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Zoom Afrique du 24 avril 2021

L'émissaire américain au Cameroun.

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Actualité en Afrique :

  • Une étudiante iranienne remporte deux médailles au Défi de l’innovation en Afrique 2021
  • Coopération bilatérale Kenya – RDC : un accord sur les transports est signé
  • Sénégal : le gouvernement va appuyer une société chargée du passage de l’analogie au numérique (ministre)
  • Afrique du Sud : la raffinerie d’Engen sera convertie en terminal d’importation de produits pétroliers propres
  • Ouganda : la ministre des TIC veut renforcer financièrement le fonds dédié à l’innovation

 

Analyses de la rédaction :

1. Avis de tempête sur le Cameroun ! 

Pourquoi au Cameroun, pays que les Américains n’ont pas cessé d’en planifier le démembrement, les États-Unis de Biden travaillent pour la fin de la stigmatisation liée aux exactions de Boko Haram, et ce plus particulièrement ce qui en touche les Kanuri ? 

Ce jeudi 22 avril 2021, l’ambassade des États-Unis a participé à l’événement « Kanuri, mais pas Boko Haram » organisé par Voix de Paix (V2P). Il s’agit d’une initiative financée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), nous dit le site Actu Cameroun avant d’ajouter : « Le projet V2P, qui est mis en œuvre par Equal Access International (EAI), a travaillé avec succès au niveau communautaire et dans toute la région pour réduire la stigmatisation des Kanuri depuis 2019. Le projet V2P doit se terminer en décembre 2021, l’événement “Kanuri, mais pas Boko Haram” vise à obtenir l’accord et la reconnaissance des principaux acteurs internationaux sur l’importance d’adresser la stigmatisation des Kanuri afin de renforcer la cohésion sociale et la résilience de cette communauté à l’extrémisme violent. »

Pour une Amérique qui a tout fait ces 4 dernières années pour faire déboucher la crise anglophone parfaitement factice sur un État fédéral et de là sur une implosion du Cameroun, il serait bien anormal de dépenser des milliards de dollars à l’effet de renforcer la cohésion sociale au Cameroun.   

L’administration Biden suit de près la situation dans le nord-ouest et le sud-ouest et vient de nommer Christopher John Lamora, un spécialiste des droits de l’homme, à la tête de la chancellerie américaine à Yaoundé. Proche des réseaux démocrates, le diplomate sera chargé de renouer avec Paul Biya et c’est là où réside le danger. Si l’ambassadeur US de l’époque de Trump s’ingérait directement dans les affaires camerounaises exigeant que Biyad change de régime politique, Biden a la spécialité de la soft guerre et les questions des droits de l’hommistes, c’est son terrain favori. Pour le reste ce n’est pas sans raison si l’ambassadeur a choisi les Kanuri. 

Les Kanouri (variantes : Kanoury, Kanuri) forment une population d'Afrique occidentale et centrale vivant à proximité du lac Tchad : au nord-est du Nigeria dans l'État de Borno, au Niger, au Tchad et au Cameroun. Le recensement nigérian de 1988 estimait à 320 000 les Kanouris vivant dans ce pays et actuellement à 2,5 millions sur les différents pays concernés. Ils sont donc dans une grosse partie des régions stratégiques et pétrolifères. Puis les Kanuri pratiquent un islam (dès le XIe siècle) mêlé de cultes traditionnels. Tout ceci veut dire que le nouveau plan US visant le Cameroun cherche à créer des tensions interconfessionnelles en lieu et place des tensions linguistiques.  

 

2. Éthiopie, le coup de Sédal ou comment piéger l’État ? 

C’est un État dans l’ouest de l’Éthiopie à quelques kilomètres des frontières soudanaises et qui a pour nom Benishangul-Gumuz.

La commission éthiopienne des droits de l’homme signale un massacre de civils par des individus armés qui ont encerclé Sedal le chef-lieu de cette province.

C’est à Sedal avec ses 25 000 habitants que se situent le barrage de renaissance, autour de quoi il y une très forte tension en ce moment entre l’Éthiopie d’une part et le Soudan et l’Égypte de l’autre, un Soudan qui a été poussé cette semaine à lâcher du lest, à déboycottiser Israël puisque la junte militaire au pouvoir est désormais directement menacée par l’affaire du Darfour, des pseudo massacres qui y sont commis et que les médias occidentaux commencent à agrandir et médiatiser l’histoire de rappeler à la junte que si elle ne recule pas face aux exigences US/Israël, il y aura un casier aussi lourd que celui de El Bachir en vue.

