Menacés par les attaques de missiles et drones en réaction à leurs agressions, les États du golfe Persique notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les premiers à subir les les effets du vide provoqué dans la région suite au retrait des troupes US, d'où leurs intérêts à réparer leurs relations avec Téhéran.
L'idée de concentrer les unités militaires américaines dans le Pacifique remonte à environ 10 ans; lorsque les dernières unités de campagne américaines ont quitté l'Irak, la présence des troupes américaines s'est limitée à la présence des conseillers militaires. À l’heure actuelle, il semble que le président américain Joe Biden discute à nouveau du retrait des troupes américaines de la région de l’Asie de l'Ouest pour renforcer le déploiement militaire des États-Unis en Chine, a écrit l’agence de presse iranienne dans un article publié vendredi 16 avril.
L'Irak et l'Afghanistan sont les principales options
L'Afghanistan et l'Irak figurent parmi les principales options pour le retrait des troupes américaines du Moyen-Orient. Dans le cadre de l'accord de paix signé entre l'administration Trump et les talibans, une partie importante des troupes américaines sera retirée d'Afghanistan.
Une autre partie importante des forces américaines est stationnée en Irak et dans l'est de la Syrie. Là où apparemment leur objectif est de contrer la montée du groupe terroriste Daech, mais tout le monde sait que leur but principal est d'affronter l'Iran et ses alliés.
L'Arabie saoudite, principale perdante du retrait des troupes US
L'Arabie saoudite est peut-être l'un des perdants les plus importants du retrait militaire américain. Malgré les multiples annonces de Washington concernant la réduction de la présence militaire US dans la région, celle-ci a en fait été accrue sous l'ère Trump. Et ce en raison de nombreux affrontements entre les forces saoudiennes et yéménites.
Cependant, le déploiement US du système anti-missiles THAAD ainsi que des avions de combat F-22 sur des bases militaires saoudiennes a été ouvertement inefficace pour fournir une réelle assistance au régime saoudien; les systèmes THAAD étant probablement les premiers éléments US à voir leur retrait d'Arabie saoudite.
Transférés en Arabie saoudite pour contrer les lancements de missiles à longue portée, les systèmes américains de défense anti-missile THAAD devront être déplacés en raison de la nécessité urgente de renforcer les boucliers de défense antimissile dans les zones situées aux alentours de la Chine.
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Il va de soi que l’Arabie saoudite a d’ores et déjà fait l’acquisition des systèmes anti-missiles THAAD, or la date de leurs livraisons à Riyad reste indéfinie. Mais la réduction de la présence des troupes américaines ne se limite pas à l'Arabie saoudite et s’étend jusqu’aux Émirats arabes unis et à Oman. En attendant, reste à savoir quel impact aura le retrait massif des troupes US sur l’équilibre du pouvoir dans la région où l’influence de Washington commence à se ternir déjà.
Il se pourrait que l’administration Biden y réponde en recourant à la même politique que celle établie par Trump : la normalisation des relations avec les États bordant le golfe Persique qui a conduit aux accords d’Abraham dans le but de limiter la capacité de l'Iran à contrecarrer la présence des Etats-Unis dans la région.
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Suite à la normalisation de leur relations, les Émirats arabes unis et le régime sioniste ont développé leurs activités dans la région, allant du renseignement et de la coopération militaire à une présence conjointe sur l'île de Socotra dans la région du détroit de Bab al-Mandeb.
En plus de développer les relations entre le monde arabe et le régime sioniste, les Américains espèrent également travailler avec d'autres pays pour soi-disant sécuriser la région du golfe Persique. La France est l’un d’entre eux; pour de nombreuses raisons, elle est très intéressée par une présence plus importante au Moyen-Orient.
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Les experts sont nombreux à estimer que rien ne peut combler le vide que provoque le retrait des États-Unis pour ses alliés au Moyen-Orient. La capacité logistique des forces britanniques et françaises est si limitée qu'aucune des deux marines n'est capable de se lancer dans un conflit d’envergure dans la région.
Une situation qui suscite des questions sur le sort des États du golfe Persique; il est vrai que la marine saoudienne a ordonné l'achat de plusieurs destroyers américains, mais il reste encore un long chemin à parcourir avant qu'ils ne deviennent opérationnels pour être déployés dans un conflit majeur.
À vrai dire, la préoccupation la plus importante des Américains se situe aux alentours de l’Iran et il s’y ajoute de nombreux autres inquiétudes dont la présence de la Chine et de la Russie. Or, l'Iran reste le défi le plus important en raison de ses nombreux atouts, dont ses vastes côtes.
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Par ailleurs, les mesures que les Américains entendent mettre en oeuvre pour contrôler l’Iran, sont largement insuffisantes pour empêcher l’affaiblissement de la position des États du golfe Persique suite au retrait des troupes US de la région. D’où, l’insistance de l’Arabie saoudite et du régime sioniste à maintenir les sanctions illégales imposées à Téhéran par les États-Unis.
Les Saoudiens feraient donc bien de songer à s’entendre avec l’Iran. D’autant que Téhéran n’a jamais caché sa volonté de coopérer avec les pays arabes du golfe Persique. Il est peut-être temps que ces derniers examinent les propositions de Téhéran de négocier et de développer les coopérations pour maintenir la sécurité dans la région au lieu de payer des sommes colossales aux étrangers et en vain!