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Pourquoi les USA annoncent la fin de leur "soutien militaire" a Riyad?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des missiles d'Ansarallah du Yémen. ©Harbi Press

Le président américain, Joe Biden a annoncé jeudi soir vouloir cesser son soutien militaire à la guerre contre le Yémen tout en s'engageant à soutenir l'intégrité territoriale de l'Arabie face aux attaques sur le front sud. Et pourtant le chef du CentCom Frank McKenzie a annoncé la militarisation de trois régions et ports sur la côte ouest, Yanbu, Taïf et Tabouk. Les USA veulent-ils vraiment la paix en mer Rouge, région stratégique qu'ils ont attaquée en 2015 alors même que Biden était vice-président?

Le membre du Conseil politique suprême d’Ansarallah du Yémen, Mohammad Ali Al-Houthi, a réagi aux propos tenus par le président américain, Joe Biden concernant l'arrêt de la guerre au Yémen et a écrit sur son compte Twitter : «Toute initiative qui ne mettra pas fin au blocus et à l’agression saoudienne est formalité et nous n'y prêtons donc aucune attention ».

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Et Mohammad Ali Al-Houthi d’ajouter : « Nous ne sommes pas de ceux qui sont trompés par les déclarations, quelles qu'elles soient».

Biden a annoncé jeudi la fin du soutien des États-Unis aux opérations militaires dirigées par l'Arabie saoudite contre le Yémen, indiquant que la nouvelle administration américaine prévoit un rôle bien plus actif des États-Unis dans les efforts visant à mettre fin à cette guerre dévastatrice.

«La guerre a créé une catastrophe humanitaire et stratégique», a déclaré Biden aux diplomates lors de sa première visite au département d'État en tant que président. «Cette guerre doit cesser !».

Le chef des forces américaines dans tout le Moyen-Orient, Frank MacKenzie a quant à lui parlé de sa vision de la mise en œuvre de la politique du président Biden sur la base de ses déclarations électorales très critiques à l'égard de la politique de Riyad.

Frank McKinsey, a ainsi évoqué lors d'une interview depuis sa résidence à la base al-Udeid du Qatar, sa vision de la mise en œuvre de la politique du nouveau président américain.

McKinsey estime que les accords d'armement conclus avec l'Arabie saoudite iront sur le chemin de la mise en œuvre "à terme", et que la mission des forces américaines en Arabie saoudite vise à "les [Saoudiens] aider à protéger leur territoire contre les attaques yéménites, que ce soit des missiles balistiques ou des attaques au drone.

"La réalisation de la dimension militaire dans la relation bilatérale, indépendamment de ce qui se passe au niveau politique car le facteur militaire sert la politique souhaitée", a-t-il affirmé.

McKinsey a estimé que l'administration Biden procédera à un examen et à une évaluation de la politique de Washington à l'égard de Riyad mais qu'elle ne s'installera pas de sitôt sur une tendance claire.

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Auparavant, les médias américains avaient rapporté que l'administration Biden avait gelé la vente des avions F-35 aux Emirats Arabes Unis pour "réexamen" ; tout comme un autre accord d'armement avec l'Arabie saoudite, pour cause précisément de la guerre menée contre les Yéménites.  

Dans ce contexte, un certain nombre de membres de la Chambre des représentants des États-Unis pour le Parti démocrate ont adressé un mémorandum au secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, le pressant de «revoir attentivement l'ensemble des relations américaines avec l'Arabie saoudite».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV