoir. Elle cherche à mettre la main sur ses gisements entiers, ce qu’elle n’a pas pu faire pendant des années.

 

2. En RDC, l’ONU change de stratégie et se dresse contre la population congolaise

Depuis plusieurs jours maintenant, les manifestations réclamant le départ de la Monusco continuent.

En dépit de leur interdiction par le gouverneur du Nord-Kivu, ces mouvements de protestation, enclenchés depuis le 5 avril, ne faiblissent pas, bien au contraire, particulièrement à Beni. Hier encore, les manifestants se sont réunis dans les rues de cette ville. Les manifestants dénoncent les exactions et le laxisme de la force onusienne face aux tueries à répétition.

Cela fait des décennies que la MONUSCO est présente dans l’est du pays, mais cela ressemble trait pour trait avec les forces françaises au Mali. Aucune amélioration de la situation sécuritaire, bien au contraire, la situation empire et les groupes armés, les terroristes se renforcent.

« Cela fait des années que la Monusco est ici dans le territoire de Beni. Mais elle n’arrive pas à mettre fin aux violences, pourtant nous voyons circuler les véhicules de la Monusco ici. »

Mettre fin à la Monusco, mais quelle alternative ? Jean-Paul Muhindo Lusenge est membre de la Lucha, l’un des mouvements citoyens qui soutiennent ces manifestations. « L’État congolais doit prendre ses prérogatives en main. En conservant la Monusco, l’État congolais se comporte comme un bébé. Nous ne resterons pas éternellement des bébés. Et la Monusco a prouvé son inefficacité, en mettant les FARDC devant le fait accompli son action sera plus visible sur le terrain », dit-il.

La situation s’envenime de plus en plus, les Congolais sont vraiment décidés à mettre la MONUSCO dehors. L’ONU a déclaré la guerre aux Congolais afin d’étouffer les manifestations.

36 présumés hommes armés ont été présentés à la presse par le maire de Butembo. Selon lui, parmi eux, se trouvent des miliciens qui planifiaient une attaque contre la MONUSCO, le 15 avril dernier.

Ce qui devient sérieux. Les Congolais se sont rendu compte que la Monusco était prête à liquider les civils pour préserver sa présence dans le pays. D’ailleurs, le simple fait que les groupes armés terrorisent la population dans l’Est reflète non seulement l’inaction de la Monusco, mais également leur complicité.

Ce genre de scénario a souvent été répété dans les autres pays d’Afrique et également au Moyen-Orient.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’en Éthiopie, après la prise de Mékélé dans le Tigré, l’armée éthiopienne avait reçu l’ordre de garder l’œil sur les convois de l’ONU et de ne surtout pas les laisser dévier de leur chemin, car c’est eux qui approvisionnent les terroristes et les séparatistes pour déstabiliser les pays d’Afrique. D’autant plus qu’en Centrafrique également, il y a eu de nombreuses manifestations demandant le départ de la Minusca (la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique).

Peu importe le pays dans lequel l’ONU est implantée, les populations se plaignent constamment de son inaction, mais également, tout le monde a remarqué qu’avec sa présence, les problèmes sécuritaires s’aggravent. En bref, peu importe les discours d’apaisement, et les nouvelles initiatives de la Monusco, comme le fait de rétablir un dialogue avec la population et organiser un point de presse chaque semaine ne changera rien au fait que la population veut le départ de Monusco et elle l’obtiendra, ce n’est qu’une question de temps !

 

3. La France utilise le prétexte du développement en Afrique pour transférer des sommes faramineuses pour les opérations militaires contre la population

Selon le gendarme des finances publiques, la priorité au développement annoncée par la France pour le Sahel n’a été qu’en partie suivie d’effet.

Il y a les stratégies couchées sur le papier et affirmées dans les discours politiques. Et puis il y a les faits. Au Sahel, la Cour des comptes estime que l’écart entre les ambitions annoncées par la France et la réalité de ses engagements est très grand. Dans un rapport rendu public jeudi 22 avril, le gendarme des finances publiques souligne que la priorité au développement affichée par la France au Sahel depuis 2009 dans ses différentes stratégies n’a « été qu’en partie suivie d’effet ».

Les dépenses françaises en faveur des pays de Barkhane ont plus que doublé entre 2012 et 2019, passant de 584 millions d’euros à plus de 1,17 milliard d’euros 7 ans plus tard. Mais l’aide accordée à la stabilisation et au développement, elle, n’a pas du tout suivi la même progression, note le rapport. Entre 2012 et 2019, le montant annuel qui leur a été alloué a même baissé, passant de 431 millions d’euros à moins de 325 millions. Selon la Cour des comptes, plus de 60 % des sommes françaises versées au Sahel ont ainsi été affectées aux opérations militaires, sur la même période. Ces opérations sont du genre, une frappe aérienne qui tue des civils lors d’une cérémonie de mariage, ou encore, une frappe aérienne qui détruit 3 motos et tue 6 jeunes maliens, mineurs pour 4 d’entre eux.

En plus de cela, les officiels français ont maintes fois insisté sur l’urgence de financer le développement dans cette région.

Selon les rapporteurs, la France et l’Union européenne ont préféré « diriger spontanément leurs actions vers des pays dont l’économie est plus avancée et la situation géopolitique plus stable ». Et l’aide au développement accordé au Sahel par la France et l’Union européenne dans son ensemble s’est davantage matérialisée par « des prêts et non pas des dons ».

L’efficacité de l’action militaire française, enclenchée en 2013 au Mali avec l’opération Serval » (transformée en « Barkhane » depuis 2014), laisse aussi les rapporteurs plutôt sceptiques. Ainsi, ils notent que si la France a quasiment multiplié par sept ses investissements militaires depuis 2012 (passant de 153 millions à plus d’un milliard d’euros actuellement), les résultats sur le terrain ne correspondent pas du tout aux objectifs fixés.

Ce qui reste étonnant, c’est que la France et l’Union européenne ont étouffé les pays du Sahel, aussi bien au niveau économique que sécuritaire.

Le but de l’UE et la France c’est bien l’anéantissement total des pays du Sahel pour faire de ces territoires une grande base militaire grandeur nature et des terrains d’entraînement militaires en tout genre. C’est pourquoi les habitants du Sahel sont les principales cibles des opérations militaires et c’est également la raison pour laquelle, le fait que les familles africaines ont en moyenne plusieurs enfants, dérange Emmanuel Macron.

Bref, si selon les perspectives démographiques, la population en Afrique de l’Ouest (CEDEAO et Mauritanie), qui représente aujourd’hui près de 37 % de la population du sous-continent, devait même croître dans des proportions légèrement supérieures et passer de 391 millions d’habitants en 2019 à 796 millions en 2050 (+104 %) puis 1,5 milliard en 2100 (+284 %). Imaginez un peu avoir plus d’un milliard d’anti-néocolon et de résistants face à l’Occident ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV