Il y a un évidemment un sens très particulier à donner à cette méga parade de l’Armée iranienne qui se déroule ce dimanche 18 avril à travers tout l’Iran alors même que l’axe US/Israël est toujours en état de choc : le 11 avril 2021, au large de Fujaïrah, unique port océanique des Emirats où des centaines de pétroliers et de navires accostent quotidiennement, un navire logistique du Mossad, deuxième du genre à s’être aventuré ces deux derniers mois, près du détroit d’Hormuz, était pris pour cible d’une attaque au drone armé d’une complexité inouïe, attaque qui de l’aveu du chroniqueur militaire sioniste, Taal Leev Ram, a synchronisé de la meilleure manière qui soit le couple précision /furtivité : « l’équipage qui croyait avoir reçu en plein fouet un missile de croisière du CGRI, tiré depuis une vedette rapide, ont réalisé sur le tard avoir été ciblé par un engin tiré par un drone. … cela ne laissait plus aucun doute, un nouveau paradigme venait à faire irruption en plein champ de bataille Israël/Iran, les drones ».
Ce constat n’a pas tardé à s’avérer au contact des évolutions qui se sont succédé les jours suivants : un centre du Mossad à Erbil, Harir, la base américaine au Kurdistan, une base turque à Mossoul tout comme Aïn al-Asad à al-Anbar ont fait tour à tour l’objet des attaques aux drones simultanés. Le message a été clair : en Irak, le stade de roquettes et de missiles anti-US est dépassée ; l’axe pro-iranien est entré dans l’ère des drones, ce qui a tout pour terroriser le camp d’en face. Car bien que pionnier dans l’usage des drones et des technologies militaires associées, Israël tout comme les Etats-Unis se trouvent totalement vulnérables face à ces engins qui depuis 2019 date à laquelle Ansarallah du Yémen a pris pour cible de l’une des plus grandes nuées de drones du monde (21) les raffineries de Buqaiq et de Khamis à l’ouest saoudien, ne cesse d’aller d’épreuve en épreuve et d’en sortir la tête haute. »
Quant à une guerre navale contre Israël qui a commencé le 25 février avec l’attaque contre Hélios Ray et qui à en juger les évolutions récentes, aura pour principal vecteur les drones, la situation est encore plus périlleuse : en mer Rouge, outre le « Saviz », base logistique du CGRI, l’Iran dispose de son porte-hélicoptères Makran lequel embarque sept hélicoptères anti-sous-marins et de combat ou de transport de forces commandos. Puis Makran a à son bord deux rampes de lancement de missiles de croisière Qadir ou Nour d'une portée de 130 à 300 kilomètres, quatre vedettes rapides, équipées de 11 lance-roquettes et aussi quatre sous-marins petits et de type Sabehat-15, (avec une capacité d’embarquement de 150 forces d'opérations spéciales. Mais il existe également des drones à bord de Makran de différent type dont un, tactique, le Simorgh.
Et d'ajouter : « La présence de ces drones dans l’arsenal de la marine iranienne signifie que celle-ci a adopté pour une nouvelle stratégie de guerres maritimes "dronocentrique". Ce nouveau concept prévoit non seulement l’utilisation de navires et de sous-marins dans des conflits près des côtes, mais aussi et surtout un vaste usage de drones dans des zones à une distance considérable par rapport aux côtes et aux navires d’où ils ont décollé. Ces drones permettront l’accès aux images montrant des cibles maritimes et le transfert en temps réel des données aux navires et aux côtes, quand eux-mêmes ne passent pas à l’attaque contre des cibles navales. Imaginons que Saviz et Makran se mettent en couple. Pour être le QG de contrôle et de commandement de la marine iranienne en mer Rouge, il pourra accéder à l’aide de ces drones aux images en temps réel des cibles hostiles, ce qui lui permettra d’activer à bord de Makran ses batteries de missiles antinavires. Ce vendredi, l’Iran a aussi envoyé son destroyer Sahand en mer Rouge avec une DCA originale embarquée, le dispositif dit Kamand qui peut tirer 4000 coups par heure".
Le texte poursuit. " La parade militaire de ce 18 avril a eu quelque chose de particulièrement pré-annonciateur quand on se rappelle qu’elle vient de clore quatre jours de démonstration de force "dronesque" iranienne. Surtout qu’au défilé de ce dimanche, l’armée iranienne a dévoilé quatre systèmes de DCA à basse altitude soit antidrones, antimissiles de croisière, Zolfaqar, Madjid, Khatam, Damanavd pour livrer visiblement un message : les drones iraniens frappent et l'Iran sait se défendre contre les drones, ce qui n'est le cas ciel du Moyen Orient »
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Or Leopold 1er est un Karel Doorman qui n’est pas n’importe quel bâtiment, puisqu’il possède deux quadruples lanceurs de AGM-84 Harpoon (missile antinavire), qui ont une portée de 120 km et qu’en soutien de ces lance-missiles, le bâtiment dispose aussi d’un canon Otobreda 76 mm, qui est à la fois antinavire et antiaérien. La principale arme de combat antiaérien embarquée est le lance-missiles Sea Sparrow vertical, doté d’ un radar semi-actif pour trouver sa cible et puis le navire embarque 16 missiles de ce type d'une portée de 14 km et un Goalkeeper CIWS qui tire des munitions de 30 mm et peut élever la cadence de tir à 4 200 coups par minute, à une portée variant de 200 m à 3 km. On dit même que pour la lutte anti-sous-marine, le Léopold belge est équipé d'un hélicoptère Westland Lynx, qui transporte 2 torpilles Mark 46. C'est tout cet arsenal qui a échoué face au drone marine iranien, ayant frappé en plein jour et en mouvement Hyperion Ray. C'est d'ailleurs en ce sens qu'il faut comprendre le défilée militaire de ce dimanche en Iran où les forces armées iraniennes ont dévoilé quatre système de DCA à basse altitude justement dédié à contrer les missiles de croisière et des drones. Il s'agit de Zolfaghar, Kamand, de Madjid et de Khatam comme pour défier encore plus Israéliens et Américains: les nuées de drones, l'Iran sait s'en servir, attaquer avec et se défendre contre... ce qui n'est pas le cas d'Israël".