Bref, des individus armés se sont emparés de Sedal et ne tarderont pas à faire marche sur le barrage si l’armée éthiopienne ne fait pas quelque chose à savoir ne déploie pas ses effectifs pour ramener de l’ordre. Une fois déployés à Sedal rien n’empêchera ensuite ces mêmes individus armés à faire usage d’armes et de missiles contre l’armée éthiopienne et puis, pourquoi pas, à tirer un missile, genre missile israélien déjà livré à l’Éthiopie en direction du Soudan et de l’armée soudanaise.

C’est comme ceci que commence en général une guerre régionale guerre que l’axe US/Israël/OTAN n’a pas pu déclencher au Tigré puisque l’État éthiopien est bien intelligent et que ses voisins soudanais et égyptiens le sont. Mais cette fois pourrait être la bonne. Surtout que la France vient de liquider Deby au Tchad pour faire entre autres, pression sur le Soudan. 

 

3. Tchad, le plan retors de Barkhane ? 

C’est la revanche de Barkhane : après avoir éliminé Deby, l’homme en partie à l’origine de l’échec du projet G5 Sahel, un projet destiné à l’origine non pas à créer une coalition militaire interafricaine à l’image de l’OTAN, mais bien une pseudo coalition avec pour charge de mercenariser les armées africaines, la force d’occupation charge cette même structure moribonde à veilleur à la pseudo transition au Tchad. A-t-on liquidé Deby pour faire revivre militairement G5 en mettant sur ordre de Barkhane via une transition tchadienne bidon l’armée tchadienne ?

Sur le plan politique, et un peu comme au Mali, la France se retranche derrière le G5 Sahel et tire les ficelles. Aussi ce vendredi après les obsèques, deux présidents du G5-Sahel ont rencontré les acteurs politiques pour recueillir leurs avis. RFI dit : «  Les deux présidents, Mohamed Bazoum du Niger et Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie, ont été mandatés par leurs collègues du G5 Sahel et le président français pour écouter les acteurs politiques sur le modèle de transition qu’ils souhaitent. » Pour Bazoum qui vient d’échapper à un coup similaire juste perpétré après son élection et un président mauritanien qui s’impose de fond en comble à la totalité des projets expansionnistes de l’axe US/Israël/OTAN au Sahel et au Maghreb l’exercice est loin d’être facile. RFI les cite ainsi : « Nous avons pris cette décision parce qu’il n’y a pas d’initiative de médiation politique venant d’Afrique centrale en ce moment, ont expliqué les deux chefs d’État à la trentaine de leaders politiques de l’opposition et de la majorité confondus qui ont été conviés dans un hôtel de la capitale.

Bref, les deux présidents visiblement inquiets aident la France à imposer G5 Sahel c’est-à-dire elle-même sur la scène politique tchadienne.

Et militairement ? Là, la France ne joue plus le mystère puisque cette armée tchadienne l’une des meilleures, elle en a besoin pour se maintenir en vie dans un Sahel qui tend à l’engloutir.

RFI dit : “Ce qui ressort des consultations du président (Macron) avec ses homologues, c’est la nécessité d’aller très vite dans une transition inclusive qui fasse de la place aux forces politiques”, expliquait un de ses conseillers du président français, ajoutant “tout le monde est bien conscient que le volet civil de la transition devra avoir des pouvoirs importants et qu’il faudra avoir un équilibre satisfaisant entre le Conseil militaire de transition et le dispositif civil qui se mettra en place”. “C’est la seule voie aujourd’hui, conclut cette même source, car un processus purement militaire n’y arrivera pas”.

Un processus purement militaire n’y arrivera pas, cela veut dire qu’Itno fils totalement subjugué par ses mentors français fera comme la junte malienne du béni-oui-oui. Tout ceci n’augure rien de bon alors que parallèlement les rebelles tchadiens en Libye sont préparés par la France à prendre d’assaut la capitale et à faire du Tchad une seconde Libye. Ils viennent de rejeter la désignation du fils Deby Itno et de son clan guerrier des Zghawa en affirmant que le Tchad n’est pas une monarchie. D’autres groupes rebelles de l’est et du sud sont tentés par la reprise des armes.

 Au Tchad, après l’inhumation du maréchal Idriss Déby Itno, la classe politique est consultée sur l’avenir de la transition. Ce vendredi après les obsèques, deux présidents du G5-Sahel ont rencontré les acteurs politiques pour recueillir leurs avis. Des rumeurs persistantes indiquent que le maréchal Khelifa Haftar soutient les rebelles tchadiens du Nord qu’il connaît particulièrement bien puisqu’il fut l’un des généraux libyens à avoir combattu lors de la guerre du Tchad contre la France dans les années 80. Une fois n’est pas coutume : le plan B français est rudement bien préparé. Visiblement depuis 2020 date à laquelle une pseudo guerre libyo-libyenne a été déclenchée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV